À seulement 21 ans, Vivian Jenna Wilson incarne un symbole de courage et d’autonomie. Connue pour être la fille d’Elon Musk, elle affirme aujourd’hui sa propre voix, loin de l’ombre du milliardaire. Dans une interview accordée à Teen Vogue, elle se livre sur son parcours de jeune femme trans, son engagement pour les droits des personnes transgenres, et les raisons de sa rupture définitive avec son père.
Sortir du silence pour exister
Vivian Jenna Wilson n’a pas choisi la notoriété. En 2020, lorsqu’elle entame sa transition, elle est encore mineure. Elle demande à changer de nom et affirme publiquement ne plus vouloir de lien avec Elon Musk. Cette décision marque un tournant. Dans sa requête légale, elle écrit ne « souhaiter être reliée d’aucune façon à [son] père biologique ». Deux ans plus tard, après des années de silence, elle prend la parole.
Dans un contexte politique américain de plus en plus hostile envers les personnes transgenres, sa voix compte. « Je ne pense pas que les gens réalisent que le fait d’être trans n’est pas un choix », confie-t-elle. Pour Vivian, sa transition a été une nécessité vitale. « Si je n’avais pas pu entamer ma transition à l’âge que j’ai fait, je ne sais pas ce qu’il serait advenu de moi ».
Une rupture avec un père devenu figure politique
Elon Musk, désormais proche de Donald Trump et influent au sein de l’administration actuelle, n’a jamais soutenu la transition de sa fille. Lors d’un entretien avec Jordan Peterson, il va jusqu’à mégenrer Vivian et affirme qu’elle aurait été « tuée par le virus woke ». Une déclaration que la jeune femme qualifie de mensongère et déshumanisante. Depuis, elle l’a définitivement exclu de sa vie.
Pour elle, il ne s’agit pas seulement d’une histoire familiale. Le rejet de son père s’inscrit dans un climat plus large d’hostilité politique. Depuis l’élection de Trump, des lois interdisant les soins affirmant le genre chez les mineurs ont été votées ou proposées dans plusieurs États. Une situation que Vivian juge « cartoonishly evil », selon ses mots, et contre laquelle elle s’élève publiquement.
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Une militante malgré elle
Si Vivian refuse l’étiquette de militante, ses prises de parole et sa visibilité sur les réseaux sociaux sont indéniablement politiques. Très active sur Threads, Bluesky et TikTok, elle cumule près d’un million d’abonnés. Elle y parle librement de sa vie, de sa transition, mais aussi de la nécessité de protéger les jeunes trans. « Les soins d’affirmation de genre sauvent des vies. On ne devrait pas en débattre », affirme-t-elle.
Elle dénonce aussi le rôle des réseaux sociaux dans la diffusion de la haine transphobe et l’ascension de l’extrême droite. Elle reconnaît néanmoins aussi leur puissance pour créer des communautés et sensibiliser. « Beaucoup ont découvert ce qui se passait à Gaza grâce aux réseaux sociaux », souligne-t-elle.
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Un avenir à construire librement
Aujourd’hui, Vivian vit à Tokyo, étudie les langues et envisage une carrière dans la traduction, le streaming ou même la mode. Sa mère, Justine Musk, la soutient dans ses choix et souligne sa force de caractère : « Vivian a toujours su qui elle était et qui elle devait devenir ».
Loin de son passé, Vivian revendique une nouvelle vie. Elle valorise ses amitiés en ligne, son amour pour la culture drag et son autonomie. « Je n’ai pas gagné un seul dollar de ma notoriété. Je vis dans la tête de beaucoup de gens, mais je suis libre ».
Dans un monde où les droits des personnes trans sont constamment remis en cause, le témoignage de Vivian Jenna Wilson est ainsi essentiel. Elle incarne une jeunesse queer lucide, courageuse et déterminée à ne pas se laisser réduire à ses origines familiales. À travers ses mots et son existence même, elle rappelle une vérité fondamentale : être trans n’est pas un choix, c’est une affirmation de soi.