Ils le jugent pour sa façon de parler… l’acteur Raphaël Quenard répond à ses détracteurs

L’acteur Raphaël Quenard est aujourd’hui sur toutes les lèvres, mais pas toujours pour les bonnes raisons. Son accent grenoblois fait l’objet de critiques parfois cruelles. Dans une interview avec Mohamed Bouhafsi sur RTL, il a tenu à répondre à ses détracteurs.

Une étoile montante du cinéma français

Révélé en 2021 par deux films marquants, « Chien de la casse » et « Yannick », il a décroché une double nomination aux Césars, pour finalement remporter le César de la meilleure révélation masculine. Une consécration qui n’a pas freiné son élan : les projets s’enchaînent, et son talent brille à travers des films aussi divers que « Jeanne du Barry », « Je verrai toujours vos visages », « Sentinelle », « L’amour ouf » ou « Les trois fantastiques ».

Derrière cette ascension fulgurante, Raphaël fait face à un combat plus sournois : la glottophobie. Cette forme de discrimination, encore trop peu connue, s’attaque à l’accent régional des personnes, souvent perçu comme un marqueur d’infériorité. C’est précisément ce qui fait souffrir l’acteur grenoblois, victime de jugements qui dépassent largement le simple regard artistique.

L’accent, une signature aussi forte que son jeu d’acteur

Pour beaucoup, l’accent est un simple trait de caractère, une couleur locale qui enrichit le paysage culturel. Pour Raphaël Quenard, c’est une partie intégrante de son identité. Pourtant, certaines personnes ne voient dans cet accent qu’un défaut, un stigmate à effacer.

Dans son interview, il révèle les stéréotypes absurdes qu’il subit : « Souvent, on me taxe soit de cocaïnomanie, d’alcoolisme, tout ça à cause de mon élocution ». Une forme d’intolérance difficile à comprendre, d’autant que ces jugements sont fondés uniquement sur sa manière de parler, et non sur qui il est ou sur son professionnalisme.

Cette réalité témoigne d’un malaise bien plus large dans les médias et dans le cinéma français, où l’accent parisien reste la norme, le modèle valorisé, et toute autre façon de parler est reléguée au rang de curiosité voire de handicap social. Raphaël refuse de se laisser définir par cette glottophobie : il porte haut son accent, revendique ses racines et invite à la diversité linguistique à l’écran.

De l’acteur à réalisateur : une liberté d’expression renforcée

Ce combat pour être soi-même ne s’arrête pas à sa manière de parler. Raphaël Quenard a également pris la plume et la caméra pour donner vie à ses propres histoires. Son premier film en tant que réalisateur et scénariste, « I Love Peru », présenté à Cannes cette année 2025, est un docu-fiction où il joue son propre rôle. L’histoire d’un acteur césarisé qui, malgré le succès, perd pied, se heurte à ses démons, puis décide de partir en quête d’une nouvelle vie, loin des jugements et des faux-semblants.

Ce projet marque une étape importante dans sa carrière : celle d’un artiste libre, capable de prendre la parole sur ce qui lui tient à cœur, sans compromis. Entouré d’acteurs comme Marina Foïs, Jonathan Cohen et José Garcia, il offre un regard décalé mais réaliste sur la célébrité, le succès et les blessures invisibles qu’ils peuvent engendrer.

La glottophobie, un combat collectif

Le témoignage de Raphaël Quenard met en lumière une discrimination rarement évoquée mais bien réelle. La glottophobie est un véritable frein à l’inclusion et à la diversité dans le monde artistique, mais aussi dans la société en général. Elle empêche des talents de s’exprimer librement, sous prétexte qu’ils ne parlent pas « comme il faut ».

Dans un pays aussi riche culturellement que la France, il est temps de célébrer toutes les voix, toutes les façons de parler. Car l’accent, loin d’être un handicap, est un trésor. Il raconte une histoire, un parcours, une culture. Il donne à chaque individu une couleur unique, précieuse et irremplaçable.

Pourquoi le corps et la voix comptent autant

En tant que comédien, Raphaël sait que sa voix est un outil fondamental. Elle n’est pas qu’un simple moyen de communication, c’est aussi une partie intégrante de son expression artistique. Lorsque l’on vous critique pour ce qui fait votre singularité, cela peut sembler blessant, voire décourageant. Raphaël incarne avec brio la force d’être soi-même.

Il ne s’agit pas seulement d’accepter un accent ou une manière de parler, mais de valoriser l’ensemble du corps, de la personnalité, et de l’histoire que chaque acteur apporte sur scène ou à l’écran. Le respect de cette diversité est une forme de body positivisme vocal : une célébration de toutes les voix, sans hiérarchie, sans exclusion.

Une invitation à la bienveillance

Ce que Raphaël Quenard nous offre, c’est une invitation à ouvrir les oreilles et les cœurs. À accepter que la beauté du monde passe aussi par la diversité des accents et des voix. À comprendre que le talent ne se mesure pas à la pureté d’un « français parisien », mais à la sincérité et à l’authenticité que chaque artiste peut transmettre. Dans ce « combat » contre la glottophobie, Raphaël est finalement un porte-drapeau, un acteur qui donne une voix aux personnes qui, souvent, sont réduites au silence.

En fin de compte, Raphaël Quenard nous montre que la richesse du cinéma français, c’est aussi cette pluralité des voix, des accents et des talents. Qu’il faut embrasser cette diversité, plutôt que de la rejeter.

Elodie Pimbert
Elodie Pimbert
Journaliste polyvalente, je suis Content Manager et rédactrice web pour le média The Body Optimist. Passionnée par une large variété de sujets, j’ai à cœur de déconstruire les préjugés, stéréotypes et normes qui traversent notre société. Je scrute le web à l’affût des dernières tendances et évolutions, rien d’étonnant donc, à ce que j’écrive et contribue au développement de The Body Optimist depuis plusieurs années

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