Naomi Watts au premier rang pour applaudir sa fille, mannequin trans qui monte

Le regard empli de fierté, Naomi Watts a assisté au défilé de sa fille Kai lors de la Fashion Week de Paris. À seulement 16 ans, la mannequin trans est déjà très demandée. Repérée par Valentino et sollicitée par la maison Céline pour incarner sa collection automne-hiver 2026, elle campe fièrement sur le devant de la scène mode. Si sa mère a laissé une empreinte durable dans le 7e art, la jeune modèle, elle, gagne doucement la lumière et répond présente à des castings mode cinq étoiles.

Une mannequin précoce qui a déjà tout d’une grande

En ce moment, la capitale est le théâtre de nombreuses démonstrations de style. Comme chaque année, la Fashion Week prend ses quartiers dans les recoins les plus prestigieux de la Ville lumière, éclairant sur son passage des silhouettes en devenir. Dépêchées sur ce terrain doré, Naomi Watts et sa fille Kai Schreiber se sont engouffrées dans l’hôtel de Torcy pour cet événement mode invariable. L’actrice, habituée au flash des projecteurs, n’a pas eu le rôle central cette fois-ci. C’est sa fille qui a joué la protagoniste de ce défilé d’anthologie, en l’honneur des pièces signées Céline. Mère comblée, Naomi Watts est venue supporter sa fille depuis le banc des invités. Ses pupilles se sont gorgées de paillettes à chaque pas de Kai sur le catwalk.

Chapeau de paille déstructuré vissé sur la tête, lunette fumée sur les yeux, robe immaculée qui danse avec les courbes. Sur une autre, cette tenue aurait été tristement banale. Kai a toutefois su lui donner l’aura espérée, dans une démarche presque rebelle et à travers un pas sûr. Elle a le don de rendre chaque pièce iconique. Il faut dire que la mannequin n’en est pas à son coup d’essai. À tout juste 16 ans, la cadette de Liev Schreiber est déjà bien familière des podiums. Si sa mère s’est accomplie sous le regard des caméras, Kai, elle s’épanouit dans les yeux des couturiers.

C’est en juillet 2024 que tout a basculé et que sa carrière de mannequin a commencé à se tisser. Alors qu’elle venait assister au défilé de Balenciaga en compagnie de sa mère, son nom s’est rapidement ébruité dans la fashion-sphère, en perpétuelle quête de sang neuf. Il y a un an, elle était de l’autre côté du podium, en tant que spectatrice, et aujourd’hui, elle est « actrice » de la mode, réclamée par Valentino ou Céline. Loin d’exécuter un simple jeu de jambes, elle porte aussi les couleurs arc-en-ciel sur son dos.

 

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Le visage d’une mode plus inclusive et ouverte d’esprit

Certaines personnes du milieu épinglent Kai en « népo-baby ». Elles pensent qu’elle n’a pas l’étoffe d’une mannequin et qu’elle a atteint la rampe de la mode grâce à la notoriété de sa mère. Comme une réussite par procuration. Pourtant, elle n’a rien d’une figurante ou d’une imposteure. Représentée par la célèbre agence IMG Models qui compte d’ailleurs Claudia Schiffer et Bella Hadid dans son catalogue, elle fait une grande enjambée en faveur de la diversité.

La mannequin trans, en admiration devant des figures vintage comme Marilyn Monroe, n’est pas seulement là pour vivre son « quart d’heure de gloire ». Elle veut servir de vitrine aux pièces à cinq chiffres, mais aussi à des minorités, en manque de role-modele. Elle défend une communauté encore opprimée dans le cliquetis d’un talon et le mouvement d’une étoffe griffée. Alors que la mode a longtemps été très homogène, elle apporte un peu de reliefs à la féminité et repousse les frontières de la beauté. La jeune mannequin ne cherche pas le buzz. Elle avance avec discrétion, portée par une esthétique singulière et un message fort : celui de la fierté d’être soi.

Tandis que les personnes trans se font souvent petites en société, Kai Schreiber bombe le buste et lève la tête pour elles. Comme une revanche silencieuse. « Lutter avec l’identité de genre dès mon plus jeune âge a très probablement forgé ma force de caractère », affirmait-elle à « Variety ». Ce qui explique cette férocité palpable à chaque performance.

 

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Mais aussi des détracteurs qui veulent lui nuire

Nombreuses sont les personnes qui tentent de faire tomber Kai Schreiber de son piédestal et qui parasitent sa carrière brillante. En mars dernier, lors de l’avant-première new-yorkaise « The Friend », Kai était de la partie, aux côtés de sa mère. Elle n’a pas dérogé à cette moue typique des mannequins : la bouche close et le regard neutre. Et les messages transphobes ont tout de suite déferlé sur la toile. « C’est pas une fille ! Naomi a vendu l’âme de son fils au diable pour la notoriété ». « Même lui sait qu’il ne peut pas jouer le rôle de « fille » ».

Or, il en faut bien plus pour déstabiliser cette surdouée du podium. Derrière elle, un mur de soutien se dresse, solide et implacable. Naomi Watts et Liev Schreiber, séparés depuis plusieurs années, restent unis autour de leur fille. Ils ont toujours affiché leur soutien sans réserve. Admiratifs du parcours de leur fille et de son courage, ils prônent la bienveillance et le respect là où d’autres parents prêchent la haine et l’intolérance. Lui a ainsi dit « « Kai est une battante. C’est important qu’elle dise : « Hé, je suis trans » et « Regardez-moi » ».

Au-delà de son talent lisible, Kai Schreiber s’attèle à dépoussiérer la mode et les mentalités. Une mission qu’elle exécute avec style et bon goût. Alors que des pays comme les États-Unis répriment les trans, Kai résiste et dit « j’existe ».

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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