Post-partum : des « aides-mamans » accompagnent les femmes aux Pays-Bas

Le jour de l’accouchement, ce n’est pas seulement l’enfant qui nait. La femme devenue mère aussi, propulsée aussitôt dans un rôle dont elle ne maitrise pas encore tous les codes. Selon un sondage Opinion Way pour Qare publié en septembre 2021, seulement 22 % des mères disent avoir vécu, ou vivre sereinement leur post-partum. Afin d’aider ces mamans, des femmes aux Pays-Bas ont inventé la profession de Kraamzorf ou « aides-mamans ». On vous en dit plus.

Les « aides-mamans », ou une présence rassurante à travers les premières heures de la maternité

Vous est-il déjà arrivé de vous demander si vous seriez une bonne mère ? Si vous arriveriez à tout gérer ? Si vous seriez capable de guider un petit être à travers un monde auquel vous ne comprenez vous-même pas grand-chose ? Quoique l’on en dise, être maman ne s’improvise pas toujours. Pire encore. Entre les retours de couche parfois compliqués sur le point de la santé physique et psychique, les hormones, la fatigue et cette toute nouvelle responsabilité, le post-partum peut se révéler être une période plus que difficile.

Face à cela, les Pays-Bas proposent une sorte de filet de sécurité. Les kraamzorg qui proposent 49h d’accompagnement aux nouveaux parents.

« Les kraamzorg interviennent dans les 8 à 10 jours qui suivent la naissance pour s’occuper de la mère et l’enfant et s’assurer de leur bien-être. je vais assurer la surveillance de l’involution utérine, des saignements, du périnée en cas de déchirure ou d’épisiotomie, de la cicatrice de césarienne, prendre les constantes 2 fois par jour, je pèse le bébé et j’aide les parents pour le bain », explique Delphine Petit, kraamzorg à Amsterdam depuis 2018, au site Parole de sages-femmes

Un passage en douceur vers ce nouveau rôle

Ces « aides-mamans » temporaires sont aussi de véritables alliées pour alléger le quotidien des nouvelles mères. Dans la journée, elles peuvent veiller à l’hygiène de la maison, préparer des repas équilibrés, faire les courses et s’occuper de bébé et des aîné.e.s s’il y en a pour que les parents puissent dormir et se retrouver.

De quoi passer d’un rôle à l’autre en douceur. Le tout se fait dans le respect de la famille, car il peut aussi être bénéfique aux parents de construire une sorte de bulle. Toutes les familles ne désirent pas en effet forcement accueillir une « aide-maman » chez elles.

Autre point notable : cette aide est prise en charge presque à 100 % par les assurances néerlandaises pour toutes les femmes qui accouchent aux Pays-Bas. Une mesure qui donne envie…

Et en France qu’en est-il ?

La dépression post-partum touche deux fois moins de femmes au Pays-Bas. Et si cette initiative néérlandaise semble si idyllique, c’est bien parce qu’en France le post-partum est une période encore (très) peu prise en charge. La parole a eu tendance à se libérer sur les suites de couches ces dernières années, notamment grâce au livre Ceci est notre Post-Partum d’Illana Weizman. Néanmoins, les politiques n’ont pas encore vraiment réagi dans les faits. Cela a des conséquences dramatiques puisque Santé Publique France indique que la deuxième cause de mortalité maternelle n’est autre que le suicide. Un constat qui fait froid dans le dos.

Actuellement, la loi prévoit un rendez-vous cinq semaines après l’accouchement pour prévenir le risque de dépression post-partum. Une mesure somme-toute assez modeste quand l’on considère que cela touche une femme sur trois soit 100 000 mères chaque année.

Oui, oui. Ce que l’on cache derrière l’image toute rose de la maternité est loin d’être un phénomène isolé. Et ce n’est pas la crème hydratante dont le gouvernement a doté la bébé box distribuée à tous les parents depuis février qui va y changer grand-chose…

Notons par ailleurs qu’en Allemagne, on n’emploie pas le terme « post-partum » mais « wochenbett », soit « des semaines au lit ». Signe que ce moment y est considéré comme une période de convalescence. Halte au tabou, aux non-dits autour d’une maternité idéalisée, à la banalisation du baby-blues et à la culpabilité concernant le post-partum !

Léonie Bourbon
Léonie Bourbon
À travers mes articles, je vise à divertir, éduquer et inciter à la réflexion, en partageant des histoires qui touchent le cœur et l'esprit.
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