Icône des années 90, muse de photographes de légende, Linda Evangelista revient aujourd’hui sur le devant de la scène. À 60 ans, après une chirurgie esthétique ratée et un long retrait médiatique, elle signe un retour remarqué, empreint de sincérité et de résilience.
Un parcours hors du commun
Née le 10 mai 1965 au Canada, près des chutes du Niagara, Linda Evangelista entame sa carrière très jeune. Soutenue par sa mère, elle participe à ses premiers concours de beauté dès l’âge de 12 ans. À 16 ans, elle signe avec une agence à Tokyo, mais c’est à Paris que tout commence vraiment. Très vite, elle s’impose comme une figure centrale de la mode. Son visage est omniprésent dans les années 1980 et 1990 : plus de 700 couvertures de magazines, des campagnes pour les plus grandes maisons (Yves Saint Laurent, Versace, Chanel), et un duo fusionnel avec le photographe Steven Meisel.
Membre de la fameuse « Trinité » aux côtés de Naomi Campbell et Christy Turlington, Linda Evangelista incarne le supermodel par excellence. Polyvalente, audacieuse, elle devient une muse pour Peter Lindbergh, qui lui conseille en 1988 de couper ses cheveux courts, un geste qui marque le début d’une nouvelle ère pour elle. Son allure caméléon séduit, notamment dans le clip « Freedom! ’90 » de George Michael, où elle apparaît au sommet de sa gloire.
Malgré une carrière fulgurante, elle s’éloigne progressivement des podiums à la fin des années 1990. Derrière les flashs, Linda affronte aussi des épreuves personnelles : la perte d’un enfant, des problèmes de santé, et la vie de mère célibataire depuis la naissance de son fils en 2006.
Une chirurgie qui marque un tournant
En 2021, Linda Evangelista sort du silence. Elle révèle publiquement avoir été victime d’une procédure de cryolipolyse, plus connue sous le nom commercial CoolSculpting. Cette méthode censée réduire les graisses par le froid a produit chez elle l’effet inverse. « J’ai été brutalement défigurée », confie-t-elle alors. Non seulement les cellules graisseuses ont augmenté, mais la procédure a laissé des séquelles physiques irréversibles, malgré deux opérations correctives.
Le choc est immense. Elle se retire pendant plusieurs années, évitant les apparitions publiques, rongée par la honte et la douleur. « Je ne me regardais plus dans le miroir », avoue-t-elle dans une interview au Harper’s Bazaar. Ce traumatisme esthétique vient s’ajouter à un combat contre le cancer du sein, qui l’a conduite à subir une double mastectomie. Linda Evangelista traverse une décennie difficile, entre souffrance physique et isolement médiatique.
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Un retour lumineux à 60 ans
Et puis, en avril 2025, une couverture change la donne. Celle du numéro spécial beauté de Harper’s Bazaar, où elle apparaît à 60 ans, rayonnante, élégante, et surtout : elle-même. Ce retour n’est pas qu’une opération d’image. C’est un acte de réappropriation. « Je commence enfin à me sentir bien avec moi-même, avec tout ce qui m’entoure… et maintenant, j’ai envie d’en profiter », affirme-t-elle avec douceur et lucidité.
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Loin d’un discours de revanche, Linda Evangelista choisit la nuance. Elle continue à faire appel au Botox, mais a fait dissoudre ses injections d’acide hyaluronique, qu’elle ne supportait plus. Elle parle sans détour de sa thérapie, de ses blessures, et de son désir de vie. « Je ne veux vraiment, vraiment, vraiment pas mourir », dit-elle. Cette phrase résonne comme un manifeste pour une nouvelle étape de sa vie, celle de l’acceptation.
Sa présence au Met Gala 2024, bras cachés sous de longs gants, a ému les internautes. Beaucoup saluent son courage, son élégance, sa renaissance. « Elle renaît de ses cendres tel un phoenix », résume un commentaire devenu viral.
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Le retour de Linda Evangelista n’est pas un simple come-back de plus dans l’univers de la mode. C’est l’histoire d’une femme qui a traversé la gloire, la douleur, l’effacement, et qui choisit de revenir non pour plaire, mais pour exister pleinement, à son rythme, dans son corps, avec ses cicatrices. À l’image des femmes qu’elle continue d’inspirer.