Sur Instagram, la créatrice de contenu Louise Aubery a brisé le silence, le 2 juin 2025, à l’occasion de la Journée mondiale des troubles des conduites alimentaires (TCA), déclarant : « Je suis passée par là, et je voulais vous dire : vous n’êtes pas seul, et on peut s’en sortir ». Un témoignage puissant qui met en lumière l’invisibilisation de ces pathologies et offre un message d’espoir à toutes les personnes concernées.
La face cachée des troubles alimentaires
Ils estiment qu’« 1 femme sur 3 » est touchée, et si ce chiffre sert souvent d’accroche, la réalité clinique est tout aussi alarmante : en France, on estime qu’environ 10 % de la population présente un trouble du comportement alimentaire (TCA), toutes formes confondues (anorexie mentale, boulimie, hyperphagie). Parmi les étudiantes universitaires, une étude a même révélé une prévalence de 24,9 % en 2018, qui a grimpé à 46,6 % en 2021, mettant en évidence l’impact du contexte pandémique sur la santé mentale des jeunes adultes.
Pourtant, dans les médias et sur les réseaux, les discussions sur la perte de poids prennent souvent le pas sur la gravité des troubles alimentaires. L’obsession collective pour les régimes et l’« idéale » minceur masque la souffrance psychique et physique des personnes atteintes.
Un visage et des mots pour déconstruire
Louise Aubery, créatrice de contenu suivie par plus de 120 000 personnes sur Instagram, a choisi la vulnérabilité comme arme. Dans un post poignant, elle écrit :
« Ils disent qu’1 femme sur 3 est atteinte de troubles alimentaires. Personnellement, je crois que je n’en connais pas une qui n’a pas, au moins une fois, regretté d’avoir mangé, ou culpabilisé de s’être resservie. Et pourtant, les troubles alimentaires sont invisibilisés dans les médias ; on se soucie bien plus de perdre du poids que de l’obsession d’en perdre. Je suis passée par là, et je voulais vous dire, en cette journée de lutte contre les troubles alimentaires : vous n’êtes pas seul·e, et on peut s’en sortir 🫶💫 ».
Par cette formule, elle établit un lien direct avec sa communauté, validant les émotions de chacun et rappelant que la guérison est possible avec un accompagnement adapté : suivi médical, soutien psychologique et entraide.
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Invisibilisation et auto-objectification
Le phénomène d’auto-objectification – où la personne intériorise un regard extérieur et juge son corps comme un simple objet – est particulièrement nocif dans le contexte des TCA. Il pousse à des comportements de contrôle alimentaire extrême ou de compulsion, sources de détresse psychologique et physique.
Les médias grand public et les influenceurs·ses privilégient souvent des contenus valorisant la perte de poids, renforçant ces schémas. Lorsque les discours autour de la prévention se font rares, la honte et la culpabilité s’installent, aggravant le sentiment d’isolement.
Briser le tabou par la parole
Louise Aubery rejoint ainsi un mouvement grandissant d’influenceurs·ses et de personnalités publiques qui partagent leur guérison pour démystifier les TCA. En France, des campagnes comme #BalanceTonTCA ou les témoignages de militantes associatives contribuent à ouvrir le dialogue et à encourager le dépistage précoce.
Convaincue que la prévention doit commencer dès l’école, Louise plaide pour l’intégration de l’éducation aux troubles alimentaires dans les programmes de santé et d’éducation relationnelle, à l’instar de ce que propose la réforme RSHE en Angleterre (cours obligatoires contre la culture sexiste et les idéologies toxiques).
Vers un soutien plus inclusif
Au-delà de la parole, l’action est essentielle :
- Accès aux soins : faciliter la prise en charge rapide via des plateformes de téléconsultation et des cellules d’écoute spécialisées.
- Groupes d’entraide : créer des espaces (physiques ou en ligne) où les personnes concernées peuvent partager sans jugement.
- Formation des professionnels : sensibiliser médecins, psychologues et éducateurs aux signaux d’alerte.
- Éthique des réseaux sociaux : promouvoir des chartes de bonne conduite pour les créateurs de contenu (transparence sur les retouches, refus de diffuser des régimes dangereux).
En s’exposant ainsi, Louise Aubery délivre un message d’espoir et de résilience : l’expérience des troubles alimentaires n’est pas une fatalité, et la guérison passe par la parole, le soutien et l’accès à des soins adaptés. Son témoignage contribue à briser l’invisibilité de ces pathologies et invite chacun·e à se sentir moins isolé·e face à la souffrance.