Avec « Ballerina », l’univers de John Wick s’offre une héroïne en pleine puissance. Ana de Armas n’y joue pas seulement un rôle : elle incarne une nouvelle voie pour les femmes dans le cinéma d’action, alliant intensité physique, justesse d’interprétation et vraie réflexion sur les stéréotypes de genre. Focus sur une actrice qui redéfinit les codes.
Une actrice en pleine ascension
Depuis ses débuts à Hollywood, Ana de Armas n’a cessé de surprendre. D’abord remarquée dans des rôles glamours, elle a su s’imposer dans des partitions toujours plus nuancées, jusqu’à devenir l’une des figures les plus en vue de sa génération. En 2021, son apparition fulgurante dans « Mourir peut attendre » a marqué les esprits. Quelques minutes à l’écran ont suffi pour faire d’elle la révélation du film, prouvant que charisme et puissance n’ont pas besoin d’une durée imposante pour s’exprimer.
Avec « Blonde » en 2022, elle relevait un défi de taille en incarnant Marilyn Monroe, une figure mythique aussi complexe que fragile. Sa performance, saluée par la critique, lui a permis de démontrer une ampleur de jeu rare et une sensibilité précieuse. c’est dans « Ballerina » que se révèle peut-être l’un de ses rôles les plus significatifs.
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« Ballerina », entre force brute et subtilité
Plongée dans l’univers codifié et ultra-stylisé de la franchise John Wick, Ana de Armas s’impose avec une présence qui détonne. Loin d’un simple exercice de style, « Ballerina » lui offre l’occasion de conjuguer physicalité intense et regard contemporain sur la figure de la femme d’action. Elle ne joue pas une « version féminine » d’un héros masculin, mais bien une protagoniste pensée avec ses propres enjeux, ses fêlures, ses désirs.
Ana de Armas parvient ici à éviter le double écueil du stéréotype hypersexualisé et de la guerrière « virilisée » que le cinéma d’action a parfois imposé. Elle incarne une héroïne autonome, crédible, sans jamais perdre en humanité. La mise en scène épouse sa dynamique, mais c’est bien sa performance qui donne son souffle au film.
Un rôle féministe, vraiment ?
Le terme « féministe » est souvent accolé à des productions qui peinent à l’assumer pleinement. Avec « Ballerina », la promesse va au-delà du slogan. Le parcours de l’héroïne est ancré dans une volonté de réparation, d’émancipation et de justice, des thématiques centrales du féminisme contemporain. C’est aussi dans sa construction narrative que le film se démarque : les relations qu’elle tisse, son rapport au pouvoir, à la vengeance, et même à la violence, interrogent les normes du genre (cinématographique, et social).
Le féminisme de « Ballerina » est aussi porté par le regard qu’Ana de Armas pose sur son propre rôle. Elle semble consciente de l’importance symbolique de ce personnage, et s’en empare avec une intensité lucide. C’est une héroïne qui se bat, oui mais pas seulement. Elle pense, doute, choisit. Et ça change tout.
Une nouvelle icône de l’action contemporaine
À une époque où le cinéma d’action cherche un nouveau souffle, Ana de Armas propose une alternative crédible et enthousiasmante. Pas un simple effet de mode, mais une transformation réelle du paysage cinématographique. Sa capacité à incarner des figures complexes, souvent ambivalentes, fait d’elle une actrice précieuse. Une interprète capable d’habiter l’action comme l’introspection, sans jamais trahir la cohérence de son personnage.
Dans « Ballerina », elle ne cherche pas à rivaliser avec ses homologues masculins. Elle crée sa propre voie. Et en cela, elle contribue à faire évoluer un genre longtemps resté figé. Son parcours, à la croisée du cinéma indépendant et des superproductions, montre qu’il est possible de concilier ambition artistique et grands publics.
Ana de Armas est ainsi devenue un repère. Avec « Ballerina », elle affirme sa place au cœur des mutations actuelles du cinéma. Son interprétation allie modernité, précision et audace. En choisissant ce rôle, elle prouve qu’il est possible de faire bouger les lignes, sans fracas, mais avec force. Et ça, c’est peut-être l’action la plus radicale.