Longtemps symbole de grâce, d’art et de mystère, les geisha incarnent l’un des visages les plus emblématiques de la culture japonaise. Mais aujourd’hui, cette tradition vieille de plusieurs siècles est en voie de disparition. Malgré l’admiration qu’elles continuent de susciter, notamment sur les réseaux sociaux, les geisha ne sont plus qu’une poignée à exercer dans les grandes villes comme Kyoto ou Tokyo.
Un art de vivre raffiné et méconnu
Souvent mal comprises à l’étranger, les geisha ne sont ni des courtisanes ni des artistes de scène classiques. Elles sont des hôtesses de haut rang, formées pendant des années à des disciplines telles que la musique traditionnelle, la danse, la conversation, la cérémonie du thé ou encore l’arrangement floral.
Vêtues de kimonos somptueux, arborant un maquillage et une coiffure codifiés, elles incarnent un art de vivre japonais hérité de l’époque Edo (1603–1868).
Un nombre en chute libre
Le déclin des geisha est alarmant : au début du XXe siècle, on en comptait environ 80 000 à travers le Japon. Aujourd’hui, elles seraient moins de 300 à exercer, selon les chiffres du ministère de la Culture japonais. À Kyoto, où le quartier de Gion reste leur bastion historique, seules quelques dizaines de geiko (le terme local pour geisha) et de maiko (apprenties geisha) subsistent.
Le coût élevé de la formation, le mode de vie strict et la baisse de la demande expliquent en partie cette désaffection. L’évolution des mentalités et des formes modernes de divertissement rendent également ce métier moins attrayant pour les jeunes Japonaises.
Un regain d’intérêt numérique… mais insuffisant
Paradoxalement, les geisha continuent d’attirer l’attention du monde entier grâce aux plateformes numériques. Des vidéos de maiko en déplacement ou de performances traditionnelles accumulent des millions de vues sur TikTok ou Instagram. Les commentaires sont souvent empreints de respect, voire d’émerveillement. Des internautes écrivent : « Je rêve de voir une geisha au Japon », ou encore : « Elles sont magnifiques, si gracieuses ! ».
Mais cette fascination en ligne ne se traduit pas par un soutien concret ou une transmission viable. La plupart des maisons de geisha (okiya) peinent à trouver de nouvelles recrues, et certaines ferment leurs portes.
@prague.princess During our time in Kyoto we attended a geisha tea ceremony, and I highly recommend you do the same!👘🍵🌸 We had the chance to meet a maiko (geisha-in-training), see her perform and make green tea, and ask her questions about her life. We were permitted to take these photos/videos. Here are the details to book the same experience I did: – Venue is MAIKOYA in Gion, Kyoto – Book online on their website mai-ko.com – Experience is called “Kyoto Geisha Show & Experience GION MAIKOYA” – It cost us $170 for 2 people – We also added on the Kimono rental, where we could be dressed in a traditional kimono and wear it for the ceremony – The kimono rental cost an additional $72 for 2 people — I’m Taylor, an American-born, Europe-based gal enhancing my 20s through travel and filling my 🧠 &🫀along the way. If you want inspiration on traveling as a young adult and/or epic adventures to add your bucket list, let’s be friends!🌎👱🏻♀️💕 #japantips #traveljapan #japanbucketlist ♬ original sound – TAYLOR📍🇺🇸 in 🇨🇿
Des initiatives pour préserver un patrimoine vivant
Face à cette disparition annoncée, quelques initiatives voient le jour. Certaines okiya modernisent leur approche, en ouvrant des ateliers au public ou en collaborant avec des marques de luxe. D’autres s’appuient sur le mécénat culturel pour former de nouvelles générations. Le gouvernement japonais a également classé certaines pratiques liées aux geisha comme patrimoine culturel immatériel, mais les moyens alloués restent limités.
La geisha fascine, inspire, et continue ainsi de faire rêver, mais elle disparaît, lentement, dans l’indifférence relative du Japon contemporain. Si les réseaux sociaux permettent de préserver son image, seule une politique culturelle active et un soutien local réel permettront d’assurer sa survie.