Appuyer sur le bouton “snooze” semble anodin, mais cette habitude matinale touche près de deux tiers des Français… et pourrait en dire long sur notre cerveau.
Le snooze, miroir de notre procrastination ?
Selon une étude menée par Opinion Matters et relayé par Europe 1, 64% des Français activent chaque matin la fonction “rappel” (snooze) de leur réveil. Un réflexe qui, malgré son apparence inoffensive, pose plusieurs questions : trouble du sommeil, stress, baisse de concentration… et même corrélation avec une rigidité mentale potentiellement associée à un niveau d’intelligence moindre.
Appuyer sur snooze revient à procrastiner dès le premier instant de la journée, comme le souligne l’étude Opinion Matters. Plutôt que de se lever immédiatement, on repousse l’action, installé dans un état de “presque sommeil”. Cela reflète un trait plus global : remettre les tâches importantes à plus tard, ce qui peut peser sur la productivité et la fluidité mentale.
Le sommeil fragmenté : fausse bonne idée
On pense souvent que cinq minutes de plus permettent de “recharger les batteries”. On se dit spontanément « j’en ai besoin » ou « ça me fera du bien ». En réalité, ce court répit interrompt un cycle de sommeil léger, voire profond, sans retour complet. Résultat : un réveil plus difficile, une somnolence prolongée, parfois jusqu’à 30 minutes après le lever. Les neurosciences confirment : on neutralise le pic naturel de cortisol prévu pour booster l’éveil, et on ajoute du stress inutile.
Snooze et sagesse ? Une corrélation surprenante
Selon l’étude, ce réflexe matinal serait lié à une intelligence fonctionnelle moindre. Autrement dit, une plus grande difficulté à prendre des décisions rapides et à hiérarchiser ses priorités.
En choisissant la facilité dès le réveil, on envoie un signal au cerveau : ralentis, on a le temps. Or, ce message matinal se répercute souvent sur le reste de la journée. On devient moins réactif, moins orienté vers l’action. Si vous appuyez 5 fois sur snooze avant de mettre un pied hors du lit, vous risquez de continuer votre journée sur cette lancée. De façon pantouflarde.
Une dose de stress dès le matin
Les spécialistes interrogés par Europe 1 et Le Parisien constatent qu’un réveil brutal, après avoir snoozé, augmente le niveau de stress. La sensation d’urgence, le brusque passage à l’action provoquent une montée de cortisol et agissent comme un choc pour le système nerveux. Plus d’un quart des Français interrogés confirment que ce type de réveil ébranle leur concentration ou leur moral dès le matin. D’où l’intérêt de se lever d’une traite, quitte à boire trois cafés par la suite.
Que conseillent les experts ?
Nul besoin d’adopter la sacro-sainte « Miracle Morning », vantée par toutes les influenceuses bien-être ou de réclamer à votre partenaire de vous jeter un saut d’eau au réveil. Voici les préconisations des experts pour arrêter de repousser ce « dring » matinal.
- Couchez-vous et réveillez-vous à horaires réguliers
La stabilité des cycles de sommeil est cruciale. Selon la présidente du réseau Morphée, il faut se lever à la même heure tous les jours, week-end compris, avec une légère tolérance de 1 h 30 maximum le week-end. - Programmez le réveil pour l’heure réelle
Plutôt que de snoozer, il vaut mieux régler son alarme 15 minutes plus tard pour éviter les multiples rappels. - Si réveil trop tôt, levez-vous
Se recoucher après la première alarme prolonge l’immobilité cérébrale ; il vaut mieux se lever directement et relancer la journée. - Privilégiez un simulateur d’aube ou lumière douce
Plus doux pour le cerveau, ce réveil lumineux accompagne la montée de cortisol naturelle sans brutalité.
Le réflexe du snooze est source de procrastination, de fatigue, de stress – et peut aggraver les difficultés décisionnelles dès le réveil. Avec 64% de Français concernés, le sujet touche clairement un large public. Mais en remettant son réveil à l’heure voulue et en adoptant un rythme de sommeil régulier, on gagne en énergie, clarté mentale et bien-être sur le long terme.