Depuis plusieurs mois, une tendance esthétique inattendue s’impose peu à peu sur les réseaux sociaux : celle de faire disparaître ses sourcils. Que ce soit en les rasant complètement, en les décolorant ou en les couvrant avec du maquillage, de plus en plus d’internautes osent une transformation radicale… qui ne laisse personne indifférent.
Entre audace esthétique et effet de mode
Sur TikTok et Instagram, les tutoriels se multiplient : certains montrent comment cacher leurs sourcils à l’aide de colle et d’anticernes pour créer un look futuriste ou dramatique, d’autres vont plus loin en les rasant ou en les décolorant à l’eau oxygénée. Le résultat ? Des visages métamorphosés, des lignes redessinées, et un impact visuel immédiat.
Cette tendance n’est pas totalement nouvelle — elle puise ses racines dans les mouvements artistiques et alternatifs des années 1990, ainsi que dans certaines cultures drag ou gothiques — mais elle connaît un retour en force depuis 2024. Le hashtag #BleachedBrows (sourcils décolorés) a généré des millions de vues, et le look s’est invité jusqu’aux tapis rouges.
@isabella.gabr1ellowkey loved the way this looked♬ som original – oliveiracker
Des célébrités à l’avant-garde… et au centre des critiques
Plusieurs personnalités ont récemment adopté ce style, contribuant à sa médiatisation. Parmi elles, Jenna Ortega, connue pour son rôle dans Wednesday, a surpris ses fans en apparaissant avec les sourcils totalement décolorés lors d’un shooting. Une décision audacieuse qui a immédiatement fait réagir les internautes.
just think it’s funny that men are commenting on jenna ortega’s « buccal fat removal » only when her makeup and bleached brows don’t appeal to the male gaze lol they had absolutely no problem with her face structure when her styling was more conventional https://t.co/35ehl85GAN
— k (@bingushooters) August 1, 2025
Si certains ont salué son courage et son style avant-gardiste, d’autres n’ont pas manqué de critiquer ce choix, estimant qu’il « dénaturait » son visage ou qu’il « suivait une mode absurde ». Une réaction symptomatique des débats que soulèvent régulièrement les expérimentations corporelles, surtout lorsqu’elles sont menées par des femmes.
Jenna Ortega n’est pas la seule : des artistes comme Doja Cat, Madonna ou encore Bella Hadid ont aussi joué avec cette esthétique, assumant pleinement leurs sourcils invisibles comme un acte de création personnelle.
Un débat révélateur sur les normes de beauté
Ce phénomène divise : certains y voient une atteinte aux standards classiques du visage « harmonieux », tandis que d’autres applaudissent cette liberté nouvelle d’exploration esthétique. Derrière la simple disparition des sourcils, c’est toute la question du rapport au corps, à l’identité et aux injonctions esthétiques qui ressurgit.
En effet, les sourcils ont longtemps été perçus comme un marqueur essentiel de l’expression faciale, de la féminité ou de la séduction. Les faire disparaître, c’est parfois envoyer un message plus fort qu’il n’y paraît : celui de reprendre le pouvoir sur son apparence, de sortir des cadres préétablis et de se réapproprier son image.
Chacun son style, chacun son choix
Face aux critiques, de nombreux créatrices et influenceuses rappellent un point fondamental : chacun est libre de faire ce qu’il veut de son visage, de son corps, de son style. Ce qui peut sembler étrange ou choquant à une personne peut être une forme d’expression artistique, identitaire ou simplement ludique pour une autre.
Il n’existe pas une seule manière d’être beau ou belle, et c’est justement cette diversité qui rend les tendances intéressantes, riches et vivantes. Certaines préfèrent des sourcils épais et naturels, d’autres n’en veulent plus du tout — et aucune de ces options ne devrait être jugée comme « meilleure ».
Alors, faut-il suivre la tendance ? Ce choix appartient à chacun·e. Que ce soit pour affirmer une personnalité, s’amuser avec le maquillage ou explorer de nouveaux horizons esthétiques, l’important reste de se sentir bien avec soi-même.