Elle s’est fait connaître sous les traits de Katniss Everdeen dans la saga à succès « Hunger Games ». Jennifer Lawrence, coutumière des rôles d’héroïnes badass, investit le costume de la mère tourmentée dans le film « Die, My Love », qu’elle est venue défendre au Festival de Cannes. L’occasion pour elle de revenir sur son expérience personnelle du post-partum et de la maternité.
La face cachée de la maternité
Sur la Croisette, Jennifer Lawrence a fait une entrée fracassante au bras de Robert Pattinson, à qui elle donne la réplique dans le film « Die, My Love », en lice au Festival de Cannes. L’actrice, à la filmographie bien remplie, ne se cantonne pas aux œuvres de science-fiction. Si en début de carrière elle s’est illustrée dans « Hunger Games » et « X-Men », désormais elle prend une autre direction et campe des mères tantôt ambitieuses, tantôt névrosées. Une évolution naturelle pour l’actrice qui a accueilli son deuxième enfant il y a quelques mois.
Dans « Die, My Love », film sombre sur une maternité dévastée par la psychose, l’actrice américaine incarne Grace, une femme pétillante à la personnalité affirmée. Lorsqu’elle devient mère, rien ne se passe comme prévu et tout bascule. Discrète sur sa vie privée, l’actrice qui ne compte plus les récompenses, est revenue sur cette période, supposée être la plus belle et la plus épanouissante : la maternité.
« Il n’y a rien de comparable au post-partum », confie-t-elle à Variety, la voix posée mais vibrante de sincérité. « C’est extrêmement isolant ». Une phrase simple, mais qui fait l’effet d’un coup de tonnerre. Car derrière les photos Instagram de petits petons, les listes de naissance et les sourires attendris, la réalité post-accouchement peut être vertigineuse. Jennifer Lawrence, maman depuis 2022, raconte ce sentiment d’étrangeté viscérale, comme si l’on devenait soudain étrangère à soi-même. « On se sent comme une extraterrestre », dit-elle.
Quand la fiction devient un miroir
Dans « Die, My Love », adaptation d’un roman d’Ariana Harwicz par la réalisatrice écossaise Lynne Ramsay, Jennifer Lawrence ne se contente pas d’imaginer Grace, elle se reconnaît à travers son personnage. Si elle est aussi convaincante dans ce rôle ce n’est pas un hasard. Cette femme isolée dans une maison reculée qui s’occupe de son nourrisson, pendant que son compagnon (interprété par Robert Pattinson) travaille, lui parle. La frontière entre le jeu et la réalité s’estompe pour l’actrice.
« C’était déchirant », dit-elle. Difficile de ne pas se projeter dans les scènes, de ne pas faire le rapprochement avec son propre vécu. Cependant, contrairement à elle qui a subi des hauts et des bas, son personnage frise la folie, ne faisant plus la différence entre ce qui est moralement correct de ce qui ne l’est pas.
Et si ce rôle intense et bouleversant fait écho à une douleur très intime nommée dépression post-partum, Lawrence n’en retire pas que du noir. Elle parle aussi de transformation. « Je ne savais pas que je pouvais ressentir autant de choses. Ça a nourri mon jeu, ma créativité ». Être mère a redéfini son art.
Ce que les stars ne disent pas toujours
En prenant la parole, Jennifer Lawrence ne joue pas la carte du glamour : elle met en lumière une détresse banale, universelle, mais souvent tue. Et elle n’est pas seule. Son partenaire à l’écran, Robert Pattinson, devenu père en 2024, confie aussi sa vulnérabilité : « Gérer l’isolement de l’autre, comprendre son rôle quand on n’a pas les mots, c’est difficile ». L’amour, même sincère, ne suffit pas toujours à faire rempart à la douleur.
Ce duo de stars nous rappelle qu’aucun couple, aucun parent, n’est à l’abri du tumulte post-natal. Que l’arrivée d’un enfant, aussi précieuse soit-elle, vient souvent bousculer, fragiliser, voire ébranler l’équilibre.
Avec son discours, Jennifer Lawrence prouve ainsi que la maternité n’est pas toujours idyllique y compris pour celles qui ont un rang social et de l’argent à foison. À travers « Die, My Love » elle donne une autre lecture de la maternité, plus frontale et moins pailletée.