Elle se dessine des faux abdos avec de la crème solaire pour dénoncer les diktats de l’été

Pendant l’été, les standards de beauté font rage. Ils exigent un corps sculpté par la fonte, pas par les cornets de glace à l’italienne, les barbecues ou les sandwichs jambon-beurre. Des abdos saillants, des cuisses galbées, une taille fine, voilà la définition du summer body pour bon nombre de femmes. Une créatrice de contenu parodie ces fichus normes esthétiques, tube de crème solaire en main.

Le « summer body », une vaste farce

En plein cœur de l’été, les injonctions tapent à la tête et sur le corps tout entier. Ventre plat, jambes fuselées, silhouette tonique, abdos visibles et si possible sans un poil qui dépasse. Cet idéal de beauté continue de perdurer dans les esprits. Or la plupart d’entre nous, hermétiques à cette propagande de la minceur, préfèrent manger les tablettes de chocolat plutôt que de se les tailler dans le ventre. Pas question de sacrifier les chouchous allégrement distribués à la plage, ni de refuser un Spritz en terrasse juste pour faire plaisir à la société et tenir « sa ligne ».

Que le corps soit taillé par la fonte ou par les pizzas à la burrata, il reste viable pour nager. Et devinez quoi ? C’est tout ce qui importe. La créatrice de contenu derrière le compte @aureliebernardfitness a décidé de prendre le « summer body » au second degré. Plutôt que de sculpter ses abdos à la salle ou de les montrer via un filtre Instagram, elle les « dessine » littéralement à la crème solaire. Le but ? Laisser les rayons du soleil bronzer les zones non couvertes, laissant apparaître, par contraste, une illusion de muscles proéminents.

Allongée sur un matelas, face au soleil, elle quadrille son ventre déjà bien doré de sorte à reproduire la forme des abdos au millimètre près. Loin d’être une énième tricherie, cet acte est avant tout une façon de se moquer de ces exigences esthétiques, impossibles à mettre en pratique.

Une satire du culte du corps parfait

Alors que de nombreuses femmes prennent au sérieux le mythe du « summer body », l’influenceuse, elle, le tourne au ridicule. Car si l’on y réfléchit, quoi de plus absurde que d’imaginer un corps « prêt » pour l’été, comme s’il devait se mériter ? Si certaines dégainent la poudre bronzante et le pinceau pour truquer leur ventre, le geste de cette femme, lui, est politique et non pas « physique ».

Cette vidéo est un manifeste, un appel à repenser la beauté et à prendre son corps comme il vient, même lorsqu’il s’arrondit sous l’effet des apéros ensoleillés et esquimaux chocolatés. Sous sa couche d’humour, elle renferme un message universel : celui de s’accepter. Le seul vrai summer body est celui que l’on hydrate, que l’on protège et que l’on aime sans limites.

L’humour contre les injonctions

À l’avant des plages, il n’y a pas de panneau avec de la cellulite, des bourrelets ou des poignées d’amour barrés. Il n’y a pas non plus une police de l’apparence qui traîne dans les parages, à l’affût de la chaire qui dépasse des maillots. Alors si vous n’avez pas ce corps bodybuildé que les diktats vantent, n’en faites pas un drame. Rigolez-en, comme le fait si adroitement la créatrice de contenu @aureliebernardfitness qui a probablement fait LV1 « clown ».

Le seul muscle à tonifier sur votre corps est celui qui se situe à la lisière de votre sourire. Les fameux zygomatiques. Ne restez pas le ventre face contre terre, exhibez-le fièrement et sortez votre meilleur mantra. « Une brioche, c’est meilleur quand c’est doré », « Au soleil la pâte gonfle », « Je ne fais pas fondre les calories, je fais fondre les cœurs », « Une brioche maison, ça ne se cache pas, ça se savoure ». Autant de phrases cuites à point à sortir quand les regards pèsent trop sur vos courbes.

Se dessiner de faux abdos avec de la crème solaire n’est pas une énième astuce beauté. Ça n’a pas pour vocation de compenser votre mode de vie épicurien, mais bien de boycotter les normes. C’est un hymne au lâcher-prise, pas à la perfection.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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