Ash Soto, une Américaine de 24 ans, a longtemps souffert de son apparence. Atteinte de vitiligo depuis l’âge de 12 ans, elle a subi les sarcasmes et moqueries de ses camarades d’école. Elle cherche alors à cacher ses taches sous du maquillage, et arrive à un point où elle n’ose plus sortir de chez elle. Aujourd’hui, la jeune femme a décidé de faire de son corps tacheté une force, et s’amuse même à le peindre comme une toile.
Une leçon de vie en matière d’acceptation
Ash Soto n’a pas toujours vécu avec du vitiligo, cette maladie chronique qui se caractérise par des taches blanches de dépigmentation qui apparaissent et s’étendent progressivement sur la peau. C’est à partir de ses 12 ans qu’elle a commencé à voir émerger des taches décolorées sur son cou, puis ensuite d’autres sur l’ensemble de son corps. Un dermatologue lui annonce alors qu’elle est atteinte de vitiligo. À mesure que ses taches s’élargissaient, les moqueries de ses camarades se faisaient de plus en plus nombreuses.
Cette particularité de peau ne laisse en effet personne indifférent. Une « différence » physique qui l’a ainsi faite longtemps souffrir. S’habituer et accepter cette « nouvelle » apparence a pris du temps. En 2016 elle décide finalement d’assumer pleinement sa maladie et de la révéler au grand jour sur son compte Instagram :
Un corps tacheté véritable œuvre d’art
Depuis, Ash Soto publie régulièrement des clichés où elle sublime les stigmates du vitiligo. Plutôt que de le cacher, elle a décidé de le mettre chaque jour en valeur. Avec un marqueur, elle suit le contour de ses taches de dépigmentation, donnant à son corps l’aspect d’une immense carte d’un Atlas.
Ash Soto joue même sur des thèmes, soulignant de différentes couleurs les zones dépigmentées qui recouvrent son corps, en référence à des éléments de pop culture tels que Pokémon, Les Supers Nanas, les Simpson ou encore la saga Dragon Ball. Un corps tacheté devenu au fil des années véritable œuvre d’art.
Son projet, intitulé « The Marker Chronicles » (« les chroniques des marques »), donne à voir la singularité et la beauté de son corps façonné par cette maladie. Comme certain.e.s mannequins atteints de vitiligo, Ash Soto a décidé de faire de cette différence une force.
« Je n’ai jamais réalisé à quel point mon vitiligo était beau jusqu’à ce que je l’ai tracé avec un marqueur noir, ça aide vraiment à faire ressortir les différentes couleurs de ma peau. Maintenant, ce que les autres perçoivent comme une imperfection, je l’ai transformé en quelque chose de plus beau et je l’ai rendu plus acceptable qu’auparavant », a-t-elle déclaré au Daily Mail.
Pour la jeune femme, ce projet n’est pas seulement personnel : c’est une incitation aux personnes qui la suivent à aimer leur corps tel qu’il est.
« Tomber amoureux.se de vous-même ne vous rendra pas vain.e ou égoïste du tout : cela vous rendra indestructible et fort.e. J’espère que mes photos inspireront et aideront à être à l’aise avec vous-mêmes et votre corps car tout le monde est beau et unique. Croyez-moi : vous êtes spécial.e.s. Nous avons besoin de plus d’amour de nous-mêmes. Acceptez-vous comme vous êtes et tout ira mieux. »
Aujourd’hui âgée de 24 ans, Ash Soto n’a plus du tout honte de sa peau et l’accepte comme elle est. Une véritable leçon de vie en matière d’acceptation de soi et un message body positif pour briser le tabou de cette maladie chronique de l’épiderme, encore trop souvent désignée de manière négative voire totalement invisibilisée.
