À 55 ans, la tenniswoman Gabriela Sabatini troque les mini-jupes plissées de sa discipline contre un vestiaire plus sobre mais pas plus couvrant. Loin de subir les revers de l’âge, celle qui a remporté l’US Open en 1990 se tient dans des tenues qui laissent transparaître un corps athlétique, forgé par les échanges de raquettes.
Des épaules larges et des biceps fièrement exposés
En dix ans de carrière, Gabriela Sabatini a remporté vingt-sept titres en simple dames, dont trois tournois majeurs. Au-delà des courts, l’athlète, qui est le fruit d’un mélange entre la chaleur de l’Argentine et le charme de l’Italie, a su s’imposer comme un modèle de beauté intemporelle. Avec ses cheveux bruns bouclés, son sourire rayonnant et sa carrure, la sportive au poignet habile est l’élégance incarnée.
Sur la terre battue ou sur le bitume, Gabriela Sabatini a toujours la même aura de championne. Elle évite soigneusement les injonctions et mène l’avantage sur les diktats. Pour elle, l’âge n’est pas un adversaire, son véritable ennemi, ce sont les normes de la société. Désormais à la retraite, celle qui est restée en tête du top dix mondial pendant une décennie opte pour des tenues qui en disent long sur sa force.
Loin de se cacher sous des manches ou de faire corps avec des sweats, la sportive qui a longtemps talonné les soeurs Williams se montre dans des robes à fines bretelles, des débardeurs à décolleté et des tops bustiers. Ses tenues, à l’opposé du dressing imposé aux femmes de 50 ans, révèlent ses muscles saillants. Quand elle n’arbore pas sa tenue de compétition ou son ensemble de running, elle plébiscite des vêtements de ville qui la mettent en valeur au lieu de la « vieillir ».
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Bikini ou débardeur, la sportive est dans le camp de l’acceptation
Toutes ses pièces mode récompensent joliment son corps de tous ses efforts. Elles témoignent de sa férocité sur le Court et de la puissance qui réside dans ses épaules. Elles célèbrent tous ces muscles, sculptés à la sueur du front et à coups de raquette. Alors que le public l’a connu avec une audacieuse coupe mulet et un polo immaculé assorti à une jupe-short, Gabriela Sabatini conserve son titre d’outsider en refusant de conformer aux attentes de la société.
Dans un monde où l’image des femmes cinquantenaires est souvent minimisée ou ridiculisée, Gabriela se tient fièrement debout pour incarner la réalité d’un corps qui change, qui évolue. À Wimbledon, elle a ainsi choisi une robe grise sertie de strass qui soulignait sa carrure imposante. À l’occasion de la remise du prix Philippe Chatrier, elle a aussi misé sur une combinaison asymétrique à la gloire de son buste. Bref, Gabriela Sabatini prouve qu’il n’y a pas de règles dans la mode. C’est nous qui les définissons. Et de toute façon, elle a le dos suffisamment large pour amortir les critiques.
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Une icône du sport bien dans sa tête et ses baskets
À 55 ans, Gabriela Sabatini mène une vie paisible et discrète, bien loin des projecteurs du circuit professionnel. Depuis 2015, elle réside en Suisse, dans la commune de Pfäffikon, dans le canton de Schwyz, où elle apprécie la tranquillité et l’anonymat que lui offre ce cadre de vie.
Malgré son retrait du tennis professionnel en 1996, Gabriela Sabatini reste active dans le monde du sport. Elle participe occasionnellement à des événements caritatifs et des tournois d’exhibition, notamment le Trophée des Légendes à Roland-Garros, où elle a récemment fait une apparition remarquée. Athlète engagée, elle monte régulièrement au filet lorsqu’il est question d’égalité homme-femme. En parallèle, elle continue de développer sa marque de parfums, lancée dans les années 1990.
Si contrairement à ses consoeurs, Gabriela Sabatini mène un quotidien dans l’ombre, elle reste un symbole d’émancipation et de liberté vestimentaire. Qu’elle le veuille ou non, elle porte sur ses épaules le combat de nombreuses femmes, qui cherchent simplement à être elles-mêmes dans une société qui semble leur en vouloir.