Frustration : comment la comprendre pour arrêter de se saboter ?

Vous passez les vacances en Martinique, mais la météo n’est finalement pas au rendez-vous ? Votre patron.ne vous remercie à peine pour votre immense travail quotidien ? L’histoire d’amour dont vous rêviez se solde par un cœur brisé ? Face aux situations ne satisfaisant pas nos attentes, nous faisons l’expérience de la frustration. Une émotion pénible, mais utile à bien des égards. Voici donc comment la comprendre pour arrêter de se saboter.

L’origine de la frustration

Dans la vie, joie et tristesse se succèdent, à l’instar des réussites et des échecs, des espoirs et des déceptions. Le décalage entre nos attentes et la réalité vient nous heurter de plein fouet. Nous faisant ainsi éprouver une émotion désagréable : la frustration. Mélange de colère et de tristesse, la frustration est une émotion secondaire, un processus de négociation intrapersonnelle entre ce que nous aimerions et ce que nous avons.

L’étymologie même du mot porte cette notion de déception. Le terme frustration provient du latin « frustratio » signifiant « désappointement », mais aussi « mettre dans l’erreur ». Autrement dit, si la frustration n’est pas bien comprise ni gérée, elle finit par entraîner un auto-sabotage.

Nos désirs et nos besoins ne seront pas toujours comblés dans la vie. Autant le savoir !
C’est à nous de nous harmoniser avec le monde et ce qu’il nous offre. Nous devons composer avec la frustration pour apprendre à la gérer avant qu’elle ne devienne étouffante et paralysante. On vous explique tout.

La tolérance à la frustration : un rapport émotionnel individuel

Vous voyez cet.te ami.e toujours positif.ve qui semble ne connaître aucun échec ? Vous en connaissez sûrement un.e. dans votre entourage… Sa béatitude a le don de vous agacer ou de créer en vous un sentiment d’envie ? Figurez-vous que cette personne connaît iel aussi des désillusions. Croire le contraire pour vous rassurer serait bien naïf !

Après tout, nous sommes des êtres humains, par définition uniques, mais aussi imparfaits. Comment cette personne parvient-iel à être si sereine tout en étant frustré.e ? La réponse réside dans la « tolérance » à la frustration qui conditionne notre progression.

Frustration : l’accueillir ou la refouler

Comme l’explique la psychopraticienne et relaxothérapeute Helen Monnet dans son livre « Petit Cahier d’Exercice pour Dépasser sa frustration » (Ed. Jouvence), « Ce que l’on fait de la source de la frustration dépend de nous ». Si nous ne sommes pas responsables des circonstances de la frustration, nous sommes en revanche maître.sse.s de notre émotion. La seule personne capable donc de la faire cesser ou tout du moins de l’atténuer.

Il existe deux réactions possibles lorsque nous sommes frustré.e.s.

  • La première est d’accueillir la frustration avec bienveillance. De la ressentir et de comprendre le message qu’elle véhicule afin de mieux lâcher-prise et avancer sereinement.
  • La seconde est de la refouler. Ce qui va conduire à des blocages et avoir des conséquences sur notre santé mentale.

Cet.te ami.e que vous enviez se place dans le premier cas de figure. La frustration est pour iel une occasion d’apprendre. Elle est une alliée qui indique des pistes d’amélioration à suivre. La frustration motive à faire mieux. En l’accueillant avec bienveillance, nous conservons notre énergie physique, mentale, émotionnelle.

Lorsque la frustration n’est ni contrôlée ni interrogée, elle devient néfaste et entrave notre progression. Dans ce cas de figure, l’individu.e considère la frustration comme un état psychique désagréable lui faisant prendre conscience de ses limites et procède par conséquent à un refoulement de cette émotion.

L’effet cocotte-minute en est une conséquence quasi-inéluctable. Déception, tristesse, colère forment alors un cocktail toxique pour notre santé mentale. Le refoulement provoque des symptômes tels qu’un stress parasite, une attitude conflictuelle, une baisse d’estime de soi voire une dépression.

Tolérance et intelligence émotionnelle

Se demander pourquoi nous sommes frustré.e.s, ce qui cause cette frustration permet de mieux embrasser cette émotion et comprendre ce qu’elle signifie. De cette manière, nous la contrôlons et y résistons. La gestion émotionnelle de la frustration est alors saine et profitable. En général, les personnes résilientes face à la frustration ont confiance en iels.

En revanche, nier l’apport de la frustration dans notre développement personnel nous englue dans notre progression. Nous nous tirons une balle dans le pied. En intériorisant la frustration, nous ne prenons pas le temps de l’analyser et risquons de créer une bombe à retardement émotionnelle, dangereuse pour nous-mêmes et pour les autres.

Pour éviter cette réaction, l’important est d’avoir une réponse appropriée face à la frustration. Il est essentiel de mettre en place des astuces de dépassement de la frustration pour maximaliser notre tolérance à cette émotion.

