8 final girls qui apportent leur valeur ajoutée aux films d’horreur

Elles laissent quelques gouttes de sang et des bouts de vêtements dans leur combat, mais elles s’en sortent toujours à la fin des films d’horreur. Les final girls, héroïnes malgré elles, sont les dernières survivantes de ces scénarios sinistres. Loin de prendre lâchement la fuite ou de nous percer les tympans tout le long de l’intrigue, elles échappent aux griffes des monstres et déjouent les tours des esprits maléfiques.

Jessica Bradford dans « Black Christmas »

C’est l’une des premières final girl du petit écran, celle qui a inspiré toutes les autres et servi de calques à de nombreux réalisateurs. Loin d’être une simple ébauche, elle avait déjà de bonnes bases pour l’époque et n’était pas trop « cliché ». Antithèse même de la victime éplorée qui gémit sur son sort, elle a gardé son sang-froid dans une situation où beaucoup d’autres auraient rendu les armes. Étudiante confrontée à un tueur tapi dans sa propre maison, elle incarne un courage réaliste, presque silencieux. Pas de super-héroïne impitoyable, juste une femme ordinaire qui choisit de survivre. « Black Christmas » est glaçant, mais grâce à Jessica, on y trouve une étrange humanité : celle de l’instinct de vie.

Nancy dans « A Nightmare on Elm Street »

Comme à son habitude, la final girl contourne soigneusement les clichés et résiste même dans l’adversité. Face au terrifiant Freddy Krueger, qui a hanté toute une génération et qui continue de terroriser des ados adeptes de frousse le soir d’Halloween, Nancy s’est montrée très courageuse. Et encore le mot est faible. Elle ne se prend pas pour Lara Croft et n’a pas l’âme d’une guerrière enragée, mais elle est futée. Nancy ne se laisse pas impressionner par Freddy Krueger : elle le comprend, le piège, le confronte dans ses propres rêves. Là où d’autres perdent pied, elle reprend le contrôle de son esprit. Une leçon métaphorique parfaite : parfois, pour vaincre nos cauchemars, il faut oser les regarder en face.

Laurie Strode dans « Halloween »

Portée par l’excellente Jamie Lee Curtis, Laurie Strode n’est pas une final girl de premier plan, mais elle prend son rôle très à cœur. Durant les treize films de la saga, elle a toujours tenu tête au monstre masqué. Elle l’a affronté avec les moyens du bord comme cet iconique couteau de boucher. Son visage a été salement amoché, pansements et bandages sont devenus ses accessoires de prédilection et pourtant elle n’a jamais pris congé. Au fil des intrigues, sa peur est même devenue son carburant et s’est muée en rage viscérale. À chaque retour de Michael Myers, Laurie se réinvente : étudiante timide, mère protectrice, puis femme dite mûre prête à en découdre. Sa longévité à l’écran nous rassure presque : si elle survit à ça, on peut bien survivre à notre to-do list du lundi.

Sidney Prescott dans « Scream »

Celles et ceux qui ont déjà vu « Scream » le savent : un coup de fil qui retentit ne présage rien de bon. Les démarcheurs téléphoniques qui nous harcèlent à longueur de journée sont des petits joueurs par rapport à Scream, le tueur en série au visage spectral. Sidney Prescott sait que le « dring » du téléphone annonce une mort imminente. Pourtant, elle n’est pas une proie facile et passe rapidement de la fille en détresse à l’héroïne téméraire. Elle ajoute de la difficulté à ce sombre personnage qui se pensait au-dessus de tout. Au fil des cinq volets, elle devient bien plus qu’une victime : une stratège, une battante, une icône de self-control. Elle incarne cette idée réconfortante qu’on peut être brisée sans être détruite. C’est la final girl de référence.

Sally dans « Massacre à la Tronçonneuse »

C’est l’une des final girls les plus mémorables de la culture glauque. Son rire nerveux, qui s’apparente à un cri de délivrance, résonne encore dans nos oreilles. Dans « Massacre à la Tronçonneuse », Sally finit couverte de sang, les cheveux poisseux, les habits en lambeaux, mais sauve. Contrairement à d’autres héroïnes surfaites, qui restent propres et apprêtées du début à la fin du film, Sally, elle, a vraiment la dégaine d’une fille qui vient de frôler la mort de près. Elle incarne la survie à l’état brut, sans glamour ni filtre.

Ellen Ripley dans « Alien »

Ce personnage de fiction devrait inspirer notre mise en beauté d’Halloween et rivaliser avec le costume de Mercredi Addams et de Harley Quinn. Sauf que voilà, Ellen Ripley est injustement tombée dans l’oubli. Pourtant, elle a tout pour elle : du cran, de l’audace, de l’empathie et de la ténacité. Elle n’est pas du genre à s’enfuir en courant quand le mal se présente à elle. Non, elle le provoque en duel. Son intelligence et son calme face à l’horreur spatiale ont marqué des générations. Dans son vaisseau glacial, elle prouve que la peur peut cohabiter avec la lucidité et ça, c’est franchement apaisant.

Grace le Domas dans « Wedding Nightmare »

Le mariage est censé être le plus beau jour d’une vie, mais pour Grace le Domas, tombée entre les griffes d’une famille de détraqués, il vire rapidement au cauchemar. Tout bascule avec un simple jeu d’intégration. Aussi insensé que cela puisse paraître, une sobre partie de cartes peut se finir avec une balle dans le dos ou un couteau dans la carotide. Cependant, Grace lorsqu’elle comprend le sordide stratagème de sa belle-famille, elle ne se laisse pas submerger par ses émotions. Elle se bat avec une férocité qui jure avec son tempérament si doux et calme. Sa robe, plus si immaculée, témoigne de cette nuit de terreur et raconte à elle seule ce que l’héroïne a enduré pour se tirer de ce manoir de l’enfer. La dentelle est couverte de sang, le bas de la robe arraché et la manche inexistante, mais Grace est entière.

Casey dans « Split »

Casey, campée par la talentueuse Anya Taylor-Joy, est une final girl à part. Captive d’un homme aux personnalités multiples, elle ne s’en sort pas grâce à la force physique, mais grâce à son empathie. Elle comprend le monstre, et c’est ce qui la sauve. Sa survie repose sur une forme de lucidité émotionnelle, une intelligence du traumatisme. « Split » n’est pas seulement un film d’horreur, c’est une parabole sur la reconnaissance de ses blessures.

Si vous voulez un déguisement d’Halloween féministe capable de faire trembler les hommes et de leur donner des sueurs froides, vous savez dans quel décor d’épouvante chercher. Alors plutôt le costume d’astronaute kaki d’Ellen Ripley ou la robe de mariée teintée d’hémoglobine de Grace ?

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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