Comment parler de politique aux enfants ?

Eh oui, comme toutes les autres choses qu’on aime apprendre à nos enfants, la politique en fait partie. Certes, il est peut-être difficile de se projeter quand on entend tout ce jargon politique. Mais il y a de petites techniques, faciles qui plus est, pour expliquer l’importance et la place de la politique dans notre société, à vos bouts de chou. On vous laisse les découvrir.

Pourquoi parler politique à nos enfants ?

Vous vous demandez : est-ce vraiment utile de parler de politique à son enfant ? Eh bien, oui. Bien sûr le choix vous revient. Mais cela lui permettra, assez tôt, de se construire en tant que citoyen.ne responsable et de prendre conscience des différences qui règnent autour de lui.elle.

« L’enfant a un développement physique, affectif, intellectuel, mais aussi politique. Si cette dimension lui fait défaut, il risque d’être moins à l’aise dans la vie sociale et se privera de la satisfaction d’essayer de peser sur la marche des événements qui le concernent lui et la société », analyse en ce sens Denis Langlois, avocat, écrivain et auteur de La Politique expliquée aux enfants (et aux autres) à Doctissimo

1 – Accompagnez votre enfant dans son questionnement

Si vous êtes de la team « plonger la tête la première », changez de méthode. Si vous souhaitez aborder le sujet de la politique avec votre enfant, il est préférable que cela vienne de lui ou d’elle.

Vous pouvez parler de certaines notions en les associant à des éléments du quotidien par exemple : « Pourquoi l’école est-elle en grève ? » ; « Pourquoi y a-t-il des riches et des pauvres ? ». Il est important d’être à son écoute et de répondre à toutes ses questions.

« Le mieux, c’est effectivement que la conversation vienne des enfants. Il est d’ailleurs assez rare qu’ils n’en parlent pas. Mais si ce n’est pas le cas, cela peut être bien d’aborder le sujet et notamment des institutions et des pouvoirs du président étant donné qu’ils vont de toute façon l’apprendre à l’école », conseille le pédopsychiatre Stéphane Clerget à Ouest-France

2 – Adoptez un langage adapté

On ne vous apprend rien. On sait et surtout, on vous fait confiance, vous n’allez pas utiliser des termes alambiqués que votre enfant ne comprendra aucunement. Mais, l’idée est de pouvoir adapter votre langage pour que votre chérubin.ne puisse l’associer à des concepts de la sphère politique. Par exemple, lorsqu’iel vous dit qu’une situation « n’est pas juste », vous pouvez aborder la question des injustices et des règles de communauté pour apprendre à vivre ensemble.

Bien sûr, au fur et à mesure qu’iel grandira ses commentaires et interventions nécessiteront davantage d’explications et de détails. Vers 8 ou 10 ans , l’enfant a besoin de réponses précises, de repères comptables. C’est une occasion idéale pour l’informer sur le nombre de député.e.s, leur rôle ou encore vous plonger dans l’évolution des organisations politiques.

De même entre 11 est 13 ans, iel est dans une phase de contestation. Situation idéale, pour parler de Révolution française et de Résistance.

«  À l’adolescence, le dialogue sur la politique est également important. L’adolescent.e peut en effet se servir de la politique pour s’opposer à ses parents. Il est alors intéressant de leur apprendre à débattre, sans critiquer l’opinion de chacun.e et en apprenant à s’écouter, ce qui n’est pas facile pendant cette tranche d’âge. En tant qu’adulte, il faut alors être capable d’écouter les arguments de son enfant même lorsqu’il hérisse le poil », explique le pédopsychiatre Stéphane Clerget à Ouest-France

3 – Aidez votre enfant à s’informer

Au début vous serez le parent du savoir. À chaque question votre enfant se tournera vers vous pour connaitre la réponse. Mais pour construire davantage son esprit critique et sa curiosité, il est important de l’aider à trouver l’information de lui-même.

Quand iel pose une question, accompagnez-le et montrez-lui comment faire sa recherche. Dans un livre, sur internet ou dans un journal, apprenez-lui à découvrir de nouveaux termes et construire ses propres opinions.

4 – Exprimez vos opinions politiques au sein du foyer

L’idée n’est pas d’embrigader votre propre enfant, mais de le faire grandir dans un milieu où le débat et le respect font sens. Il ne faut surtout pas dire que « lui, est méchant », « lui, est gentil », et encore moins « il faut voter X ». Aidez-le simplement à développer son sens critique et lui expliquer les raisons d’un tel choix ou d’une telle décision.

« Il est impératif que ces derniers se rendent compte de ce qui se joue. Il n’y a pas à avoir peur de « contaminer » son enfant avec ses opinions politiques ou religieuses, il faut les assumer tout en soulignant qu’elles sont les nôtres et que d’autres personnes en ont des différentes. (…) », soutient la psychanalyste Catherine Vanier à Psychologie magazine

5 – Ne négligez pas certains sujets « tabous »

Terrorisme, racisme, sécurité, immigration… il est vrai que certains sujets peuvent s’avérer plus compliqués à aborder avec son enfant et peuvent être alarmants. Mais ce serait peine perdue d’éviter d’en parler. Vos bouts de chou finiront, un jour ou l’autre, par vous tirer les vers du nez.

Alors, n’ayez pas peur d’en discuter et d’en parler sans attache émotionnelle. Sylvie Baussier, auteure de Les Élections, questions/réponses chez Nathan, recommande vivement de ne pas devancer les interrogations des enfants et d’attendre qu’ils formulent d’abord leurs questions.

En revanche, si malgré tous ces petits conseils, vous ne vous sentez toujours pas à l’aise. Il y a de nombreux livres qui vulgarisent la politique, rien que pour les beaux yeux de vos enfants. En liste nous avons :

En cette période d’élection présidentielle 2022, voici de bonnes manières de parler de politique avec vos/les enfants. D’autres conseils ? Venez en discuter sur notre forum.

Shem's Tlemcani
Shem's Tlemcani
Je suis passionnée par les sujets sociétaux et la santé. Mon intérêt pour les questions sociales me pousse à explorer des enjeux tels que la lutte contre la pauvreté, l'éducation et le changement climatique. En matière de santé, je m'investis dans les domaines du bien-être, de la nutrition et de la prévention des maladies. Je m'efforce de rester informée et d'utiliser ma voix pour sensibiliser et encourager le débat et l'action sur ces sujets cruciaux.
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