Leur amitié est née du diabète et aujourd’hui, elles veulent changer les mentalités

Ces meilleures amies partagent de nombreux points communs mais elles en ont un qui défie l’ordinaire et qui les a spontanément rapprochées. Si certaines besties arborent des bracelets similaires ornées de cœur, les deux américaines, elles, sont liées par un autre accessoire, qu’elles n’ont pas choisi pour son esthétique mais par obligation médicale. Toutes deux diabétiques de type 1, elles s’attèlent à glamouriser cette maladie si connue et pourtant si mal comprise.

Deux meilleures amies unies par un boîtier

Il y a des amitiés qui se forgent sur les bancs de l’école, autour d’un stylo plume ou d’un cahier à carreaux. Il y en a qui se créent dans la cour de récré sur fond de Diddl et de cartes Pokémon. Puis il y a celle de Beth et Ellen, qui s’est tissée pendant un job étudiant. Au moment de leur rencontre, une seule des deux était diabétique et s’adonnait à ces rituels fastidieux pour réguler l’insuline.

Ellen a été diagnostiquée à l’âge de 7 ans et avait ses appareils médicaux en évidence sous son habit de travail lors de leurs premiers échanges. Et ce n’était que le début d’une longue amitié. On dit parfois que les amies sont connectées et cette théorie semble se confirmer dans l’histoire de ces deux femmes. À force de se côtoyer, les besties prennent les mêmes tics de langage et déteignent l’une sur l’autre. Elles rient en chœur, finissent les phrases de l’autre et ont un dress code bien à elles. Les deux personnes ne font qu’une. Or, leur amitié à elles a pris un tournant lorsque Beth a appris qu’elle était aussi diabétique. Drôle de coïncidence.

Lorsque Beth a entendu résonner ce mot dans la bouche du docteur, elle n’a pas sombré dans la tristesse, elle a presque bondi au plafond. Déjà bien éduquée à la maladie, elle en savait certainement autant que le professionnel de santé. Ce verdict médical l’a rapproché un peu plus d’Ellen et a scellé leur amitié à tout jamais. Les deux amies, unies dans la différence, ont alors trouvé un surnom en conséquence : “diabesties”. Aujourd’hui parées d’un boîtier blanc qui leur fait office de trait-d’union, elles tiennent un journal de bord 2.0 où elles narrent leurs aventures.

 

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Tirer un autre portrait de la maladie, moins larmoyant

Pour beaucoup, le diabète se résume vulgairement à une piqûre au doigt mais ce n’est qu’une infime partie de la maladie. À en croire ces idées reçues, le diabète incombe aux personnes en surpoids et concerne uniquement les amateurs de junk food. Comme si les principaux concernés l’avaient “cherché”. Or, les deux amies, qui ont fait de leur boîtier un cri de ralliement silencieux, redorent cette image. On pourrait penser que le diabète limite les plaisirs de la vie et implique de nombreuses restrictions. Pourtant les deux amies ont décidé de faire de leur quotidien une fête. Loin de se lamenter sur leur condition, elles montrent les coulisses de la maladie et c’est rafraîchissant. Mieux, elles réussissent le pari de la rendre “Instagrammable”.

Les deux meilleures amies, qui donnent l’impression de partager des liens du sang, ne publient pas des photos “ordinaires”, les mains en coeur et les cheveux liés dans une natte. Elles prennent la pose dans des tenues branchées, qui semblent tout droit sorties du vestiaire de Serena Van Der Woodsen. Elles laissent volontairement leur boîtier dépasser du tissu et optent pour des étoffes qui disent “je suis diabétique et alors ?”. Avec leur sens de la mode aiguisé, elles subliment ces appareils que beaucoup tentent de masquer toute leur vie.

Au-delà de cet angle esthétique, les besties font de la sensibilisation, à leur manière, toujours avec cette touche girly. Elles manient l’art de dédramatiser cette maladie, qui attire souvent la pitié ou les regards plaintifs. En plus de défendre des looks diabète-friendly, elles révèlent des bribes de leur quotidien et prouvent que la maladie n’empêche pas d’être épanouies.

 

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Raconter la vie de diabétique par le prisme de l’amitié

Les deux amies, jamais l’une sans l’autre, remplissent la même mission que les organismes de santé mais avec plus d’authenticité et d’enthousiasme. Elles ne se contentent pas de publier des vidéos de mise en beauté ou de coquetterie. Elles pointent la caméra sur des situations que le grand public ne voit jamais.

En parallèle des exercices de style savamment accompli, elles partagent des tutoriels “comment changer son omnipod” ou des formats “une journée dans notre peau”. Elles brossent des scènes que les campagnes médicales omettent de mentionner avec beaucoup de second degré. Comme ces fois où leurs appareils s’arrachent dans les poignées de porte ou ces sautes d’humeur soudaines lorsqu’elles ont un taux de glucose élevé.

Ces deux meilleures amies, qui se copient jusque dans leur carnet de santé, prouvent que le diabète n’est pas un handicap mais une force. C’est un prétexte pour rire plus fort et rêver plus grand. Les personnes diabétiques ont enfin des modèles auxquels s’identifier et se rattacher. Le diabète ne les définit, ce sont elles qui le redéfinissent avec un soupçon de strass et beaucoup

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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