Depuis quelques jours, le nom de Jang Won-young, membre du groupe sud-coréen IVE, revient fréquemment sur les réseaux sociaux. À l’origine de cette soudaine effervescence ? Une vidéo dans laquelle l’artiste, âgée de 19 ans, semble afficher une expression moins mobile que d’habitude. Très vite, les spéculations s’enchaînent : aurait-elle eu recours au botox ? À la chirurgie esthétique ?
Le droit de disposer de son apparence
Jang Won-young, l’idole coréenne qui a posé pour Vogue Korea, est au coeur de l’actualité. Tous les yeux sont suspendus à ses lèvres, non pas pour apprécier sa voix d’or mais pour critiquer l’apparence de sa bouche. Certains vont jusqu’à affirmer qu’elle « n’arrive plus à sourire », interprétant chaque mouvement de son visage comme une preuve d’intervention médicale.
Qu’elle ait eu recours à des injections ou non, une question s’impose : en quoi cela regarde-t-il le public ? Dans une société où l’image joue un rôle central, surtout pour les artistes féminines issues de l’industrie ultra-exigeante de la K-pop, il n’est pas surprenant que certaines choisissent de modifier ou d’entretenir leur apparence. Mais cela ne devrait jamais justifier une telle avalanche de jugements.
Cette vague de commentaires illustre un phénomène malheureusement récurrent : la propension du public à scruter, analyser et critiquer l’apparence physique des femmes, en particulier celles sous les projecteurs.
Loin d’être un débat purement esthétique, cette controverse soulève des questions plus profondes. Pourquoi les femmes sont-elles constamment évaluées à l’aune de leur apparence ? Pourquoi chaque signe de vieillissement, de transformation ou de différence déclenche-t-il une forme de surveillance collective ?
@vivijenduk i don’t know if it’s her new makeup or what but she is not even able to smile while talking ##wonyoung ♬ Angel – Massive Attack
Entre normes et pression sociale
Le cas de Jang Won-young met aussi en lumière la pression immense que subissent les idoles sud-coréennes, souvent dès l’adolescence. Attentes de perfection, régimes drastiques, entraînements intensifs, retouches numériques constantes… l’environnement est tel que le recours à la chirurgie ou aux injections devient parfois une option pour se conformer aux standards.
Il est essentiel de rappeler que le choix d’avoir recours à des pratiques esthétiques relève de la liberté individuelle. À condition que ce choix soit éclairé, volontaire et non dicté par des injonctions extérieures, il mérite d’être respecté.
Une double injonction pesante
Ce débat révèle également une forme d’injonction paradoxale imposée aux femmes : elles doivent être naturellement belles, mais aussi correspondre à des standards irréalistes — sans que cela paraisse « artificiel ». Lorsqu’elles assument leur recours à la chirurgie ou à des injections, elles sont accusées de « tricher ». Lorsqu’elles vieillissent naturellement, elles sont pointées du doigt pour leur « négligence ». Dans les deux cas, leur apparence devient un sujet public, souvent traité avec peu de bienveillance.
Et si on changeait de regard ?
Plutôt que de spéculer sur le nombre de seringues ou de pixels impliqués dans une transformation physique, ne pourrait-on pas simplement célébrer la liberté de chacun à disposer de son corps comme il ou elle l’entend ?
Jang Won-young, malgré son jeune âge, a déjà prouvé son professionnalisme, son talent et son charisme. Ce sont ces qualités, et non les supposées injections, qui devraient faire l’objet de notre attention. En tant que média engagé pour une représentation respectueuse et inclusive des femmes, nous défendons le droit à l’autodétermination corporelle, qu’elle passe par l’acceptation naturelle de soi ou par des modifications choisies.
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Les visages changent, les standards évoluent, mais le respect reste une valeur immuable. Laissons aux femmes, célèbres ou non, le droit de faire leurs propres choix sans avoir à se justifier. Et si certaines décident de recourir à des procédés esthétiques pour se sentir mieux dans leur peau, soutenons-les plutôt que de les juger.