5 astuces pour mieux vivre la frustration

Nous avons tendance à percevoir chaque contrariété comme une catastrophe ou une fatalité. Or, la frustration peut être perçue comme un défi à relever ou un chemin vers le mieux. Pour adopter cet état d’esprit positif, suivez ces 5 conseils.

« Toutes les personnes qui réussissent apprennent que le succès se trouve de l’autre côté de la frustration », Anthony Robbins, coach en développement personnel

1 – Différencier besoins, désirs et réalité

Plus facile à dire qu’à faire ! Nous confondons souvent ce que nous voulons, ce dont nous avons réellement besoin et ce que nous obtenons. Cette confusion crée la frustration. Souhaitez-vous que votre patron.ne vous félicite pour vous travail ou avez-vous tout simplement besoin de reconnaissance professionnelle ?

Il se peut que l’absence de congratulations soit en réalité causée par un manque de temps de votre patron.ne. Peut-être est-iel préoccupé.e, pressé.e ? Peut-être même a-t-iel l’habitude de ne féliciter personne. Veillez à faire une introspection pour distinguer vos besoins profonds de vos volontés et des circonstances favorables ou non à la satisfaction de vos attentes.

2 – Pratiquer l’auto-bienveillance

Nous ne sommes jamais aussi exigeant.e.s avec les autres qu’avec nous-mêmes. Bien souvent, nous remettons en question nos choix, nos actions, nos compétences, nos ressources. Nous ruminons mentalement. C’est pourquoi pratiquer l’auto-bienveillance est un excellent moyen de développer notre tolérance face à la frustration.

Lorsque vous faites l’expérience de cette émotion, appliquez-vous à analyser la frustration sans vous juger, mais plutôt comme si un.e ami.e vous soutenait. Quels conseils et encouragements vous donnerait-iel ? De quoi dirait-iel de vous méfier ? L’auto-bienveillance est un acte d’empathie instaurant une relation paisible avec soi-même. Soyons indulgent.e.s !

3 – Prendre de la distance

Adopter un point de vue objectif sur notre frustration permet de gagner en lucidité.
Nous avons en effet tendance à examiner la situation à travers nos propres modes de pensées et croyances limitantes. Le filtre à travers lequel nous analysons la situation est subjectif et biaisé.

Il est donc important d’analyser la situation d’un œil neutre, de nous en détacher, comme si nous étions spectateur.rice.s. Cette astuce permet de rationaliser sa pensée, d’étudier la situation dans sa globalité et ainsi de mieux repérer les points positifs et négatifs.

4 – Accepter ou agir ?

En cas de frustration, il est intéressant de se demander si la situation qui la cause ne permet aucune marge de manœuvre ou au contraire est propice à l’action. Si la situation à l’origine de la frustration n’admet aucune action, l’intensité de l’émotion peut être décuplée.

Nous pouvons nous sentir limité.e.s, faibles, impuissant.e.s, ce qui est particulièrement inconfortable. Nous devons alors travailler notre acceptation. Dans le cas inverse, si la situation causant la frustration peut être changée, la frustration constitue un signal d’alarme indiquant des changements à opérer dans notre comportement.

5 – Relativiser

Dur dur d’entendre vos proches vous rabâcher cette phrase. Vous auriez bien envie de leur dire qu’iels ne vivent pas ce que vous endurez, et on vous comprend ! Mais iels n’ont pas totalement tort.

Cet échec, cette désillusion, cette déception auront-ils un impact dramatique sur votre vie dans 5, 10, 15, 20 ans ? Mesurer la gravité de l’évènement causant la frustration aide à surmonter cette émotion.

Un mal pour notre bien

La frustration, on s’en passerait bien. Parfois elle dépend de nous et d’autres fois non.
Cette émotion pénible est pourtant particulièrement utile à notre développement personnel.

En effet, la frustration nous guide vers nos aspirations profondes. Elle porte en elle un message, un sens que nous devons nous attacher à analyser. Elle attire notre attention et suggère des changements à effectuer, que ce soit dans notre façon d’agir ou de penser, pour nous faire progresser. Comme le précise la psychothérapeute Maud Julien dans une chronique pour l’Obs, la frustration sert à nous « aiguillonner vers la recherche de solutions pour sortir de l’insatisfaction et réaliser nos aspirations ». Elle est donc nécessaire à notre épanouissement.

Maï-Linh
Maï-Linh
Diplômée d'un Master de Lettres modernes, j'ai toujours été attirée par l'univers du bien-être. Passionnée de lecture et férue d'écriture, j'ai à cœur d'écrire sur des sujets touchant plus particulièrement à la psychologie et à la confiance en soi. Nous sommes tou.te.s parfaitement imparfait.e.s, vulnérables et c'est cela qui constitue notre harmonie intérieure. Aussi, mes articles n'ont-ils pas pour but de vous amener à être la meilleure version de vous-mêmes mais de vous guider vers l'épanouissement et l'alignement cœur-corps-esprit. En déplaise à Juvénal qui clamait « Un esprit sain dans un corps sain », je suis convaincue du contraire. Selon moi, être bien dans son corps, c'est d'abord être bien dans sa tête et ses baskets !
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