« Syndrome du bébé secoué » : une maltraitance taboue pourtant mortelle

« Chaque jour en France, un bébé est victime du syndrome du bébé secoué. Dans 1 cas sur 10, il va mourir. S’il survit, il gardera de graves séquelles ». Le message de la dernière campagne de prévention du gouvernement publiée le 17 janvier dernier est glaçant. Et pour cause, il vise à prévenir et alerter à propos de cette maltraitance dont les conséquences peuvent être sous-estimées par le grand public. On vous en parle.

SBS : une hémorragie du cerveau potentiellement mortelle

Vous avez peut-être entendu parler de ce clip choc qui a provoqué récemment le buzz sur la toile. On y voit un baby phone, filmé en gros plan, d’où les cris d’un père s’échappent : « J’en ai marre ! Tu me pourris la vie ! Tu ne sais faire que pleurer ! ». Le bébé, pleurant à chaudes larmes jusqu’alors, se tait soudainement, victime du fameux syndrome du bébé secoué (SBS). On l’appelle également traumatisme crânien non accidentel (TCNA).

Cette campagne, qui s’inscrit dans le cadre du dispositif « Les 1 000 premiers jours de l’enfant » se compose d’un clip et d’un kit de communication. Il est destiné aux professionnel.le.s et aux institutions de santé, afin de les aider à sensibiliser leur patientèle à ce syndrome très dangereux, voire potentiellement mortel.

Lorsque le bébé est secoué violemment par un adulte, cela provoque une hémorragie autour du cerveau. Au stade suivant, il y peut y avoir des pauses voire un arrêt respiratoire. Le cerveau manque d’oxygène et cela peut provoquer des lésions cérébrales irréversibles. Ici, on parle bien d’un geste intentionnel. Pas d’un geste malheureux ou de jouer avec son bébé en le lançant en l’air avant de le rattraper.

200 bébés en sont victimes chaque année

Pour le ministère, le but de ce clip choc est « de positionner le syndrome du bébé secoué comme étant un acte de maltraitance perpétré par un.e adulte violent.e, et seul.e responsable ». Mettant ainsi fin à la fameuse excuse du « il.elle ne fait que pleurer, je ne savais plus comment réagir ». Comme le précise le communiqué de presse :

« Le syndrome du bébé secoué n’est généralement pas une violence isolée. Les symptômes antérieurs suggérant une maltraitance sont particulièrement fréquents chez les bébés diagnostiqués »

Comme le rappelle le Huffingtonpost.fr, la HAS (Haute Autorité de Santé) met en avant un taux d’incidence très élevé en 2017. Les bébés secoués l’ont été en moyenne 10 fois au cours de leur jeune vie ! Sur 10 bébés, l’un d’entre eux n’y survivra pas.

Pour l’association « Stop Bébé Secoué« , cet acte de maltraitance concerne en moyenne 200 bébés par an. Un chiffre encore difficile à vérifier, car les cas ne sont pas recensés. Le ministère, lui, parle de « plusieurs de centaines de cas chaque année avec un pic d’incidence entre 2 et 4 mois ». Toujours selon l’association, « la plupart du temps, le bébé a moins de 1 an. Et dans les deux tiers des cas, moins de 6 mois ».

Pour les 9 bébés sur 10 restants, ils subiront des séquelles lourdes dues à des lésions cérébrales : handicap moteur, troubles cognitifs, retard du développement psychomoteur ou encore, difficultés d’apprentissage et problème de comportement.

Syndrome du bébé secoué : comment l’éviter ?

Face à ce phénomène qui touche tous les milieux et toutes les classes sociales, le ministère conseille de prendre du recul face à un bébé qui ne cesse de pleurer et dont nous ne comprenons pas les pleurs. Sandra Pannizotti, pédiatre responsable de l’équipe pluridisciplinaire Cellule Maltraitance CHU-CHR Liège explique en ce sens :

« Se sentir démuni.e, en colère et frustré devant les pleurs d’un bébé est normal. Le post-partum peut-être une période douloureuse physiquement et émotionnellement. Loin des images de bonheur sans faille véhiculées par la société et les médias. Laisser un bébé pleurer quelques instants parce que vous êtes à bout ne le traumatisera pas. Au contraire, en mettant des mots sur cette émotion – « je vois bien que tu exprimes quelque chose, mais là je suis épuisé.e je te laisse en sécurité dans ton berceau, je t’aime, je suis là, mais je m’éloigne quelques instants afin de te retrouver plus sereinement » – l’adulte respecte autant son émotion que celle du bébé. »

Précisons qu’il existe également 2 numéros vert à contacter en cas d’urgence et qui vous mettront en relation avec des professionnel.les de la petite enfance.

  • La ligne « Allô Enfance en danger », joignable au 119.
  • Le numéro d’écoute « Allo Parents Bébé », joignable au 0800 00 34 56, du lundi vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h.

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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