Cheveux gris, corps tatoué : elle défie toutes les règles… et elle rayonne

Pour Astrid Zeegen-Holt, fashionista qui fédère plus de 600 000 abonnés autour de ses looks vitaminés et girly, la soixantaine n’est pas un âge mort mais un âge d’or. Des cheveux de lune, des encres gravées dans la peau et une garde-robe pleine de couleurs et de motifs : elle prouve que vieillir n’empêche pas de s’épanouir.

Une nouvelle image de la femme de 60 ans

À partir de 60 ans, la société fait tout pour effacer les femmes et les jeter dans l’ombre. Il faut qu’elles cachent leurs bras sous des manches longues, qu’elles rangent leurs jambes dans des pantalons et qu’elles aient la main légère avec le maquillage. Elles doivent faire preuve de prudence avec leur apparence. D’ailleurs, la phrase “ce n’est plus de ton âge” sous-entend qu’il y a une date limite dans la coquetterie. Passé 60 ans, les femmes ne sont plus censées attirer l’attention sur le bitume. La pression se renforce autour de leur reflet et la liste des interdits s’allonge.

Si pour de nombreuses femmes, la soixantaine signe la fin des fantaisies, des vêtements tapageurs et des maquillages chargés, pour Astrid, ça a été une renaissance. Alors que la soixantaine s’accompagne d’un vent de liberté, les femmes sont encore contraintes de coller à une image polie et à des standards de pacotille. Mais pas question pour Astrid, influenceuse silver aux looks affirmés et solaires, de s’y plier.

La modeuse, qui coule des jours heureux et stylés sur la toile, arbore une chevelure métallisée et affiche ses innombrables tatouages au gré de tenues qui rivalisent de créativité. Ce ne sont pas des varices qui serpentent ses jambes longilignes mais des grosses fleurs et des visages entrelacés. Les dessins qui parsèment ses courbes ne sont pas des erreurs de jeunesse qu’elle souhaite couvrir sous le textile mais des preuves de vie qu’elle veut exhiber. À elle seule, elle rafraîchit le portrait de la femme de 60 ans, trop souvent dépeinte en mamie.

Des tenues plus flatteuses que le gilet en maille

À en croire les diktats, les femmes de 60 ans doivent adopter un look raisonnable, ni trop moderne, ni trop ringard. Dans une société âgiste qui refuse de voir le corps muer et qui veut à toute force figer le temps sur les silhouettes, elles ressentent l’étau se resserrer autour de leur vestiaire et leur vanity. Or, en tant que fashionista, Astrid se projetait mal dans des pièces en grosse maille insipides et des vêtements éteints.

Bien loin de défigurer son dressing pour satisfaire le regard des autres, elle l’a upgradé. Elle l’a rechargé en jupe léopard, en robe à volant fuchsia, en salopette kaki et en top dos nu lila. Dans sa penderie, Astrid détient les vêtements que l’on enviait tant à notre poupée Barbie. Loin de laisser dépérir son style, elle le perfectionne, l’enrichit, l’affirme. Cette icône qui inspire au-delà des pixels, se presse dans des tenues glamour et couture dignes du parterre de la Fashion Week. Puisque oui, la mode est une fête, pas une cachette.

Un corps sublimé au lieu d’être caché

Astrid a 60 ans mais son âge ne fait pas son look. Même si les jeunes la qualifieraient volontiers “d’ancienne”, la créatrice de contenu au style pointilleux et singulier, n’a pas l’intention de “corriger” le contenu de sa garde-robe. Pendant trop longtemps, les femmes de son âge ont adopté des looks par stratégie et non par plaisir. Elles ont suivi assidûment ces règles mode restrictives et culpabilisantes qui leur ont par ailleurs filé de nouveaux complexes.

Alors au lieu de durcir son dressing, elle l’a assoupli. Elle a un style plus extravagant que dans sa vingtaine et des tatouages qui insultent silencieusement les normes. S’il lui reste 40 ans à vivre, elle préfère les passer dans des tenues qui reflètent sincèrement sa personnalité plutôt que de les gâcher en suivant des injonctions sans fond.

Astrid suit ses goûts, pas les ordres de la société. À presque 60 ans, elle se sent plus vivante que jamais et cette mentalité à la Carpe Diem lui réussit à merveille. Prenez exemple et ne prenez pas la vieillesse trop au sérieux.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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