C’est une idée qui pourrait sembler saugrenue au premier abord, et pourtant elle pourrait bien contribuer à dépolluer les mers : un filtre fabriqué à partir de cheveux humains, imaginé par Sébastien Vrac, fait sensation cette année au concours Lépine.
Des cheveux pour filtrer les déchets
Installé sous les bouches d’égout, ce dispositif artisanal mais ingénieux capte les déchets avant qu’ils n’atteignent les océans. L’idée est simple mais redoutablement efficace. Le filtre se compose d’un sac en tissu rempli de cheveux, inséré dans une cage fabriquée à partir de matériaux recyclés. Placé sous la grille d’une bouche d’égout, le système agit comme une barrière qui retient les déchets solides transportés par l’eau de pluie.
Le contenu capté est varié : mégots de cigarette (80 % du volume récupéré), plastiques, papiers, pièces de monnaie, bouteilles… Ce sont les coiffeurs locaux qui fournissent les cheveux, un déchet abondant, biodégradable, et doté de propriétés absorbantes. Ce filtre fabriqué à partir de cheveux humains, imaginé par Sébastien Vrac, a déjà été adopté par plusieurs communes.
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Une invention née d’un simple constat
C’est au cours d’une promenade que Sébastien Vrac, ingénieur de profession, a eu l’idée : « Je me suis penché, j’ai vu des mégots et des papiers. Je me suis dit : pourquoi il n’y aurait pas un filtre pour empêcher que tout ça file à la mer ? ». Loin d’être un rêveur, il a vite transformé cette intuition en prototype, qu’il assemble le soir chez lui avec sa famille. « Moi je mets les cheveux, ma femme fait la couture », raconte-t-il, décrivant une activité qui allie conscience environnementale et complicité familiale.
Déjà utilisé dans plusieurs villes
Loin d’être un simple concept, le filtre de Sébastien Vrac a déjà été mis en place dans les villes de Cherbourg (Normandie) et Landerneau (Bretagne), qui saluent ses résultats. En retenant les déchets à la source, ce dispositif limite leur dispersion dans les canalisations et donc leur rejet final en mer. Une solution low-tech, peu coûteuse et accessible, qui séduit par son bon sens.
Sébastien Vrac n’en est pas à sa première tentative. Il avait déjà conçu un filtre pour la maintenance de bateaux. Son moteur ? Une passion pour les idées simples au service de l’environnement : « En fin de compte, c’est une passion d’avoir une réflexion sur une problématique et de trouver une solution ».
Une reconnaissance attendue
Présentée cette année 2025 à la Foire de Paris dans le cadre du concours Lépine, l’invention pourrait recevoir une distinction. Si c’est le cas, ce serait une belle récompense pour une démarche artisanale portée par un esprit d’ingéniosité et de sobriété.
Dans un monde où les solutions technologiques sont parfois synonymes de complexité, cette invention nous rappelle que l’innovation peut aussi naître de déchets ordinaires, pour peu qu’on les regarde autrement. Et que l’action écologique commence souvent… juste sous nos pieds.