Dans un rare moment de confidence, Clara Luciani a partagé publiquement le nom du trouble neurologique qui la suit depuis des années. Un témoignage sincère et précieux qui lève le voile sur le tremblement essentiel, une maladie aussi fréquente qu’invisible.
Un trouble méconnu, pourtant très courant
Invitée du podcast « Small Talk » de Konbini, la chanteuse a évoqué pour la première fois, face caméra, le trouble qui impacte ses gestes au quotidien : le tremblement essentiel. Cette maladie neurologique, souvent héréditaire, touche environ 1 personne sur 200 en France, selon l’Institut du Cerveau.
Contrairement à la maladie de Parkinson, à laquelle elle est parfois confondue, le tremblement essentiel n’est pas dégénératif. Il se manifeste généralement par des tremblements involontaires des mains, mais peut également affecter la tête, la voix ou les jambes. Chez Clara Luciani, ce sont principalement les membres supérieurs qui sont touchés.
« C’est très gênant parce qu’il y a plein de situations dans ma vie où on m’a dit : ‘T’as bu ? T’as pris des drogues ?’ », raconte-t-elle. Une gêne d’autant plus lourde qu’elle s’accompagne souvent de jugements hâtifs, voire de soupçons injustifiés.
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Le regard des autres, un poids difficile à porter
Si le trouble est physique, ses répercussions sociales et émotionnelles peuvent être tout aussi importantes. Comme de nombreuses personnes atteintes de maladies invisibles, Clara Luciani a dû composer avec les a priori et les interprétations erronées. Trembler, dans notre société, est encore trop souvent perçu comme un signe de nervosité, de faiblesse, ou pire, d’instabilité.
« C’était très compliqué pour mes premières télés. Je me disais : ‘Les gens vont se rendre compte que je tremble.’ Et au plus j’y pensais, au plus je tremblais », confie-t-elle. Cette spirale d’anxiété est fréquente chez les personnes concernées : la peur d’être jugé accentue les symptômes, et rend chaque apparition publique plus éprouvante.
Pour tenter de mieux gérer la situation, la chanteuse explique avoir eu recours à des bêta-bloquants, des médicaments qui ralentissent le rythme cardiaque et peuvent réduire les tremblements. Toutefois, leur usage, loin d’être anodin, n’a rien de confortable, surtout pour une artiste devant livrer des performances sur scène.
Apprendre à vivre avec la maladie
Malgré les difficultés, Clara Luciani a peu à peu appris à apprivoiser son trouble. « Avant, je tenais les deux bouts de mon micro pour avoir l’air plus stable. Aujourd’hui, je suis capable d’aller sur scène avec un micro sans fil », raconte-t-elle. Une évolution qui témoigne d’un chemin de résilience, fait d’acceptation, d’expérience et de confiance retrouvée.
Son témoignage, rare dans le monde du spectacle, permet de démystifier une maladie invisible qui touche pourtant un grand nombre de personnes. Il montre aussi qu’il est possible de poursuivre ses rêves, même avec un trouble chronique. La maladie ne définit pas l’artiste – elle fait partie de son humanité, et non de son identité artistique.
Une visibilité précieuse pour les maladies invisibles
Les propos de Clara Luciani mettent en lumière un enjeu plus large : celui de la visibilité des maladies invisibles dans l’espace public. Douleurs chroniques, troubles neurologiques, pathologies mentales : bien des conditions échappent au regard mais n’en sont pas moins réelles.
Le fait qu’une personnalité publique choisisse de témoigner avec franchise contribue à changer le regard de la société. Cela participe à briser les tabous, à encourager d’autres malades à s’exprimer et à favoriser une meilleure compréhension collective.
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En révélant son combat quotidien contre le tremblement essentiel, Clara Luciani offre ainsi un visage apaisé, humain et lumineux à un trouble méconnu. Son témoignage, à la fois pudique et libérateur, ouvre la voie à davantage de sensibilisation, d’acceptation et de bienveillance envers les personnes dont les maux ne se voient pas, mais se vivent chaque jour.