Dans le sillage de l’artiste Frida Kahlo, la mannequin Sophia Hadjipanteli affiche fièrement son mono-sourcil sur les podiums. Un parti-pris esthétique fort, quasi rebelle, dans un milieu où aucun poil ne doit dépasser. Ce trait noir et dru qui se dresse en plein milieu de son visage est ce qui la différencie du reste du monde. Ce sourcil en ligne droite la rend unique.
Un trait qui divise, mais qui fascine
Ses yeux d’un bleu dragée sont surmontés d’un sourcil massif qui part d’un bout à l’autre sans marquer d’arrêt. Ses sourcils qui ne forment qu’un sont d’un noir profond et contrastent avec sa chevelure blonde cendrée. Avec ce détail physique en évidence, elle milite pour une beauté plus libre et moins stéréotypée. Qui est cette femme qui ose afficher fièrement ce que tant de magazines photoshoppent et ce que la plupart des mannequins éliminent à coup de bande de cire ?
Elle s’appelle Sophia Hadjipanteli et toutes les marques d’excellence réclament son visage. Elle est de celles qui redéfinissent les codes et qui dynamitent les standards. Ses gênes chypriotes lui ont attribué des sourcils denses et foisonnants. Au lieu de tailler son monosourcil et de le séparer en deux comme les diktats l’exigent, elle l’entretient et le laisse s’épanouir en paix. Il lui arrive même de le parer de noir pour qu’il ressorte davantage.
Cette bande de poils, sauvage, presque insolente, elle en fait un atout dans le milieu de la mode, de plus en plus ouvert aux profils « atypiques ». Loin de se conformer aux attentes de la société, allergique aux poils féminins, elle accepte pleinement ce que la nature donne. Résultat : ce qui était moqué devient admiré. Ce qu’on trouvait « bizarre » devient « tendance ». En atteignant les catwalks, elle a transformé ce que la société présentait en défaut en une particularité désirable.
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Instigatrice de tout un mouvement
Cette femme à la beauté non conventionnelle ne se contente pas de défiler avec son mono-sourcil en étendard. Elle ne garde pas cette couronne de poils de part et d’autre de ses tempes juste pour faire plaisir aux grandes maisons, en perpétuelle quête de nouvelles têtes.
Défendre le mono-sourcil est une cause personnelle, certes, mais aussi un combat collectif. Pour que le mono-sourcil retrouve sa place au-dessus du regard de ces mesdames, elle a donné naissance au mouvement #UnibrowMovement. Un hashtag, mais aussi un manifeste : la beauté n’a pas un seul visage, mais des milliards.
Avec ce simple mot-clé, elle inspire des milliers d’autres personnes à afficher fièrement ce que la norme voudrait invisibiliser. Une pilosité faciale naturelle ? Oui, et alors ? Une expression forte, brute, à contre-courant ? Absolument. Et surtout : un pouvoir de réappropriation sans filtre. Sophia Hadjipanteli n’est pas seulement une icône qui fait la mode d’aujourd’hui, elle est aussi ambassadrice de l’acceptation de soi. Un rôle qui lui colle à la peau et qu’elle accomplit à temps plein.
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Une beauté affichée et artistique
Mannequin, mais aussi activiste du poil, Sophia Hadjipanteli fait partie de ces femmes qui se servent adroitement de leur image pour revendiquer une beauté brute et apaiser les complexes. Elle ne déracine pas ses poils, mais les injonctions. Son mono-sourcil, Sophia le maquille parfois, le teinte, le sculpte même, comme un accessoire de mode vivant. Elle le met en scène, le sublime, bref, elle veut que les regards s’attardent sur ce qui lui sert de diadème.
En s’éloignant des codes classiques de beauté et en refusant de modifier son apparence, Sophia aurait pu rester une simple star d’internet. Mais cette démarche « révoltée » et ce physique « à part » l’a conduit plus loin. Apparue dans plus de 50 publications dans le monde dont Vogue et Harper’s Bazaar, Sophia a également travaillé pour Chanel et Jean-Paul Gaultier, inversant le culte de la peau douce et parfaitement épilée. Ce mono-sourcil, qui embrasse des yeux souvent parés d’eyeliner graphique et de couleurs néon, le porter est déjà un acte militant.
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Aujourd’hui, Sophia ne cherche plus l’approbation : elle crée l’adhésion. Non pas celle qui uniformise, mais celle qui émancipe. Celle qui excelle dans l’art de la provocation nous rappelle que chaque détail que l’on croyait devoir cacher peut devenir un emblème de notre personnalité.