Comment dépasser ses complexes au lit ? 6 conseils pour accepter sa nudité

Les complexes sèment leur grain de sel jusque dans le lit conjugal. Infusés par les images contrefaites du porno et les injonctions du corps parfait, ils viennent régulièrement s’immiscer sous la couette. Dès que les vêtements tombent sur le sol, les complexes rappliquent illico presto, au grand damne du plaisir. Ils transforment cruellement les ébats tempétueux en une mise à nu douloureuse. Pour en finir avec cette auto-censure du corps et assumer ses courbes sans devoir éteindre la lumière, voici 6 conseils bienveillants à garder sous son aile. Vous allez enfin voir le bout de cette crise sexo-existentielle.

Parlez de vos complexes au lit avec votre partenaire

Les complexes, qu’ils se greffent sur les hanches, le sexe ou encore la poitrine, empoisonnent les étreintes. Pourtant, s’ils vous attaquent de l’intérieur, l’autre n’y voit généralement que du feu. Il faut dire qu’entre faux-semblant, lumière tamisée et positions « calculées », les complexes sonnent moins fort. Mais pendant que l’autre prend son pied, vous vous infligez un procès en silence.

Ce malaise intérieur vous barre la route vers le 7e ciel et il convient d’en parler avec votre partenaire pour un plaisir à égalité. Dans un couple, il n’y a rien de pire que les non-dits qui planent dans l’air. Alors, si vous ne vous sentez pas à l’aise avec une zone de votre corps ou si vous trouvez une position désagréable, parlez-en à cœur ouvert à votre moitié. La communication est le ciment du couple.

Certes, parler de ce trac qui vous colle à la peau à chaque effeuillage érotique peut être délicat. Mais pas besoin de faire dans la dentelle, les aveux francs sont les meilleurs. Évitez tout de même d’en parler dans un lieu public ou autour d’un burger. Un cadre confidentiel et feutré sera plus raccord.

Apprenez à vivre le moment présent

Les ébats sont généralement pollués par un tas de pensées intrusives. Si certain.e.s sont préoccupé.e.s par leur liste de course ou leur facture d’électricité pendant les rapports, d’autres se font rattraper par la dictature des complexes. Lorsque les auto-critiques font du rentre-dedans, difficile de se concentrer sur le vif du sujet. C’est pourquoi l’art du lâcher-prise s’exerce aussi dans l’intimité des chambres à coucher.

Mettez votre mental en sourdine et focalisez-vous sur les sensations plutôt que sur les impressions. Laissez-vous transcender par le souffle chaud de votre partenaire, ses caresses sur votre peau et ses baisers espiègles. Dès que les complexes reviennent à la surface du lit, faites-les taire en vous recentrant uniquement sur le magnétisme physique des câlins.

Certaines pratiques comme le sexe tantrique facilitent ce rude exercice de pleine conscience. Elle appréhende le sexe non pas comme une « activité sur le pouce » mais comme un voyage charnel puissant.

Osez des sous-vêtements sexy

Porte-jarretelle, body en dentelle, ensemble en tulle, string ficelle surmonté de broderies… la lingerie, bien choisie, apaise les complexes. Ces parures pour le corps, au-delà de surenchérir votre sex-appeal, augmentent aussi votre taux de self love. Ces petits morceaux de tissus au plus près des courbes signent une réconciliation avec le reflet, si souvent évité. D’ailleurs, pour 83 % des femmes, la lingerie est un facteur de confiance en soi.

Entièrement réservée à l’intimité, la lingerie n’est pas seulement une gâterie visuelle pour votre partenaire. C’est un acte d’émancipation à part entière. Certaines vont même jusqu’à parler de « lingerie thérapie ». Véritable enluminure vestimentaire, la lingerie sexy délaisse les complexes au lit au profit d’un strip-tease sans arrière-pensées. Autre plus : c’est aussi une délicate feinte pour éviter le nu total, qui coupe parfois net les ébats.

Faites confiance à votre partenaire

Les complexes au lit ont tendance à vite tourner à la paranoïa. Mais ce n’est pas parce que vous faites des fixettes sur votre peau d’orange, vos seins asymétriques ou vos poignets d’amour que votre partenaire fait de même. Si vos complexes vous inspirent au dégoût, votre bien aimé les voit comme de belles gourmandises charnelles. Tout est question de confiance et de relativisme.

