Dans une industrie où l’image est scrutée à la loupe, il est encore rare qu’une célébrité parle ouvertement des transformations de son corps avec autant de lucidité que l’a fait Hailey Bieber.
« Ce n’est plus le même corps, et ce n’est plus la même personne »
Devenue mère en août 2024, la mannequin et entrepreneuse américaine s’est exprimée avec franchise dans une interview accordée à Vogue. Un témoignage intime, loin des clichés glamour, où elle revient sur l’épreuve physique de l’accouchement, les effets du post-partum et la manière dont elle apprend à aimer son corps tel qu’il est, maintenant.
Ce n’est ni une posture marketing, ni une confession en quête de validation. Dans ses mots, Hailey Bieber exprime ce que ressentent de nombreuses femmes après une grossesse : le décalage entre l’image qu’on avait de soi et la réalité d’un corps transformé. « J’ai changé, mais tant mieux », affirme-t-elle dans les colonnes du magazine.
Si elle admet avoir, dans un premier temps, été obsédée par l’idée de « redevenir comme avant », cette pression s’est peu à peu atténuée. « Je ne suis plus la même personne, je ne suis plus dans le même corps, et je n’ai plus les mêmes priorités ». Ces mots résonnent fortement dans une société où le culte du « rebond post-bébé » reste omniprésent, particulièrement sur les réseaux sociaux.
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Un accouchement difficile, une reconstruction lente
L’épouse de Justin Bieber ne s’est pas contentée d’évoquer les changements physiques visibles. Elle est aussi revenue sur l’accouchement éprouvant de son fils, Jack Blues. Déclenché médicalement et vécu sans péridurale, l’événement a été marqué par une hémorragie post-partum, une complication sérieuse qui l’a profondément marquée : « Je saignais abondamment, et des gens meurent… Cette pensée m’a traversé l’esprit ».
Cet épisode, qu’elle décrit comme « la chose la plus compliquée qu’elle ait jamais vécue », l’a amenée à revoir ses attentes, à ralentir et à faire preuve de compassion envers son corps. Une étape essentielle dans un cheminement d’acceptation trop souvent passé sous silence.
Déconstruire les injonctions à la « récupération »
L’expérience d’Hailey Bieber met en lumière une pression que subissent de nombreuses femmes, célèbres ou non : celle de « retrouver son corps d’avant » le plus vite possible. Or, comme elle le souligne, le post-partum est tout sauf un retour en arrière.
« Il y a eu une obsession à vouloir revenir à ce que j’étais. Puis j’ai compris que je ne le voulais plus. Que je pouvais être différente, et que c’était OK ». En exprimant ce changement de perspective, elle ouvre une brèche dans un discours dominant encore largement basé sur la performance physique.
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Ce témoignage est d’autant plus important qu’il émane d’une femme dont le corps est exposé en permanence, objet de commentaires et de spéculations. En parlant sans filtre de ses doutes, de ses blessures et de son évolution, Hailey Bieber normalise ainsi la diversité des parcours post-partum, et donne du poids à un message souvent relégué à la sphère privée. Elle rappelle aussi l’importance du temps : celui qu’il faut pour se reconstruire, pour redéfinir qui l’on est après avoir donné la vie. Un temps qu’elle revendique comme légitime et nécessaire.