Barbie : quand notre enfance en plastique refait surface

Barbie inspire depuis 60 ans. Ces temps-ci, la célèbre poupée de 29 cm commercialisée depuis 1959, a particulièrement la cote. Pourtant en proie à un tas de stéréotypes sur le genre féminin, on analyse avec vous cette tendance du moment.

Barbiecore : une tendance régressive

Il n’aura fallu que quelques images du film à venir de Greta Gerwig pour enflammer les foules. Depuis début juin, le rose bonbon a envahi les rayons en clin d’oeil à la célèbre poupée Mattel. Reine des magasins et des réseaux sociaux, elle a même désormais sa propre tendance : le barbiecore.

Cela a commencé assez tôt. Valentino en donnait déjà les prémices ce printemps lors de son défilé parisien de la fashion week. Les mannequins circulaient en tenue rose acidulé dans un décor du même ton, devant des invité.e.s ayant répondu à une invitation… rose. Versace n’a pas tardé non plus en présentant des escarpins à plateforme rose vifs qui aurait fait pâlir de jalousie la poupée de notre enfance.

Vous connaissez à comprendre la mécanique. Le luxe dicte la mode et le reste suit. Les stars telles que Zendaya, Hailey Bieber ou Anne Hathaway ont diffusé des clichés d’elles portant un total look 80’s rose acidulé. Les réseaux sociaux se sont enflammés avec plus de 12,5 millions de vue pour le hastag #barbiecore sur TikTok. Et hop, les marques de prêt-à-porter ont emboîté le pas. Mini-jupes, talons hauts à plateforme XXL… promenez-vous, par exemple, dans les rayons de l’enseigne de fast fashion Bershka et vous ne manquerez pas de remarquer les dupes des chaussures Versace que nous venons d’évoquer.

Si vous êtes encore sceptique, on peut vous assurer que la tendance fait vendre. +7 900 % de recherches pour les « robes roses » et +1 000 % pour les « pantalons roses ». Même constat dans le monde de la décoration d’intérieur puisque Cosmopolitan indique que les requêtes en matière d’accessoires décoratifs roses ont vu leur nombre augmenter de 21 %.

Une poupée chargée de stéréotypes

Là où le barbiecore pose question, c’est par rapport à l’image traditionnellement associé à Barbie et son monde édulcoré. Si l’on vous demande de fermer les yeux et d’imaginer la petite tête blonde que vous ne quittiez pas étant enfant, vous nous parleriez probablement d’une femme à la plastique « parfaite ». Ventre plat, forme généreuse mais pas trop quand même, cheveux lisses et brillants, visage souriant sans « défaut » et toujours sagement maquillé. Bref, Barbie, c’est la femme que la société a longtemps voulu, et voudrait sans doute toujours, que nous soyons.

Cette attente sociétale se retrouve aussi dans les habitudes que l’on prête à Barbie. Bien souvent, maîtresse d’école infirmière, princesse, danseuse ou simplement grande sœur au rôle plus maternel qu’autre chose, elle excelle dans les activités que l’on a longtemps considérées réservées aux femmes.

Bien sûr, Mattel a compris qu’il devait moderniser sa star pour survivre. Vous trouverez aujourd’hui des poupées astronautes, racisée ou encore en fauteuil roulant bien plus facilement qu’il y a quelques années. Mais le barbiecore, ce n’est pas cette modernisation. C’est le rose, la candeur, la féminité exacerbée. Une tendance empreinte donc d’un certain côté paradoxal à une époque où l’on tire la sonnette d’alarme sur les questions féministes et les droits des femmes.

Dans ce contexte là qu’attend-on du film Barbie à venir ?

C’est dans ce contexte que sortira le film Barbie, le 21 juillet 2023. Margot Robbie, Ryan Gosling et surtout Greta Gerwig sauront-iels réécrire le mythe que nous détestons aujourd’hui autant que nous l’aimons ? À la rédaction, on en attend pas forcément une version premier degrés.

Nous aimerions plutôt voir quelque chose de novateur comme a su le faire Kay Cannon en dépoussiérant Cendrillon sous les traits de Camilla Cabello. Autre possibilité : un long-métrage à l’ironie dénonciatrice. On fait dans tous les cas confiance à la réalisatrice Greta Gerwig qui avait su saisir avec justesse et pragmatisme ses personnages féminins dans Lady Bird (2017) et Les filles du docteur March (2019).

Quoiqu’il en soit, soyez certain.e que The Body Optimist sera le premier à fouler les sièges en velours rouge de nos cinémas, l’été prochain, pour vous dire ce qu’il est en est. Le rendez-vous est pris.

Léonie Bourbon
Léonie Bourbon
À travers mes articles, je vise à divertir, éduquer et inciter à la réflexion, en partageant des histoires qui touchent le cœur et l'esprit.
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