Cette mannequin asiatique casse un mythe beauté tenace avec ses taches de rousseur

Les taches de rousseur ne constellent pas seulement le visage des blondes vénitiennes ou des femmes aux cheveux acajou. Elles s’impriment sur toutes les peaux : les mates, les diaphanes, les ébènes. Serena Motola, mannequin japonaise précoce, arbore elle aussi cet imprimé moucheté sur les joues. Une particularité qui se fait rare sur les visages nippons et qui lui a porté chance sur le catwalk.

Taches de rousseur et yeux en amande

Dans l’imaginaire collectif, les taches de rousseur vont de pair avec la chevelure cuivrée. Pourtant, ces petits grains qui parsèment la peau avec modération ou qui la recouvrent presque totalement, font irruption sur des visages variés. Finalement, c’est la génétique qui décide. Serena Motola, elle, a hérité de ces bien nommés « baisers du soleil ». Ses taches de rousseurs s’inscrivent avec parcimonie sur ses pommettes et sur son nez. Alors que la plupart des femmes japonaises affichent une peau uniforme et monochrome à la texture de velours, cette mannequin a ces petits détails en plus.

Cheveux charbonneux, yeux en amande, teint de porcelaine et divines éclaboussures brunâtres. Son profil, qui fait exception à la norme, a tout de suite gagné l’attention des grandes maisons de couture. Avec son physique à la croisée des mondes, la mannequin pluri-disciplinaire a imposé un nouveau modèle de beauté, qui s’éloigne du copié-collé et qui affirme sa singularité. Dans la fashion-sphère, elle donne un peu plus de relief à l’image de la Japonaise aux joues rosées et au teint laiteux.

Si les femmes du Levant veillent à garder une peau homogène et vierge, Serena Motola, elle, prouve que les taches de rousseurs ne sont pas de « trop » et que rien ne sert de les renier à coup de pinceau. Elle n’a pas besoin de parer son teint de blush rosé comme le font ses consoeurs, ses taches de rousseurs occupent déjà fièrement l’espace. Sur les podiums de Tokyo à Paris, c’est justement cette particularité qui la distingue.

 

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Redéfinir la beauté asiatique, loin des clichés

Au Japon comme ailleurs, les standards de beauté influencent les choix esthétiques des femmes. Peau claire à l’apparence éthérée, absence d’irrégularités, visage « pur », sans l’ombre d’une marque. Ce modèle, par ailleurs difficile à calquer, fait foi. Serena Motola, elle, revisite cet idéal, avec son teint serti de taches de rousseurs. Ces paillettes pigmentées qui ornent sa peau, elle ne les efface pas sous des couches de fond de teint. Elle les traite avec bienveillance et les met volontiers en évidence. Là où son pays voit un défaut, Serena Motola, voit une prestigieuse différence. Elle incarne une beauté tout en nuance.

Celle qui a écumé la scène mode dès ses 16 ans et qui fait l’aura du magazine local Soen depuis 2017, en campant le rôle d’égérie, a des strass naturels au cœur de son visage et chamboule, à sa manière, les catalogues très neutres des agences de mannequinat. Dans une ère où les tops modèles servent de référence aux petites filles, Serena Motola, rappelle que chaque femme est unique et qu’elle n’a pas à se travestir pour être acceptée.

 

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Vers une plus grande diversité de peau sur le catwalk

Avec sa peau semblable à un ciel étoilé, Serena Motola défend une beauté aux multiples facettes. Pendant longtemps, les mannequins hissés au premier plan des catwalks évoquaient le physique de la bourgeoise blanche : un teint immaculé dépourvu d’acné, de cicatrices et de tache, cloné en plusieurs exemplaires. Depuis que Winnie Harlow a démocratisé la peau marbrée sous les projecteurs, la mode s’est lancée en quête de modèles moins « conventionnels » et de visages plus hétérogènes.

Serena Motola fait partie de cette nouvelle vague de mannequins, qui évoque une beauté sans condition, ni limite. Elle n’est pas une activiste stridente ni une voix provocatrice. Elle incarne un militantisme doux, ancré dans la présence, dans le visible. Le simple fait de laisser vivre ses taches de rousseur sur son visage est déjà symbolique surtout dans un pays, très « maniaque » avec le paraître.

 

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Serena Motola prouve que les taches de rousseur ne sont pas un accident, ni un signe du soleil mal filtré. Ce sont des signatures de peau et elles peuvent naître là où on ne les attend pas. D’ailleurs, ces empreintes pigmentées sont passées de complexe à qualité ultra recherchée. Nombreuses sont celles qui les reproduisent artificiellement et qui envient les mannequins comme Serena.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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