Depuis plusieurs jours, Adèle Exarchopoulos illumine le Festival de Cannes par sa simple présence. Si elle n’a cette année aucun film en compétition officielle, cela ne l’empêche pas de rayonner sur la Croisette, où chaque apparition est scrutée, photographiée, commentée. Et parfois, injustement critiquée.
Adèle Exarchopoulos à Cannes
Le 17 mai dernier, l’actrice a été aperçue à la soirée Lacoste X Chien 51 au club Silencio, un événement très attendu en marge du festival. Elle y représentait fièrement son prochain projet, une superproduction de science-fiction signée Cédric Jimenez, aux côtés de Stéphane Bak et Gilles Lellouche. Le film, prévu pour octobre prochain, promet déjà d’attirer tous les regards comme celle qui en tient le rôle principal.
Quelques jours plus tard, elle montait les marches du Palais des Festivals avec François Civil, son compagnon. Leur complicité, évidente, a fait le bonheur des photographes. Stylés, détendus, sincèrement heureux d’être là, les deux comédiens incarnent une nouvelle génération de talents français libres et ancrés dans leur époque. Adèle Exarchopoulos semble savourer chaque instant, multipliant les apparitions lors de soirées privées ou d’événements artistiques. Toujours à sa façon : sans artifice.
Une vidéo banale, des jugements tranchants
Une simple vidéo publiée sur les réseaux sociaux est venue perturber cette image apaisée. Filmée par le créateur de contenu Amar Taoualit, Adèle y apparaît en train de marcher dans les rues de Cannes, vêtue de noir, lunettes sur le nez, un sandwich à la main. Une scène d’une banalité totale, un instant de pause dans l’effervescence du festival.
Sauf qu’il n’en fallait pas plus pour déclencher une vague de commentaires désobligeants. « Elle doit travailler sa posture et son élocution », « La classe ne s’achète pas » : sur certains réseaux sociaux, l’aisance d’Adèle devient soudain objet de moquerie. Des jugements rapides, souvent sexistes, toujours injustifiés.
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Être femme, célèbre, et constamment observée
Ce type de critiques rappelle à quel point les femmes, et plus encore les femmes connues, sont scrutées dans leur moindre geste. À Cannes, sur tapis rouge ou dans la rue, l’attente implicite de perfection persiste. Être belle, souriante, éloquente, disponible, mais « jamais trop ». L’équilibre est impossible à tenir, et pourtant, on exige que les femmes le fassent.
Adèle Exarchopoulos, elle, avance avec sérénité. Depuis ses débuts dans le film « La Vie d’Adèle », elle a su tracer un chemin singulier, refusant les injonctions médiatiques tout en assumant ses choix artistiques et personnels. Elle parle avec pudeur de sa vie de mère, de son quotidien, de ses envies. Elle incarne une forme de liberté rare, et c’est peut-être ce qui dérange certaines personnes.
Soutiens et bienveillance
Heureusement, elle peut compter sur de nombreux soutiens. Parmi eux, la journaliste Claire Arnoux, qui n’a pas hésité à saluer publiquement le talent et la sincérité de l’actrice. « Une merveilleuse actrice, naturelle et profondément humaine », a-t-elle rappelé.
À travers ces élans de bienveillance, une autre vision émerge. Celle qui rappelle que la célébrité ne devrait jamais être une autorisation à juger. Que la liberté d’être soi – en robe de créateur ou sandwich à la main – mérite le respect. Et que les femmes n’ont pas à être parfaites et apprêtées à chaque instant pour mériter le respect.
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Ce qui dérange chez Adèle Exarchopoulos, c’est finalement ce qui fait sa force : sa fidélité à elle-même. Elle ne joue pas un rôle hors caméra. Elle vit, elle respire, elle incarne une forme de féminité sans fard, loin des stéréotypes. À Cannes comme ailleurs, elle choisit de rester vraie. Et cela mérite l’admiration, pas le jugement.