La charge mentale, concept mis en lumière par la sociologue Monique Haicault, désigne le travail invisible de gestion domestique et familiale. Ce fardeau, largement supporté par les femmes, reste un frein majeur à l’égalité réelle. Certains pays commencent alors à mettre en place des politiques publiques pour mieux répartir ce poids.
1. La Suède : un modèle de politique familiale équitable
La Suède est souvent citée comme pionnière dans la répartition des tâches familiales. Le congé parental y est, par exemple, l’un des plus généreux au monde : 480 jours indemnisés à 80 % du salaire, dont 90 jours sont strictement réservés à chaque parent. Cette non-transférabilité incite fortement les pères à prendre part aux responsabilités parentales dès la naissance.
Les structures de garde d’enfants sont par ailleurs accessibles financièrement et disponibles sur une large plage horaire, ce qui facilite l’insertion ou la réinsertion des mères dans le monde du travail. Ces politiques ont contribué à faire évoluer les normes sociales autour du rôle des hommes au sein du foyer.
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2. L’Allemagne : un virage encore timide mais notable
En Allemagne, le gouvernement a mis en place des mesures incitatives dans le cadre du congé parental (« Elterngeld »), permettant aux parents de toucher une allocation durant 14 mois s’ils partagent la période. Pour bénéficier de l’intégralité des aides, les deux parents doivent prendre au moins 2 mois de congé chacun.
Cette mesure vise à contrer la forte tradition de modèle familial où la mère reste à la maison. Bien que les pères soient encore minoritaires à prendre un congé long, leur proportion augmente lentement. Le pays investit également dans l’extension des structures de garde, bien que des disparités régionales persistent.
3. La Norvège : vers une égalité plus poussée
La Norvège a mis en place des politiques visant à promouvoir une répartition équitable des responsabilités familiales. Le pays propose notamment un congé parental partagé, avec une période réservée à chaque parent, afin d’encourager l’implication des pères dans les soins aux enfants.
De plus, les services de garde d’enfants sont largement disponibles et subventionnés, facilitant ainsi le retour au travail des mères. Ces mesures ont contribué à une meilleure répartition des tâches domestiques et à une réduction de la charge mentale pesant sur les femmes.
Si la charge mentale reste un enjeu globalement mal pris en compte, la Suède, l’Allemagne et la Norvège montrent qu’il est possible d’agir par des politiques publiques concrètes. Reste à espérer que ces modèles inspirent d’autres pays.