Prénoms : 5 traditions symboliques à travers le monde

Dans toutes les sociétés, à travers chaque époque, de l’antiquité au monde moderne, le prénom est le bouclier qui forge notre identité. Le patronyme matérialise surtout l’héritage de traditions et diffère en fonction des régions du monde. On vous embarque dans les coulisses du prénom et on vous dévoile 5 traditions symboliques à travers le monde.

Les traditions des prénoms à travers le monde

Les prénoms ont tous une histoire à raconter, qu’elle soit collective, familiale, culturelle ou individuelle. Au coeur des recoins du globe, on s’imprègne tantôt de culture ancestrale, tantôt d’hommage familial pour donner naissance à des noms symboliques. Plus encore qu’une mosaïque harmonieuse de syllabes et de sons, le prénom reflète nos racines étrangères et notre appartenance à un milieu social bien défini.

À plusieurs kilomètres du standard européen que nous connaissons tou.te.s, d’autres idéologies entrent en ligne de mire et s’avèrent parfois surprenantes.

1 – En Chine, la poésie se dessine

Dans l’Empire du Milieu, le choix du prénom est une étape cruciale, voire solennelle. Dans ce pays très attaché aux croyances religieuses, le patronyme définit la destinée du bébé. Ainsi, pour eux, il est essentiel d’opter pour un prénom ayant un sens d’une extrême puissance. Il est très fréquent d’user d’appellations poétiques à l’effigie de « fleurs de jasmin », « déesse de Lune » ou encore « grande vertu ».

Ces douces sonorités sont censées conférer à l’enfant un destin fait d’ambition et de succès. Autre particularité : les Chinois ont deux prénoms. Le premier est traditionnellement choisi par le père ou le grand-père et est utilisé de façon « intime » par l’entourage proche. Le deuxième est davantage « social », employé sur le lieu de travail par exemple.

2 – En Inde, chuchoter pour une belle destinée

Dans la péninsule indienne, il faut attendre douze jours après la naissance du nourrisson pour découvrir son prénom. La religion hindouiste a donné naissance au « Naam Karan », autrement dit la cérémonie d’appellation. Il s’agit d’un événement fondamental pour le bébé et les parents puisqu’il permettra de former son identité.

Ce rituel se focalise sur des règles de nommage astrologiques. Ce sont alors les étoiles qui font briller la destinée du bébé. Une fois le prénom trouvé, le père doit s’orienter vers le berceau du nouveau-né et chuchoter son nom à son oreille quatre fois.

Très superstitieux, les hindous pensent que si le nom de l’enfant n’est pas en adéquation avec la position de la planète. Cela peut être synonyme de malchance pour lui. Comme en Chine, les Indien.ne.s ont deux prénoms : astrologique et officiel.

@Rajesh Rajput / Unsplash

3 – Au Nigeria, déesses et dieux entrent en jeu

Chez le peuple Yoruba, le prénom a un infini pouvoir sur l’avenir de l’enfant. Au coeur de ce groupe ethnique, on s’imprègne de noms indigènes pour faire honneur à la lignée passée. Les aînés et gardiens des traditions se concentraient sur une croyance : « On se réfère à la maison avant de nommer un enfant ».

En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, les nouveau-nés reçoivent un prénom qui relate les circonstances de la naissance, de croyances, de références philosophiques ou des attentes de la famille par rapport à l’enfant.

Les rituels liés à l’attribution du prénom doivent se dérouler huit jours après la mise au monde du bébé. Il n’est pas rare que la divinité fétiche des parents soit incluse dans le patronyme de leur enfant. Ces mélanges subtils et harmonieux entre les mots débouchent sur un résultat gracieux. Osun pour « Déesse de la rivière » ou Ṣango alias « Dieu du tonnerre » sont des noms originaux, mais courants chez les Yoruba.

4 – Au Japon, le sexe façonne le prénom

Au pays du Soleil-Levant, la tradition du prénom est la clef de voûte du devenir de l’enfant. Le sexe du bébé joue un rôle majeur dans le choix du nom. Pour une fille, on privilégie des prénoms symboles de vertu ou de valeurs morales.

Le prénom masculin, quant à lui, a une tout autre signification puisqu’il reflète sa position dans la famille. Ainsi, on pourrait croiser une fillette du nom de « Kiyiko » qui se traduit par « enfant propre » ou un garçon prénommé « Ichiro » qui signifie « premier fils ».

Le prénom est choisi avec soin et justesse par les parents puisqu’il exprime leur amour pour leur progéniture. En termes d’écriture, des subtilités sont à noter. En effet, la plupart des prénoms sont écrits avec des kanji, un graphisme particulier où chaque caractère représente un mot ou un concept.

@Minnie Zhou / Unsplash

5 – À Bali, on suit la chronologie pour les prénoms

Dans cette contrée d’une beauté inouïe, les traditions s’incrustent à merveille. Sur cette île indonésienne, les bébés sont portés jusqu’au 105e jour, puis ils sont apportés aux divinités ancestrales qui ont le pouvoir de les immuniser contre le mal. C’est lors de cette cérémonie que le prénom de l’enfant est donné.

Ce rituel, proche de la sorcellerie, impressionne et dénote d’autres pays. Aussi, lors d’une escapade à Bali, vous serez sûrement surpris de l’uniformité des prénoms. Il existe seulement quatre prénoms balinais qui sont directement liés au rang de l’enfant au sein de la famille.

Ainsi on retrouve « Wayan » pour « le plus ancien », « Gede » pour un « garçon unique », « Kadek » pour « le deuxième » ou encore « Putu » qui reflète un rang social élevé. Il est aussi assez fréquent de trouver des combinaisons assez particulières comme « Ketut Ahmad Ibrahim » puisque les communautés musulmanes apprécient de mêler patronyme arabe et prénoms locaux.

Ce tour d’horizon est un véritable terrain de jeu pour tous les grands amateur.rice.s de prénoms originaux. Grâce à cette délicieuse pléiade non exhaustive, vous pouvez vous enivrer de noms exotiques à la signification poétique.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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