Votre partenaire vous a choisi avec le package intégral, petites particularités comprises. Contrairement à ce que les standards vous font croire, les hommes ne sont pas tous friands des silhouettes filiformes à la Kate Moss. C’est même plutôt l’inverse. Selon une étude publiée dans Plos One, ces messieurs ont un grand faible pour les rondeurs. Comme le dirait Amel Bent, « ça sert à réchauffer les coeurs ».

Mettez-vous en tête que le lit conjugal n’est pas un tribunal. Votre partenaire n’est pas là pour vous refaire le portrait et encore moins pour analyser vos vergetures au microscope. Si vous peinez à accorder votre confiance à l’autre, prenez des chemins détournés en vous initiant par exemple à des jeux coquins ou en faisant appel à des objets sensuels.

Reconnectez-vous à votre sensualité

La sensualité ne se limite pas seulement aux poses lascives ou au mouvement de cheveux. Elle prend en compte tous les sens. La sensualité se travaille d’ailleurs mieux en solitaire. Il peut s’agir d’auto-érotisme sous la douche à travers des caresses de soi à soi ou de s’enivrer du parfum de votre gommage préféré.

La sensualité trouve des échos dans chaque sens. Si vous avez des complexes au lit, pratiquez l’art du toucher sans modération. Parcourez votre corps du bout des doigts comme s’il s’agissait d’une carte de route. Sillonnez ces bosses, ces cicatrices et ces vaguelettes avec un regard neutre, sans le filtre du jugement. Une fois cet exercice acquis, la sensualité peut s’ouvrir au couple sur fond de danses latines « collé serré » à l’instar de la bachata ou de massage érotique à l’huile de monoï.

Dès que la sensualité se réveille, le corps devient un allié et non plus un ennemi. À noter tout de même que la sensualité ne s’acquiert pas du jour au lendemain. C’est un savoir-être qui demande du temps et surtout beaucoup de pratique.

Concentrez-vous sur ce que vous aimez chez vous

Les complexes au lit sont le triste revers d’un pessimisme ambiant collé à la peau. Pourtant, ce cher corps est un étui précieux qu’il faut apprendre à entretenir et à chérir. Ainsi, allez voir plus loin que vos défauts. Dézoomez sur vos complexes pour dorloter les parties de votre corps que vous appréciez. Votre corps est loin d’être « bon pour la casse ».

Certes, lorsque vous vous croisez dans la glace, vous peinez à trouver du positif dans votre reflet. Vous préférez vous focaliser sur ce « petit poil » qui dépasse ou ce bouton naissant. Au lieu de rester bloqué sur ces « choses » futiles seulement perceptibles à la loupe, essayez de vous complimenter.

Que ce soit vos cheveux, votre nez, vos mains, votre clavicule ou même un grain de beauté, jetez-vous des fleurs sans retenue. Adonnez-vous à l’auto-bienveillance en vous accordant un « je t’aime » devant la glace ou en osant les selfies, véritables baumes de soin pour l’égo.

Pourquoi les complexes se font-ils plus brûlants au lit ?

La pornographie a, en partie, cloué les complexes au lit. Dans les films X, les femmes sont souples comme des chewing-gums, épilées dans les moindres détails avec une plastie intime sans pli. Même son de cloche pour les hommes et leur chibre érigé en « monument ». La pornographie, consommée en silence par 50 % des Européen.ne.s, remplit l’imaginaire sexuel de fausses idées. Mais ce n’est pas la seule raison.

Les complexes au lit sont aussi largement insufflés par les standards de beauté, encore très ancrés malgré l’essor du mouvement body positive. S’ajoute à ce cocktail, la peur de la nudité. Se dévoiler sans vêtements devant son partenaire semble évident. Cependant, la nudité peut s’interpréter comme une marque de vulnérabilité. Les complexes, jusqu’alors gardés bien au chaud ressortent sans fards, ni bouclier. C’est comme si on perdait une armure « protectrice ».

C’est cette même pudeur qui vient éteindre les interrupteurs au moment des ébats. En ce sens, 57 % des Français.es font l’amour dans le noir. Sous l’excuse du « mystère » ou du « piment » se cache finalement une certaine honte de soi. L’époque où les corps étaient simplement surmontés d’une feuille de vigne ou d’une peau de bête semble bien loin.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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