Exprimer son amour verbalement est souvent plus compliqué que de le ressentir. Entre peur, mécanismes de défense et éducation, le poids du passé et des émotions freinent parfois ces mots pourtant si essentiels dans nos relations affectives.
Dire « je t’aime » : une peur enracinée dans l’enfance
Selon la psychothérapeute Hilary Jacobs Hendel, la difficulté vient souvent d’expériences vécues dans l’enfance, où l’amour n’a pas été reçu ou exprimé de façon rassurante. Parfois, les enfants apprennent que révéler ses sentiments est une faiblesse ou ne voient jamais ces mots prononcés, ce qui crée une peur inconsciente du rejet ou de l’humiliation.
L’enjeu de la vulnérabilité et de la régulation émotionnelle
Dire « je t’aime » expose à la vulnérabilité, car le sentiment d’amour donne du pouvoir à l’autre, générant peur du rejet ou de la perte. Cette expression nécessite une régulation émotionnelle, un état de calme et de sécurité intérieure souvent difficile à atteindre face à l’amour, explique la psychologue Claude Allais. Le corps, parfois, bloque pour se protéger.
Les blessures passées et la honte bloquent l’expression
La honte liée aux émotions d’amour peut venir d’un environnement familial où l’affection verbale était rare ou moquée. Ce sentiment d’embarras se traduit par la difficulté à exprimer ses sentiments, un silence qui protège mais qui isole aussi. Identifier ce blocage est souvent la première étape pour oser s’ouvrir à nouveau.
Dire « je t’aime » est une démarche qui associe courage et authenticité, un pont entre soi et l’autre. Pour surmonter cette peur, il peut être utile de passer par d’autres formes d’expression, comme l’écriture, ou d’en parler pour comprendre les racines du blocage. L’amour exprimé, même autrement, a un pouvoir guérisseur pour la personne qui donne et celle qui reçoit.