L’ex-Miss Franche-Comté Julie Cretin a récemment publié sur Instagram (@juliecretinoff) une photo d’elle prise lors de son année de règne. L’image, accompagnée d’un message introspectif et poignant en légende, a rapidement suscité une vague de réactions. Parmi les messages de soutien lors de son passage à Miss France, un flot de commentaires violents et moqueurs : « Elle a grossi », « C’est une planche à pain », « Horrible », ou encore « Pourquoi elle est là elle ? ».
Derrière la couronne, une solitude profonde
Ces remarques ne viennent pas d’anonymes sur des forums éloignés. Non, elles reflètent une réalité que Julie Cretin a vécue en pleine lumière lors de son année de règne : celle du jugement permanent, du contrôle du corps de la femme, et d’un harcèlement insidieux, parfois perpétré par des personnes de son entourage durant son année de Miss.
Dans sa légende, Julie Cretin revient ainsi avec honnêteté sur l’envers du décor. Elle se souvient : « Trop maigre au début, puis trop grosse à la fin. Tous ces mots n’ont pas été prononcés par des inconnus sur Twitter, mais bien par les personnes qui gravitaient autour de moi pendant cette année spéciale ».
Le règne d’une Miss, souvent fantasmé comme une expérience dorée, s’est révélé être pour elle une période marquée par l’isolement, la pression constante, et une violence ordinaire dissimulée sous des apparences bienveillantes. Julie Cretin évoque un « harcèlement banalisé », des « moqueries », des « messages privés haineux », et même des stories publiques humiliantes diffusées par des proches d’autres candidates.
Son témoignage met en lumière ce que de nombreuses femmes – et en particulier les femmes publiques – subissent : une évaluation permanente de leur corps, souvent contradictoire, toujours intransigeante.
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Le corps de la femme, jamais assez
Ce que révèle le témoignage de Julie Cretin, c’est l’impossibilité pour une femme de correspondre aux standards fluctuants imposés par la société : « trop mince », elle serait « maladive » ou « inexistante » ; « trop pulpeuse », elle serait « négligée » ou « indigne de représenter la beauté ». Ces critiques, généralement adressées aux femmes, participent à ce que les chercheuses nomment le body policing, une forme de contrôle social sur les corps des femmes.
Le cas de Julie Cretin (@juliecretinoff) illustre aussi la dimension genrée de ce harcèlement : on attend des Miss qu’elles incarnent une « perfection » inatteignable, et toute déviation – réelle ou supposée – devient un prétexte à l’humiliation. Ce que beaucoup ignorent, c’est que ces pressions peuvent avoir des conséquences graves : troubles de l’image corporelle, baisse d’estime de soi, voire troubles du comportement alimentaire. Dans son texte, Julie confie que ces critiques résonnent encore : « Il y a toujours une part de moi qui a peur de ne pas être ‘assez’, d’être ‘trop’ ou de ne pas ‘mériter’ les belles choses que je peux rencontrer ».
Une prise de parole salutaire
En partageant son expérience, Julie Cretin (@juliecretinoff) contribue à briser le silence sur les violences psychologiques que subissent les femmes dans les milieux médiatiques et de représentation. À rebours des injonctions à « rester forte » ou à « ne pas faire d’histoire », elle choisit de raconter, avec franchise et sensibilité, ce qu’elle a traversé.
Julie rappelle aussi que malgré les épreuves, l’aventure Miss a été un moment fondateur, qui a « forgé son caractère » et renforcé les liens avec ses proches. Elle évoque avec tendresse les soutiens bienveillants, les rencontres inoubliables, et les marques d’affection reçues lors des événements publics. Sa conclusion est un appel à la douceur et à l’empathie : « Soyez doux avec les autres. Les mots restent. Au fond, je suis juste une petite fille qui a réalisé son rêve le plus fou ».
Ce que révèle ce témoignage sur notre société
Le message de Julie Cretin (@juliecretinoff) dépasse son histoire personnelle. Il interroge notre rapport collectif au corps des femmes, à la représentation, et à la violence ordinaire en ligne comme hors ligne. Son courage met en lumière la nécessité de repenser notre manière de commenter, de juger, de regarder.
Il invite aussi à reconsidérer le rôle des concours de beauté et des institutions qui les encadrent : quelle place y est accordée à la santé mentale ? Comment sont accompagnées les jeunes femmes élues ? Et surtout, que faisons-nous, collectivement, pour créer des environnements plus sains, respectueux et inclusifs ?
En définitif, Julie Cretin (@juliecretinoff) n’a pas simplement répondu aux critiques : elle les a transformées en parole libératrice. Par son témoignage, elle montre que la dignité, la force et la sensibilité ne sont pas incompatibles. Et qu’au-delà des strass, il est temps d’écouter vraiment ce que vivent les femmes sous les projecteurs.