Lola Tung, révélée dans la série phénomène « L’Été où je suis devenue jolie » (The Summer I Turned Pretty), fait une nouvelle fois l’objet de commentaires déplacés sur son physique. Après avoir été jugée « pas assez belle » pour incarner Belly lors de la sortie de la série, l’actrice fait aujourd’hui face à des attaques grossophobes injustifiées et absurdes.
Retour en arrière : déjà critiquée pour… être trop « banale »
Dès la diffusion de la première saison, en 2022, Lola Tung avait été attaquée sur un terrain pour le moins déroutant : son « manque de beauté » supposé, selon certains internautes. Pour eux, l’actrice ne correspondait pas aux standards (irréalistes) qu’ils s’étaient forgés à la lecture du roman. Comme si l’identification au personnage passait obligatoirement par un visage lisse, stéréotypé, façonné pour plaire à Instagram.
Une critique sexiste et déconnectée, d’autant plus que l’essence même du récit repose sur l’évolution intérieure de Belly, et non sur sa conformité à des critères esthétiques figés. La romancière Jenny Han elle-même avait alors défendu le choix de casting, rappelant que Lola incarnait parfaitement l’âme du personnage.
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Une vague de grossophobie aussi ridicule qu’infondée
Aujourd’hui, c’est encore pire. À l’approche de la saison 3, prévue pour la fin 2025, certains commentaires vont jusqu’à affirmer que l’actrice serait « trop grosse pour le rôle ». Une accusation d’une violence gratuite, mais surtout complètement déconnectée de la réalité : Lola Tung est une jeune femme fine, et surtout qui n’a aucunement à se justifier de quoi que ce soit.
On parle ici d’une actrice de 21 ans, qui n’a rien demandé à personne, si ce n’est pouvoir faire son métier sans être ramenée sans cesse à son corps. Ce genre de critique témoigne d’un problème bien plus large : la pression permanente exercée sur les corps des femmes dans l’espace public, qu’ils soient célèbres ou non. Car même quand une actrice est fine, jeune, et talentueuse… ça ne suffit jamais pour certaines personnes.
@getthegoldbird edit: all body types are beautiful, there is nothing wrong with being “big” either. this post is just saying she’s not big or chubby in the slightest + i’m not making this up bc im insecure or for views or wtv, people have been saying this and just bc you haven’t seen it doesn’t mean it’s true. you’re beautiful, she’s beautiful, peoples standards these days r just unrealistic #bellyconklin #lolatung #tsitp #thesummeriturnedpretty #oliviarodrigo ♬ original sound – illusorional
Un jugement inutile, injuste, et destructeur
À quoi bon ces attaques ? Qu’est-ce qu’elles apportent ? Rien, si ce n’est alimenter une culture toxique où les femmes doivent constamment correspondre à une image inaccessible : pas « trop minces », pas « trop grosses », pas « trop belles » pour ne pas être critiquées, mais pas « trop ordinaires » non plus.
Ces commentaires participent à une culture de la honte, où les femmes sont décortiquées en permanence, et leur légitimité remise en question non pas sur la base de leur travail, mais sur leur physique. Une culture qui touche aussi les jeunes filles qui les regardent. Le problème n’est pas Lola Tung. Le problème, c’est qu’on juge encore des actrices sur leur silhouette en 2025.
Ce qu’on devrait vraiment regarder
Le succès de « L’Été où je suis devenue jolie » (The Summer I Turned Pretty) ne tient pas à la taille du pantalon de son actrice principale, mais à l’authenticité de son jeu, à sa justesse émotionnelle, et à la manière dont elle incarne les doutes, les contradictions et la sensibilité d’une adolescente en construction.
Lola Tung apporte à Belly une vulnérabilité sincère, une spontanéité rafraîchissante, et une présence à l’écran qui parle à toute une génération. Sa performance dépasse largement les attentes superficielles de certains spectateurs en mal de filtres.
En définitif, il serait temps qu’on cesse de réduire les actrices – et les femmes en général – à des silhouettes, à des tailles, à des normes. Il serait temps qu’on reconnaisse que le talent, l’émotion et la représentation comptent davantage que n’importe quelle « critique » sur un physique.