Ce qui semblait être une scène innocente et joyeuse s’est rapidement transformé en polémique. Une vidéo devenue virale montre Doja Cat recevant un t-shirt offert par l’influenceur TikTok Pablo Tomayo, suivie d’un câlin et d’un baiser amical. Si le moment a d’abord été salué comme attendrissant, l’artiste américaine a pris la parole une semaine plus tard pour dénoncer un comportement intrusif.
Une vidéo virale… mais une réalité inconfortable
La scène se déroule à la sortie d’un événement. Pablo Tomayo, influenceur suivi par plus de 400 000 personnes sur TikTok, tend à Doja Cat un t-shirt de sa marque personnelle. Celle-ci, souriante, accepte le geste. L’échange se termine par un câlin et un baiser sur la joue.
Quelques jours plus tard, la rappeuse américaine Doja Cat publie un message désormais supprimé dans lequel elle explique ne pas avoir apprécié cette proximité. « Ne me touche pas et ne me bouscule pas quand tu ne me connais même pas », écrit-elle. Elle précise avoir souri dans la vidéo, mais que cela ne signifiait pas pour autant un accord. Elle ajoute qu’elle était alcoolisée au moment de l’interaction, et qu’elle a finalement jeté le t-shirt.
Doja cat posted and deleted this and I’m gagging so bad like what 😭 pic.twitter.com/2bf1mGY4Ak
— NATE (@NATERERUN) June 14, 2025
La réponse de l’influenceur : maladresse ou incompréhension ?
Face à cette réaction, Pablo Tomayo a pris la parole dans une vidéo d’excuses. Il affirme ne jamais avoir eu l’intention de la mettre mal à l’aise. « Je ne filmerais jamais quelqu’un sans sa permission », dit-il, expliquant que la vidéo avait été tournée avec son accord. Il conclut en exprimant ses regrets : « Je suis désolé si je l’ai mise mal à l’aise ». Une réponse qui a, elle aussi, divisé l’opinion. Certains y ont vu une tentative sincère de s’excuser, d’autres une minimisation du ressenti de l’artiste.
Un débat révélateur : consentement, notoriété et double standard
Ce simple échange a soulevé un débat bien plus vaste. Pourquoi une femme, même célèbre, devrait-elle se sentir obligée d’accepter des gestes familiers sous prétexte de popularité ? Doja Cat, comme beaucoup d’artistes femmes – et encore plus les femmes noires – se retrouve dans une position délicate : sourire pour éviter le conflit, puis être accusée d’exagérer quand elle exprime son malaise a posteriori.
Ce phénomène s’inscrit dans une culture plus large du parasocial : ces relations unilatérales où des fans se sentent proches, voire intimes, de personnalités publiques qu’ils ne connaissent en réalité pas. Un mécanisme renforcé par les réseaux sociaux, qui brouillent la frontière entre vie privée et visibilité permanente.
Les femmes noires face aux injonctions de tolérance
L’affaire a aussi révélé une disparité persistante : les femmes noires sont régulièrement sommées d’être « cool », patientes, disponibles, même dans l’inconfort. Lorsqu’elles affirment leurs limites, elles sont souvent jugées « agressives » ou « ingrates ». Une double peine que Doja Cat, en posant des mots sur son malaise, contribue à mettre en lumière.
Au-delà du buzz, cette situation souligne ainsi une réalité fondamentale : le respect des limites personnelles ne devrait jamais être conditionné par la célébrité, le genre ou la couleur de peau. Le sourire dans une vidéo ne vaut pas consentement. Doja Cat, en prenant la parole, a rappelé que chaque geste physique, aussi amical semble-t-il, mérite d’être précédé d’une simple question : « Est-ce que ça te va ? ». Dans un monde ultra-connecté, où tout se filme, se partage et se commente, cette vigilance devient plus que jamais nécessaire.