Nous avons tous des travers qui, loin de faire de nous de « mauvaises » personnes, participent simplement à notre complexité humaine. Procrastination, perfectionnisme, manque de confiance en soi : ces petites « failles » si universelles méritent qu’on les regarde autrement.
La procrastination : l’art subtil de différer… ou de se protéger
Ah, la procrastination… Ce mot qui sonne comme un sortilège qu’on se lance soi-même. Remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire aujourd’hui ? Qui n’a jamais cliqué une énième fois sur « regarder un autre épisode » alors que le dossier URGENT patiente sagement dans un coin ? Et pourtant, tout n’est pas à jeter dans cet élan de temporisation.
La procrastination est souvent perçue comme un défaut pur et dur : perte de temps, baisse de productivité, montée d’anxiété à mesure que les échéances approchent… Mais elle peut aussi, dans certains cas, être un signal. Une manière de se protéger d’une surcharge, ou même une phase de maturation mentale avant de passer à l’action. Parce qu’avouons-le : il y a quelque chose de rassurant dans le fait de ne rien faire… quand cela ne nuit à personne.
Comment trouver le bon équilibre ?
- Fractionner les tâches : un projet colossal paraît toujours plus digestible une bouchée à la fois. Morcelez, priorisez, respirez.
- Fixer des délais réalistes : la pression peut être un moteur, mais inutile de s’écraser sous son propre agenda.
- S’autoriser à souffler : l’oisiveté n’est pas un crime. Elle peut même être salutaire. Tant qu’elle ne devient pas un refuge permanent, elle a toute sa place.
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Le perfectionnisme : entre passion du détail et tyrannie de l’idéal
Cette volonté farouche de bien faire, de viser juste, de soigner les moindres détails, est une qualité indéniable. Sauf quand elle se transforme en obsession, au point de nous empêcher d’avancer ou de nous faire vivre chaque erreur comme un drame.
Viser la perfection n’est en effet pas un défaut en soi. C’est même une preuve d’implication, de passion, de respect pour ce que l’on fait. Il faut toutefois veiller à ce que cette quête de l’idéal ne se transforme pas en une boucle sans fin de révisions, d’autocritiques, de retours en arrière épuisants. Il y a une grande beauté dans l’imperfection maîtrisée.
Comment dompter la bête ?
- Revoir la définition de « parfait » : viser l’excellence, oui. Chercher à atteindre une utopie irréaliste, non. L’impact compte plus que la perfection.
- Faire la paix avec l’erreur : elle est formatrice. Elle fait partie du processus, elle n’est pas un échec.
- Se fixer des limites claires : savoir quand s’arrêter, c’est un acte de sagesse, pas de négligence.
Le manque de confiance en soi : une ombre qui peut révéler la lumière
Voici un « défaut » qu’on évoque souvent avec pudeur, voire honte. Et pourtant, qui n’en a jamais souffert ? Qui peut dire qu’il a toujours su s’imposer, prendre la parole, dire non, se lancer sans douter ? Peu, très peu.
Ce manque de confiance n’est pas une faute morale. Ce n’est même pas une faiblesse au sens strict. C’est une conséquence. De comparaisons excessives, de conditionnements passés, de coups durs. C’est aussi parfois un terrain fertile. Parce qu’une personne qui doute est souvent une personne qui se questionne, qui cherche à s’améliorer, qui ne s’endort pas sur ses lauriers.
Comment s’épanouir malgré (ou grâce à) ce doute ?
- Reconnaître ses réussites : ce n’est pas de l’arrogance. C’est du réalisme positif. Tenez un carnet de fiertés, même petites.
- Sortir, lentement mais sûrement, de sa zone de confort : pas besoin de grands sauts. Les petits pas comptent tout autant.
- Demander du feedback sincère : vous pourriez être surpris. Parfois, on est bien plus compétent que ce que l’on croit.
Procrastiner peut être une pause salutaire. Être perfectionniste peut révéler un amour du travail bien fait. Douter de soi peut être le premier pas vers une plus grande authenticité. L’important, c’est d’apprendre à apprivoiser ces traits plutôt que de les combattre frontalement. Vous n’êtes pas « à corriger », vous êtes en évolution constante. C’est ça, être humain.