Veganuary : en quoi consiste ce défi culinaire du mois de janvier ?

Le mois de janvier est généralement parsemé de « bonnes résolutions ». Parmi elles le « manger mieux » caracole en tête de liste. Le « veganuary », challenge aligné sur le bien-être animal et la cause écologique va encore plus loin en déclinant 31 jours à la sauce vegan. Exit viande, lait, oeuf et autres ingrédients d’origine animale, le « veganuary » donne à voir une nouvelle vision de l’alimentation, plus raisonnée. C’est aussi l’occasion de redorer le régime « vegan », trop souvent réduit à des aprioris amers. En 2022, le défi a réuni 620 000 personnes dans plus de 200 pays. Comme quoi, troquer le rumsteak contre un menu 100 % végétal est largement faisable. À vos fourchettes pour la planète !

Veganuary : qu’est-ce que c’est et d’où ça vient ?

Janvier semble être le mois de tous les possibles. Si la plupart des gens connaissent désormais le Dry January, challenge qui invite à raccrocher cocktails et autres alcools pendant 31 jours, beaucoup ignorent encore l’existence du « Veganuary ». Pourtant, cette initiative est tout aussi salvatrice.

Née en 2014 sur le sol britannique, le défi Veganuary a été imaginé par une association éponyme afin de démocratiser les atouts du régime vegan auprès du plus grand nombre. En France, c’est l’association L214 qui se fait porte-drapeau du mouvement Veganuary. Pour rappel, l’alimentation végane fait l’impasse sur tous les produits de nature animale ou dérivés d’animaux (miel, fromage, lait, oeuf…).

Pendant un mois ou plus, les fidèles doivent donc changer leurs habitudes de consommation en allant voir du côté des substituts. Les pois chiches, le soja et les céréales à l’instar du quinoa se chargent de fournir un apport protéiné tandis que les légumineuses apportent leur lot de calcium.

Le Veganuary est aussi là pour enrayer les idées reçues qui planent sur les partisan.ne.s du régime vegan. La nourriture végane ne se résume pas à des « salades fades » ou des « carences en cascade » et le Veganuary le prouve dignement aux papilles.

Pourquoi s’adonner au Veganuary ?

L’avenir de notre planète se jouerait-il principalement dans les assiettes ? C’est en tout cas ce que suggèrent plusieurs études qui plaident la cause du véganisme et du végétarisme. D’après un rapport publié en 2019, un régime végétarien ferait baisser de 10 % l’empreinte carbone d’un.e individu.e en comparaison à un régime carné. Il faut dire que consommer de grosses pièces de boucherie est une sacrée bavure écologique.

La faute à cette empreinte carbone phénoménale qui colle aux sabots des ruminants. L’élevage de bétail autour du globe représente environ 15 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales liées aux activités humaines. C’est autant que la consommation de carburant de tous les transports réunis sur la planète.

Alors, se prêter au Veganuary, c’est d’abord faire un beau geste pour Mère Nature, désormais en mode « survie ». Et d’autres arguments de défense frémissent sous le couvercle « écologique ». En voici un florilège, fait maison par L214.

Agir pour le bien-être animal

Malgré l’entrée en vigueur de l’étiquette « bien-être animal », sorte de nutriscore axé « respect des bêtes », les dérives se poursuivent. En France, 8 animaux sur 10 viennent d’élevages intensifs, c’est-à-dire traiter dans des conditions vétustes et entassés dans des enclos aveugles. Autre réalité sombre : chaque jour ce sont près de 3,8 milliards d’animaux qui meurent sous le sort de l’abattage.

Comme le disait l’écrivain Mark Twain : « L’Homme est le plus cruel de tous les animaux ». Participer au Veganuary, c’est donc ralentir ce génocide « silencieux » qui se trame à huis clos par pur plaisir gustatif. Les vegans défendent d’ailleurs corps et âme l’intelligence émotionnelle des animaux.

Limiter son empreinte carbone

La consommation mondiale de viande a doublé en vingt ans. Que ce soit dans le steak-frite du samedi, dans les pâtes à la Bolognaise du dimanche ou au gré du classique saucisse-purée du mercredi, la viande mène la danse. L’été, c’est elle qui vient se dorer la pilule sur nos grills en terrasse, avec cet arrière-goût d’empreinte carbone. Eh oui, ces brochettes de bœuf qui font le bonheur des retrouvailles estivales ne pèsent pas seulement lourd sur l’estomac.

Pour 2 kilos de bœuf, comptez 20 kilos de CO2 rejetés dans l’atmosphère, soit huit allers-retours entre Paris et Marseille. En effet, les ruminants rejettent du méthane pendant leur digestion, un gaz à effet de serre 34 fois plus puissant que le CO2. Mais ce n’est pas le seul constat.

Les agriculteur.rice.s utilisent régulièrement des engrais riches en azote pour le pâturage, un autre polluant. Même son de cloche côté pêche puisque 43 % des stocks de poisson sont surexploités dans l’Atlantique et 83 % dans la Méditerranée. S’adonner au Veganuary, c’est alléger, à petite échelle, son poids sur l’environnement.

Découvrir de nouvelles saveurs

Non, les vegans ne se gavent pas en permanence de salades et de légumes fermentés. Cette alimentation, encore dénigrée gustativement, compte un noble palmarès de recettes entre ruses et saveurs exotiques. Bourguignon de champignons, houmous de betterave, risotto de chou-fleur et autres réjouissances culinaires végétales tordent le cou aux vilains clichés.

S’embarquer dans l’alimentation végane c’est tutoyer des parfums étrangers et découvrir les fonctions injustement sous-estimées de certains ingrédients du quotidien. C’est par exemple, prendre conscience que le jus de pois chiches peut se monter en neige pour donner lieu à des mousses au chocolat sulfureuses. Le Veganuary permet d’upgrader ces quelque 20 000 espèces de plantes comestibles et ces 100 épices que la nature nous offre sur un plateau doré.

Après le mois de janvier, que devient le Veganuary ?

Le Veganuary s’étire sur un mois, mais selon l’association initiatrice nombreuses sont les personnes qui poursuivent sur cette lancée au-delà de janvier avec quelques plaisirs coupables tout de même.

Selon un rapport initié six mois après le challenge, l’association a constaté que parmi les participant.e.s non vegan, 38 % ont réduit de moitié leur consommation de produits d’origine animale. Mieux encore, 52 % d’entre elleux ont gardé ce parti-pris végétal.

Certes, le Veganuary passe à vitesse éclair, mais une fois que l’on y a goûté, difficile de revenir en arrière. Cette invitation gustative ne tarde pas à mûrir en ferme conviction. Et c’est là toute la positivité du mouvement ! Pour relever ce défi haut la main et sans frustration, la rédaction vous a concocté une sélection aux petits oignons de 80 recettes vegan, très alléchantes.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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