Sexualité masculine : les hommes face au mythe de la virilité

« Tu seras un homme mon fils », et surtout, un homme viril. Car les stéréotypes sur le genre n’épargnent, bien entendu, pas ces messieurs. Le mythe de la virilité s’il touche à tous les domaines de la vie d’un homme affecte ainsi particulièrement sa sexualité. Culte de performance, pratiques clichées, (auto)censure, la sexualité masculine est encore tristement asphyxiée.

Les hommes face à leur genre

Domination, force, maîtrise de ses émotions, voilà quelques-unes des qualités que l’on dit propres à un homme. Voilà aussi et surtout des traits que les hommes se doivent de posséder, sous peine, disons-le, de paraître suspects.

Les hommes comme les femmes subissent ainsi les injonctions de la société propres à leur genre. On ne sait plus tellement ce qui est inné et ce qui est acquis, ce qui relève d’une différence réelle entre les hommes et les femmes et ce qui a été inculqué, très tôt, et qu’il est alors terriblement difficile de désapprendre.

Les stéréotypes sur le genre affectent toutes les dimensions de la vie. Dès l’école, ils sont à l’oeuvre. Les hommes s’orientent ainsi davantage vers les filières scientifiques quand les femmes investissent massivement les filières littéraires et embrassent les carrières sociales.

Le travail, la santé, les loisirs, le sport, le couple, la paternité, aucun domaine n’est épargné. Plus ou moins consciemment, certaines qualités comme la sensibilité sont alors gommées au profit d’autres « plus viriles ». Ces injonctions modèlent une vie. Et il y a un domaine dans lequel elles font des ravages : la sexualité masculine.

Quand le mythe de la virilité investit la chambre à coucher

Il y a un domaine dans lequel l’homme se doit de prouver sa virilité : la sexualité. Les injonctions sont aussi nombreuses qu’écrasantes, à commencer par le culte de la performance. Les hommes se doivent ainsi de maîtriser leur érection et leur éjaculation. Leurs rapports sexuels doivent être fréquents et durer longtemps.

À cela s’ajoutent des croyances autour de la taille du sexe. Car la largeur et la longueur du pénis semblent à elles seules pouvoir prédire la capacité à faire jouir et à donner du plaisir, résumant ainsi tristement la sexualité des hommes et des femmes au membre viril.

Ces hommes parlent de leur rapport à la virilité (Infrarouge)

« Sois un homme, un vrai, sois fort. » : ces hommes parlent de leur rapport à la virilité.

Publiée par France 2 sur Mercredi 25 septembre 2019

Ces croyances entourant la sexualité de la gent masculine sont d’ailleurs largement entretenues par la pornographie. Les films X font des hommes au sexe extra large de véritables stars. Ils entérinent l’idée que l’homme doit dominer en montrant des scènes parfois d’une grande brutalité et des scénarios profondément clichés.

En soulignant ce qu’il faut faire les films X insinuent aussi ce qu’il ne faut pas faire. Car le mythe de la virilité est encore largement lié à celui de l’hétérosexualité. La stimulation anale reste par exemple pour l’heure encore relativement taboue. Certaines pratiques sont ainsi à prohiber sous peine de voir sa sexualité questionnée.

Ces injonctions, les hommes (et les femmes) les ont bien entendu assimilées jusqu’au point de s’auto censurer, laissant ainsi parfois de côté leurs réels désirs pour rester dans une sexualité très normée.

Sexualité masculine : s’écarter du mythe

Le mythe de la virilité semble pourtant doucement commencer à se fissurer. Le féminisme et le mouvement #MeToo n’y sont sûrement pas étrangers. Car ils ont permis, non sans difficultés, de questionner les stéréotypes et le rapport au genre.

De plus en plus d’hommes semblent ainsi prendre conscience des injonctions dont ils sont victimes. Ils expriment alors souvent leur désir de prendre de la distance avec ce que l’on qualifie désormais de masculinité toxique. Pas tous, bien entendu, en témoigne la naissance de groupes masculinistes… Mais la discussion est désormais ouverte. Et bien des hommes ont conscience de ce qu’ils auraient à gagner à challenger les clichés : une vie plus libre, mais aussi une sexualité plus épanouie. Le travail ne fait pourtant que commencer.

Que pensez-vous des clichés rattachés à la sexualité masculine ? En avez-vous vous aussi, que vous soyez un homme ou une femme, été victime ? Réagissez sur le forum.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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