La streameuse sud-coréenne Yoo Yoon-jin, plus connue sous son pseudonyme Jinnytty, a été violemment agressée en pleine rue à Toulouse en France, alors qu’elle était en direct sur la plateforme Twitch, le 7 mai 2025. Suivie par plus d’un million de personnes à travers le monde, l’influenceuse diffusait un live en extérieur destiné à faire découvrir la ville à sa communauté lorsque l’incident est survenu.
Une agression filmée en direct
Alors qu’elle se promenait dans les rues de Toulouse, caméra à la main, la jeune femme a été soudainement approchée par un individu circulant sur une trottinette. Sur les images rapidement diffusées sur les réseaux sociaux, on le voit l’insulter puis la frapper violemment au visage. La scène est choquante : l’homme profère des insultes à caractère sexiste et raciste, criant notamment : « Tu veux quoi sale pute ? Casse-toi de là ! ».
Des captures d’écran et extraits de la vidéo ont été largement relayés sur X (ex-Twitter), Instagram et Reddit, suscitant une vague d’indignation dans la communauté des streamers et bien au-delà.
ADMIN POST.
Jinnytty, a South Korean streamer with 1.1 million Twitch followers, travels the world for her viewers.
She was just in Toulouse, France, where a migrant attacked her live on air.
Shouting: « What do you want, you dirty whore? Get out of here! » pic.twitter.com/0lbI7oWPkT
— Tommy Robinson 🇬🇧 (@TRobinsonNewEra) May 9, 2025
Une enquête ouverte par le parquet de Toulouse
Contacté par Le Figaro, le procureur de la République de Toulouse, David Charmatz, a confirmé avoir saisi la direction interdépartementale de la police nationale de Haute-Garonne (DIPN31) pour qu’une enquête soit ouverte. Il précise que l’affaire pourrait être requalifiée en violences aggravées, notamment si la bande-son permet de confirmer l’usage d’insultes à caractère raciste telles que « sale Chinoise », mentionnées dans plusieurs retranscriptions.
Le parquet examine également la qualification d’outrage sexiste, une infraction pénale introduite dans le cadre de la loi de 2018 contre les violences sexuelles et sexistes, qui réprime notamment les injures à caractère sexuel ou sexiste dans l’espace public.
Un geste de solidarité salué
Peu après l’incident, un motard français, témoin indirect de la scène, s’est arrêté auprès de la streameuse pour lui adresser un message simple et touchant : « Nous sommes vraiment tous désolés pour ce qui s’est passé à Toulouse ».
Un geste de solidarité spontanée qui a ému la communauté en ligne. Jinnytty, visiblement touchée, a répondu avec calme et bienveillance : « Tout va bien, j’adore la France. Merci ! C’était juste un mauvais garçon ».
Cette interaction, captée également par la caméra, a été saluée comme un moment de dignité partagée et un rappel que la violence d’un individu ne saurait définir un peuple entier.
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Un climat d’inquiétude pour les créateurs de contenu
Ce n’est pas la première fois qu’une créatrice de contenu en direct est confrontée à une agression physique ou verbale en France. Ces dernières années, plusieurs streameuses ont signalé avoir été suivies, harcelées ou insultées pendant leurs directs dans l’espace public.
La communauté Twitch internationale, choquée par l’événement, a exprimé son soutien à Jinnytty, dénonçant le manque de sécurité pour les femmes, en particulier les femmes asiatiques, dans l’exercice de leur métier.
Un débat relancé sur le racisme et le sexisme en France
Au-delà du choc suscité par cette agression, l’affaire relance le débat sur le racisme anti-asiatique et le sexisme dans l’espace public. Depuis la pandémie de Covid-19, les signalements d’actes hostiles envers les personnes d’origine asiatique ont significativement augmenté en France et en Europe, avec de nombreuses associations alertant sur la banalisation des insultes racistes et des violences.
Plusieurs ONG et collectifs antiracistes ont appelé à une réponse ferme des autorités et à un soutien plus visible aux victimes, notamment lorsqu’il s’agit de faits filmés et diffusés publiquement. L’enquête, elle, devra déterminer les circonstances précises de l’agression, identifier l’auteur des faits et qualifier juridiquement les infractions commises.
En attendant, cette affaire met en lumière une réalité persistante : l’insécurité vécue par de nombreuses femmes, notamment racisées, dans l’espace public, y compris lorsqu’elles exercent une activité professionnelle numérique. La réaction pleine de dignité de Jinnytty, tout comme le geste du motard, rappelle aussi qu’au-delà des violences, la solidarité et l’humanité restent essentielles.