La récente recrudescence du « vishing », ou hameçonnage vocal, menace directement les comptes bancaires de nos aînés. En se faisant passer pour des organismes officiels (banques, impôts, caisses de retraite), les escrocs téléphoniques parviennent à soutirer des données sensibles pour vider les comptes en un temps record.
Comment fonctionne le vishing ?
Le terme « vishing » est la contraction de « voice » (voix) et « phishing » (hameçonnage). Les fraudeurs déclenchent un appel vocal en usurpant l’identité d’un interlocuteur de confiance : conseiller bancaire, agent des impôts, ou représentant d’une caisse de retraite ; ils peuvent même falsifier l’affichage du numéro pour qu’il corresponde à celui de votre banque.
Pendant l’appel, ils créent un sentiment d’urgence : mise à jour « urgente » de vos informations, blocage imminent de votre compte, ou menace de poursuites administratives. Sous pression, la victime finit par divulguer des identifiants, mots de passe et codes de sécurité, permettant aux escrocs de transférer des fonds en quelques minutes.
Les techniques des escrocs au téléphone
- Usurpation de numéro : grâce à des logiciels de « spoofing », les fraudeurs font apparaître à l’écran un numéro légitime, souvent celui de votre banque ou d’une administration publique.
- Argument d’autorité : ils se présentent comme des conseillers officiels (Agirc-Arrco, Trésor public, service client d’une grande entreprise) pour inspirer confiance et légitimer leurs demandes.
- Pression temporelle : en limitant le lap de réflexion (« vous avez 5 minutes pour réagir »), ils empêchent la victime de vérifier l’information ou de consulter un proche.
- Techniques de manipulation psychologique : les escrocs exploitent l’isolement et la confiance naturelle des seniors. Ils peuvent se prévaloir de détails personnels glanés sur le darknet ou via de précédentes attaques, renforçant ainsi leur crédibilité.
Signes d’alerte et bonnes pratiques
Pour limiter les risques, il est essentiel de reconnaître les indices suivants :
- Demande d’informations confidentielles par téléphone : aucun établissement sérieux ne sollicite votre mot de passe ou votre code carte par appel.
- Urgence et menaces : rappel automatique, suspension de service ou poursuites judiciaires imminentes sont des signaux d’alerte.
- Affichage de numéro usurpé : si l’appelant vous presse, raccrochez, puis rappelez le numéro officiel de l’organisme (relevé bancaire, site officiel).
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Bonnes pratiques à adopter dès aujourd’hui :
- Ne communiquez jamais vos codes ou mots de passe par téléphone.
- Activez la double authentification (2FA) sur vos comptes bancaires et courriels.
- Vérifiez systématiquement le numéro sur un document officiel ou sur le site de l’organisme.
- Éduquez vos proches âgés aux risques et encouragez-les à demander conseil avant toute transmission de données.
Que faire en cas de suspicion ?
- Couper immédiatement la communication et ne pas rappeler le numéro affiché.
- Contacter votre banque via les coordonnées officielles pour faire opposition sur la carte et changer les mots de passe.
- Signaler l’incident sur la plateforme Pharos (service du ministère de l’Intérieur) ou via le site Cybermalveillance.gouv.fr.
- Porter plainte auprès de la DGCCRF ou d’un commissariat de police si des sommes ont été dérobées.
- Collecter toutes les preuves : enregistrements d’appel, captures d’écran, relevés bancaires. Conservez-les précieusement pour faciliter les démarches de remboursement et la plainte.
Face à l’essor du vishing, la vigilance reste la première ligne de défense. Informer et former les personnes âgées aux méthodes de ces escrocs, renforcer la sécurité des comptes et adopter les bons réflexes en cas de doute sont autant de mesures indispensables pour protéger nos aînés. En cas de la moindre suspicion, réagir vite et signaler l’incident peut éviter des pertes financières importantes.