« Les hommes n’aiment pas les cheveux courts » : cette mannequin a la meilleure réponse

Alors que la coupe courte est souvent prescrite aux femmes de plus de 50 ans, elle est déconseillée à celles qui sont encore dans la fleur de l’âge. Celles qui « abusent » un peu trop du coup du ciseau perdent tout de suite en valeur dans la société, comme si le charme ne tenait qu’à une mèche. Avec ses cheveux blonds vénitiens taillés à la garçonne, la mannequin allemande Hannah Müller surpasse les clichés.

Un cliché bien ancré

Dans l’imaginaire collectif, les cheveux longs qui dévalent sur le dos sont symboles de douceur, d’élégance et de féminité. Celles qui dérogent à cette coupe et qui daignent franchir la ligne de l’épaule sont soudainement moins « désirables ». Aux yeux de la société, couper ses cheveux revient à amputer une part de sa féminité. C’est laisser son pouvoir de séduction sur le sol. Pourtant, de plus en plus de femmes se rebellent contre cette norme capillaire et réclament un pixie, un micro bob ou encore un cub cut derrière les portes du coiffeur. Elles s’approprient des coupes longtemps croisées sur des visages masculins et ça n’est pas au goût de ces messieurs, qui estiment qu’une vraie femme doit avoir des cheveux démesurés.

La mannequin allemande Hannah Müller, fidèle au look glam-rock, n’a pas hésité à dégager sa nuque. Au lieu de respecter un idéal, elle s’est délestée de ses encombrants cheveux. Et ce n’est pas parce qu’elle a des cheveux à ras qu’elle ne peut plus faire preuve de fantaisie. Ses cheveux, au sommet de son style, se renouvellent jour après jour. Hannah Müller, véritable électron libre de la mode, change de coupe comme certaines changent de sac. Du pixie platine à la coupe boyish cendrée en passant par la coupe à la garçonne aux reflets roux. Ses cheveux sont peut-être miniatures mais ils en disent long sur sa personnalité électrique.

La féminité ne se mesure pas en centimètre

Dans une vidéo, Hannah Müller, qui rétablit le cheveu court sur les têtes des femmes, reprend cette phrase qui sert souvent d’argument : « les hommes n’aiment pas les cheveux courts ». Régulièrement employée pour « raisonner » les femmes et les empêcher d’élaguer leur chevelure, elle sous-entend que chaque acte esthétique est entrepris pour plaire aux hommes. Hannah Müller y répond divinement sur fond du couplet « It’s not my problem » issu de la chanson « Song 2 » signée Blur. Elle snobe ce cliché sexiste avec une mine condescendante et se retire du décor comme pour dire « ça m’est égal ».

La féminité n’est pas un standard figé. Elle est plurielle, mouvante, personnelle. Certaines femmes se sentent puissantes avec une chevelure abondante, d’autres avec une coupe rétrécie. Finalement ce qui importe c’est de se détourner de ce regard masculin très pesant pour s’exprimer librement. Avec ses cheveux courts en étendard, Hannah Müller vous montre à quoi ressemble une femme émancipée.

Les femmes ne s’apprêtent pas pour les hommes

Que les femmes arborent des jupes courtes, du maquillage à foison ou qu’elles aillent à la salle de sport, les hommes pensent qu’elles le font pour eux, comme s’ils étaient le centre du monde. La phrase « les hommes n’aiment pas les cheveux courts » induit que les femmes agissent seulement pour leurs beaux yeux. Si elles se maquillent, ce n’est pas pour attirer leur attention ou marquer des points. Plutôt pour flatter leur égo à elles. Même constat lorsqu’elles renouvellent leur coupe de cheveux et optent pour un changement radical.

Loin d’être esclaves des normes et des hommes, elles ne calculent pas leurs gestes selon ce que ces messieurs apprécient et ce qu’ils détestent. D’autant qu’ils ont une vision très réduite de la beauté. Si elles se coupent les cheveux à revers de tondeuse, ce n’est pas de la provocation et encore moins un tue-l’amour. C’est un acte d’affirmation. Se raser les cheveux incarne ce refus d’adhérer aux injonctions esthétiques d’une féminité « acceptable ». Hannah Müller, qui décline sa coupe courte à l’infini et qui en fait sa signature, a d’ailleurs une aura qui décoiffe.

Hannah Müller prouve que les cheveux courts ne sont pas le privilège des hommes. Depuis quelque temps, la tendance est même à l’ultra court. Signe que les femmes reprennent doucement le contrôle sur leur image. Les cheveux courts, autrefois critiqués, s’accrochent aujourd’hui à des femmes fortes et résolument indépendantes.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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