Le 19 juin dernier, en pleine promenade dans les rues de Cannes, la streameuse hongkongaise Irissiri a été victime de harcèlement sexiste et antisémite, en direct sur la plateforme Twitch. Pendant plusieurs minutes, deux hommes l’ont suivie et agressée verbalement, sous les yeux de milliers d’internautes. Une scène choquante, révélatrice des violences que subissent les femmes dans l’espace public et désormais, jusque sur leurs écrans.
Une agression filmée, diffusée et commentée en temps réel
Âgée de 24 ans, Irissiri diffusait son quotidien à ses abonnés lorsqu’elle a été prise à partie par deux hommes dans les rues de Cannes. Rapidement, ils remarquent qu’elle ne parle pas français et commencent à lui adresser des commentaires déplacés : « tu es super belle, tu ressembles à une poupée, je te fais l’amour ».
Les deux individus se rapprochent de son téléphone, l’un regarde directement la caméra et répète à plusieurs reprises : « je la tue ». L’autre, hilare, enchaîne les remarques obscènes. Pendant ces longues minutes de harcèlement, la jeune femme reste en live. C’est sa communauté qui l’alerte du danger : certains spectateurs écrivent dans le tchat des messages clairs à l’intention des agresseurs, comme « laissez-la tranquille ».
🚨🇫🇷🇭🇰 𝗔𝗟𝗘𝗥𝗧𝗘 𝗜𝗡𝗙𝗢 — Deux individus ont importuné la streameuse Twitch « Irissiri129 », à Cannes, en tenant également des propos ANTISÉMITES :
« Je te fais l’amour […] Wallah je la tue […] Je la baise […] Oh, nique les juifs ! […] J’ai une grosse bite ». pic.twitter.com/PZ59uWFKcD
— Bastion (@BastionMediaFR) June 19, 2025
Un harcèlement sexiste, raciste et antisémite
Ce qui devait être un simple moment de partage avec sa communauté s’est transformé en une scène de violence publique. Les propos tenus ne laissent aucun doute sur la nature de l’agression : sexiste, car centrée sur l’apparence et le désir de domination ; antisémite, avec des insultes ciblées ; et profondément menaçante, avec des paroles telles que « je la tue » jetées à la caméra, comme un défi cynique lancé au regard des internautes.
Réaction des autorités
Face à l’indignation grandissante en ligne, la mairie de Cannes a réagi rapidement. Le soir même, elle a annoncé sur X (ex-Twitter) qu’une plainte avait été déposée. Les deux hommes, bien que non identifiés sur le moment, sont depuis activement recherchés par les autorités.
🔴 Une vidéo circule montrant deux individus harcelant et insultant une jeune femme et proférant des propos antisémites. En application des dispositions de l’article 40-2 du Code de procédure pénale, le Maire de Cannes a adressé ces éléments au Procureur de la République.
— Cannes (@villecannes) June 20, 2025
Une répétition inquiétante
Ce n’est pas un cas isolé. Déjà en mai, une autre streameuse d’origine coréenne, Jinnytty, avait été agressée verbalement et physiquement à Toulouse pendant un live. Ce nouvel épisode met en lumière une tendance alarmante : les femmes créatrices de contenu, souvent seules et facilement localisables grâce à leurs diffusions, deviennent des cibles d’agressions sexistes et racistes, parfois banalisées, souvent impunies.
L’agression d’Irissiri n’est pas qu’un fait divers : c’est un signal d’alarme. À l’heure où de plus en plus de femmes utilisent le streaming pour créer, voyager et s’exprimer, leur sécurité ne peut plus être laissée au hasard. L’intervention de la mairie est une première réponse, mais c’est toute une société qu’il faut mobiliser contre le harcèlement, qu’il soit dans la rue ou à travers un écran.