De plus en plus, l’orientation sexuelle se démocratise. Il n’est ainsi plus question d’une vision binaire, mais bien multiple. En ce sens, un « petit nouveau » s’est fait sa place dans le dictionnaire : la pansexualité. Si vous n’avez pas pris option grecque au lycée, vous devez être un peu perdu.e sur la signification de ce mot. Pas de panique, nous avons réuni pour vous tout ce qu’il faut savoir pour appréhender l’une de ces mille nuances de l’orientation sexuelle.
1 – Attiré.e par tout le monde, mais pas n’importe comment
Le préfixe « pan » peut se traduire par « tous » en grec. La pansexualité c’est aussi la dénomination « omnisexualité ». Ainsi, une personne pansexuelle est attirée par n’importe quelle personne, qu’importe le genre et l’orientation sexuelle.
Il est donc question de ce que la personne est au fond d’elle. À la différence de la sapiosexualité, la pansexualité prend tout de même en compte l’apparence physique. C’est-à-dire que la personnalité entre bien sûr en compte, mais le physique peut aussi jouer dans ce processus d’attirance. Les personnes pansexuelles ont un amour sans frontières.
Alors qu’elle participait récemment aux rencontres du Papotin, une émission menée par des journalistes porteur.se.s de trouble du spectre autistique, Angèle s’est vue interrogée sur ses relations amoureuses et sa bisexualité. La chanteuse et compositrice belge a alors déclaré :
« Je dirai même que je suis pansexuelle. C’est une nuance : je peux tomber amoureuse d’un garçon, d’une fille, d’une personne non binaire, d’une personne transgenre. Ce n’est pas un choix, je ne choisis pas de tomber amoureuse, c’est juste quelqu’un. »
2 – Ne pas confondre pansexualité et bisexualité
On vous voit sauter aux conclusions et penser que pansexualité et bisexualité vont de paire. Même si les deux se rapprochent, une différence existe bel et bien. Là encore, il faut se pencher sur l’étymologie des termes : « bi » peut se traduire par « deux » en grec.
La bisexualité s’intéresse donc à la fois aux hommes et aux femmes. La pansexualité à « tout le monde » comme expliqué précédemment, aussi bien physiquement que psychologiquement et sentimentalement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les pansexuel.le.s sont également des gender-blind.
3 – Ce n’est pas une déviance sexuelle
Il existe tellement d’orientations sexuelles différentes que les personnes peu averties pourraient penser que c’est un synonyme pour les bisexuel.le.s. Sauf que les pansexuel.le.s peuvent être attiré.e.s par les hommes cisgenres, les femmes cisgenres, les queers, les travestis, les intersexuel.le.s, les transsexuel.le.s, les genderfluides, les genderneutral ou encore celleux qui se décrivent sans genre (non-binaire) pour ne pas être soumis.es aux pressions de la société voulant absolument définir l’appartenance à un genre précis.
Autrement dit, il ne s’agit pas de créer une étiquette à tout prix pour se sentir unique, mais tout l’inverse. Définir et employer le terme pansexualité est simplement une question de reconnaissance d’une orientation sexuelle sans frontières.
4 – Une journée est consacrée à la pansexualité
Même si elle est encore (trop) méconnue, la pansexualité commence à faire son petit bout de chemin vers la reconnaissance. Elle est d’ailleurs célébrée le 23 septembre, le même jour que la bisexualité, lors de la Journée internationale de la pansexualité.
Une occasion de parler de cette orientation sexuelle sur les réseaux sociaux et dans les médias afin de mieux la visibiliser. Pour les pansexuel.le.s, c’est un moment pour se regrouper et échanger sur leurs expériences.
5 – Il existe un drapeau pour donner de la visibilité à la pansexualité
En 2010, le drapeau de la pansexualité est créé. Il est constitué de trois bandes de couleurs horizontales rose pour représenter les femmes, jaune pour les personnes transgenres et bleu pour les hommes.
6 – Une démocratisation facilitée par des célébrités
C’est à Miley Cyrus que l’on doit la première véritable prise de parole en public à propos de la pansexualité. C’était en 2015 lors d’une interview pour un magazine américain. En France, on pense à Christine and The Queens qui s’est définie comme pansexuelle publiquement en 2014, Coeur de Pirate en 2016 et dernièrement donc la chanteuse Angèle.
Preuve que la connaissance sur la pansexualité évolue, des personnalités qui s’affirmaient bisexuelles disent se reconnaître davantage dans la pansexualité. On pense aux actrices Bella Thorne ou Janelle Monae. De même, dans la série anglaise « Skins », on a pu voir l’actrice Dakota Blue Richards interpréter le rôle de Franky, elle-même pansexuelle. Une première à l’époque !
La pansexualité serait-elle finalement la manière la plus pure et noble d’aimer une personne ? Car on n’aime pas son physique ni son genre ni son apparence, on l’aime pour ce qu’elle est, au fond d’elle.
