« C’était une question de survie » : à 92 ans, cette grande actrice revient sur son départ d’Hollywood

Le 1er septembre 2025, Kim Novak recevra le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à la 82e Mostra de Venise. À cette occasion, un documentaire consacré à sa vie, Kim Novak’s Vertigo, sera présenté en avant-première. Si elle est aujourd’hui saluée comme l’une des grandes actrices du cinéma américain, c’est loin des projecteurs qu’elle a choisi de vivre, depuis plus de 50 ans.

Une ascension fulgurante… sous contrôle masculin

À 92 ans, l’actrice de « Sueurs froides » (Vertigo, 1958), film culte d’Alfred Hitchcock, revient sur son parcours atypique. Et sur cette décision radicale : quitter Hollywood pour survivre. Derrière le glamour des studios, Kim Novak décrit en effet un système oppressant, codifié, et particulièrement hostile aux femmes indépendantes.

Repérée à 21 ans et rapidement propulsée au rang de star par Columbia Pictures, Kim Novak devient alors l’un des visages les plus célèbres du cinéma américain dans les années 1950. Son duo avec Jimmy Stewart dans « Vertigo » ou encore son rôle aux côtés de Frank Sinatra dans « Pal Joey » marquent les esprits.

Toutefois, dès le début, elle doit composer avec un système régi par des hommes. Le patron du studio, Harry Cohn, tente d’imposer une image : blonde glacée, mystérieuse, désirable. Kim Novak résiste : « Je ne voulais pas être un produit. Je voulais être moi ». Malgré son immense popularité, les scripts proposés ne la satisfont pas, et son besoin d’expression personnelle entre en conflit avec les attentes de l’industrie.

« Je ne voulais pas être quelqu’un d’autre »

Après la disparition de Harry Cohn en 1958, le contrôle sur sa carrière devient flou, mais les propositions s’appauvrissent. Kim Novak comprend alors que le système ne changera pas pour elle. Elle choisit de s’en éloigner progressivement. « Quand j’ai quitté Hollywood, ce n’était pas pour tourner la page. C’était pour pouvoir enfin m’exprimer… sans être le support de l’expression des autres ».

Dans une interview au New York Times publiée le 25 août 2025, elle se confie plus ouvertement que jamais sur les raisons de son retrait : « J’avais besoin de respirer. J’avais perdu le sens de qui j’étais ». Elle évoque également des combats répétés pour défendre son intégrité, son droit à choisir ses rôles, et à exister en dehors des stéréotypes imposés aux femmes dans l’industrie. En 2021 déjà, Kim Novak déclarait à People : « J’ai dû partir pour survivre. C’était une question de survie ».

Une vie d’artiste, à l’abri du regard

Dès les années 1960, Kim Novak quitte Los Angeles pour s’installer à Big Sur, puis dans l’Oregon, où elle se consacre à la peinture et à la protection des animaux. Elle épouse en 1976 Robert Malloy, vétérinaire, avec qui elle restera jusqu’à son décès en 2020.

Peu présente dans les médias, elle continue pourtant à créer. Son art, dit-elle, raconte ce qu’elle n’a jamais pu dire dans les studios : « Je veux que mes peintures témoignent de mon expérience, de mon enfance, d’Hollywood, de tout ». En refusant de sacrifier sa liberté à une carrière dictée par les normes, elle affirme une forme de « féminisme radical » pour l’époque : celui de la rupture, du refus de se conformer.

 

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Une reconnaissance tardive, mais sincère

Longtemps perçue à travers le prisme de son apparence, Kim Novak estime que son jeu – jugé « trop discret » ou « pas assez démonstratif » dans les années 1950 – est aujourd’hui mieux compris : « À l’époque, on attendait des actrices qu’elles surjouent. Moi, je voulais simplement être sincère ».

Elle accueille aujourd’hui avec gratitude le regard nouveau porté sur sa filmographie. En 2023, à l’occasion de ses 90 ans, elle déclarait à People : « J’ai la chance d’être plus respectée maintenant qu’au sommet de ma carrière ». Son témoignage résonne comme un appel à reconsidérer la manière dont les femmes sont traitées – et perçues – dans les sphères artistiques et médiatiques. Il rappelle aussi qu’il est possible de reprendre le contrôle de sa narration, même après s’être effacée volontairement.

Kim Novak n’a ainsi pas quitté Hollywood par caprice ou désillusion. Elle l’a quitté pour survivre à un système qui tentait de l’éteindre. À 92 ans, elle montre qu’on peut résister, durer, et renaître ailleurs. Son histoire est celle d’une femme libre, qui a osé dire non, et qui, en silence, a reconstruit sa vie à son image. En recevant le Lion d’or à Venise, elle est enfin honorée pour l’ensemble de ce qu’elle est : une actrice, une femme, une artiste, et une survivante.

Léa Michel
Léa Michel
Passionnée par les soins, la mode et le cinéma, je consacre mon temps à explorer les dernières tendances et à partager des astuces inspirantes pour se sentir bien dans sa peau. Pour moi, la beauté réside dans l'authenticité et le bien-être, et c'est ce qui me motive à offrir des conseils pratiques pour allier style, soin et épanouissement personnel.

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