Prendre l’avion pour aller au bureau chaque matin peut sembler absurde, voire insensé. Et pourtant, c’est le choix assumé d’une mère de famille malaisienne qui, cinq jours par semaine, quitte sa maison à l’aube pour embarquer sur un vol intérieur à destination de son lieu de travail. Une organisation millimétrée qui, contre toute attente, lui permettrait de faire des économies et de passer plus de temps avec ses enfants.
Un quotidien rythmé par les allers-retours dans les airs
Chaque matin de la semaine, cette employée d’AirAsia quitte son domicile à Penang, au nord-ouest de la Malaisie, aux alentours de 5 heures. Direction l’aéroport, où elle embarque sur un vol pour Kuala Lumpur, la capitale située à environ 350 kilomètres. Le vol dure 40 minutes. Une fois sur place, elle rejoint son bureau, situé à quelques pas de l’aéroport.
Le soir, le même rituel se répète en sens inverse : retour à Penang, où elle arrive vers 19 heures. Une journée bien remplie, mais parfaitement maîtrisée.
Un choix qui défie la logique… en apparence seulement
Pourquoi ne pas tout simplement s’installer à Kuala Lumpur ? La réponse réside dans un savant équilibre entre coût de la vie, organisation familiale et qualité de vie. À Penang, le prix de l’immobilier est plus accessible. Le montant mensuel de son emprunt immobilier y est significativement plus bas qu’il ne le serait dans la capitale.
Autre argument de poids : éviter les embouteillages monstres de Kuala Lumpur. La distance entre l’aéroport et son lieu de travail étant très courte, elle échappe aux longues heures de bouchons que subissent de nombreux habitants de la capitale. Résultat : moins de stress, plus de régularité, et une efficacité surprenante.
@channelnewsasia Super-commuter Racheal Kaur has taken over 200 flights since 2024 as part of her weekday office commute from Kuala Lumpur (KL) to Penang. 🛩️ With traffic, driving from any part of KL to her office in KL’s airport usually takes about 75 mins. Now, her morning commute is traffic-free, and she enjoys “me-time” during the 40-minute flights. Catch the Money Mind’s full episode for more on how Kaur’s long-distance commute actually saves her money. Link in comments for the full episode. #moneymind #cna #supercommuter #flights #cnainsider #penang #kl #fypsg ♬ original sound – CNA
Une organisation pensée pour la vie de famille
Ce mode de vie aérien est aussi dicté par une volonté claire : être présente pour ses enfants. Plutôt que de vivre seule en semaine dans un petit appartement à Kuala Lumpur, cette mère préfère rentrer chaque soir pour partager le quotidien de ses filles, âgées de 11 et 12 ans. Devoirs, repas, moments de discussion : elle tient à assurer une présence stable, malgré un emploi du temps chargé.
Et grâce aux avantages dont elle bénéficie en tant que salariée de la compagnie aérienne – notamment une réduction sur le prix des billets – cette routine devient financièrement soutenable.
Un cas isolé ? Pas tant que ça
Si cette démarche peut sembler extravagante, elle n’est pas unique. En 2023, une étudiante américaine avait déjà attiré l’attention en expliquant qu’elle prenait l’avion tous les jours pour se rendre à son stage à New York, trouvant cette solution moins onéreuse que de louer un logement sur place.
Avec la flambée des loyers dans les grandes métropoles et l’explosion du télétravail partiel, de plus en plus d’actifs envisagent des solutions “hors norme” pour concilier budget et qualité de vie. L’avion devient alors, étonnamment, une alternative au déménagement ou à la colocation.
Une routine extrême… mais assumée
Se lever à 4 h du matin, prendre l’avion deux fois par jour, et rentrer à la maison après 14 heures d’absence : cela peut sembler insoutenable. Pourtant, pour cette mère de famille, c’est le prix à payer pour rester proche des siens sans compromettre sa carrière. Et, au-delà du caractère insolite de cette organisation, elle rappelle qu’il n’existe pas de “bonne” manière de concilier vie professionnelle et vie familiale : chacun cherche, et parfois trouve, la solution qui lui convient.
L’équilibre, même à 10 000 mètres d’altitude
Ce choix de vie hors norme nous pousse à revoir nos idées reçues sur la “distance acceptable” entre domicile et travail. Car si, pour certains, l’efficacité passe par la proximité immédiate, pour d’autres, l’essentiel réside dans ce que l’on choisit de préserver : le temps avec ses enfants, la tranquillité de son foyer, ou une routine qui respecte ses priorités.
Et si prendre l’avion tous les jours est, pour la majorité d’entre nous, inimaginable, cette histoire montre qu’avec une bonne organisation, certaines barrières logistiques sont peut-être moins infranchissables qu’il n’y paraît.