Asma el-Assad : la vérité troublante sur l’ex-première dame de Syrie

Le 8 décembre 2024 a marqué une date historique : le pouvoir de Bachar el-Assad s’est effondré. Ce dénouement met fin à un demi-siècle de règne implacable du clan Assad sur la Syrie. Dans l’ombre, Asma el-Assad, la première dame, autrefois encensée comme la « Rose du désert ». Qui est cette femme dont le destin est passé des lumières de la scène internationale à l’ombre d’un régime dictatorial déchu ? À ses débuts elle incarne pourtant l’espoir d’un renouveau pour la Syrie, une femme au style occidental, moderne et glamour, qui semblait prête à incarner l’avenir d’un pays en pleine mutation. Entre son rôle controversé et son influence, découvrez les facettes méconnues d’Asma el-Assad, l’ex-première dame de Syrie.

De l’Angleterre à la Syrie

Asma al-Akhras, née à Londres en 1975, vient d’une famille syrienne bien installée au Royaume-Uni. Son père, cardiologue, a émigré en Grande-Bretagne, où elle a grandi dans un environnement privilégié. Élève brillante, elle décroche un diplôme en informatique et littérature au prestigieux King’s College de Londres. Bien loin des ardeurs politiques de son futur pays, Asma mène une vie studieuse et semble destinée à un avenir brillant dans le monde de la finance. Elle débute d’ailleurs sa carrière dans la banque d’affaires JP Morgan.

Asma, fille d’une grande famille sunnite, appartient à un univers en dehors des cercles du pouvoir syrien, dominé par le clan Al-Assad, minoritaire et issu de la communauté alaouite. Il est donc légitime de se poser la question : sa rencontre avec Bachar el-Assad, un jeune ophtalmologue qu’elle aurait rencontré lors d’une soirée à l’ambassade syrienne, était-elle un coup de foudre ou un mariage arrangé, propice à renforcer les liens entre deux puissantes familles ?

Le « conte de fées » de la première dame

Après la mort de son frère aîné en 1994, Bachar el-Assad devient l’héritier du clan Assad, succédant à son père Hafez à la tête du pays. Lorsque Bachar accède à la présidence en 2000, Asma, jusque-là inconnue du grand public, devient du jour au lendemain l’une des femmes les plus médiatisées du monde arabe. L’image qu’elle projette alors est celle d’une femme moderne et stylée, vêtue de pantalons, sans voile, et portant des tenues chic de créateur.rice.s. Elle incarne la promesse d’une Syrie qui pourrait s’ouvrir sur le monde, renouer avec une image plus occidentale, tout en étant fidèle aux traditions.

Au début de son mandat, Asma se distingue d’ailleurs. Loin des diktats du régime et du conservatisme en place, elle semble en effet vouloir faire table rase du passé. Elle fonde la « Syria Trust for Development », une organisation visant à promouvoir l’éducation et l’action sociale, et s’entoure de conseiller.ère.s occidentaux.ales pour perfectionner son image. Dans les médias internationaux, elle est qualifiée de « Rose du désert » et même comparée à Lady Di. Le magazine Vogue la présente comme « la nouvelle icône de la mode et de la modernité au Moyen-Orient ». Asma semble alors incarner à la perfection l’alliance entre tradition et modernité, entre l’élite intellectuelle et les aspirations politiques d’un peuple en quête de changement.

 

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L’ombre d’une répression

Mais derrière le sourire de la première dame et ses causes humanitaires se cache une réalité bien plus sombre. En 2011, la Syrie est plongée dans des manifestations populaires contre le régime, lesquelles dégénèrent en une guerre civile. Alors que les images de répression se multiplient et que la révolte gagne en intensité, Asma, jusqu’alors perçue comme une figure moderne et bienveillante, se retrouve dans l’œil du cyclone. Au lieu de prendre ses distances avec le régime de son mari, elle choisit de lui apporter son soutien sans réserve. Ce choix scellera son destin et sa réputation. Elle qui était vue comme un « espoir d’ouverture » devient, aux yeux de l’opinion internationale, « une complice du pouvoir dictatorial ».

Les accusations de corruption et d’abus de pouvoir se multiplient. Asma, loin d’être la simple première dame caritative qu’elle semblait être, se révèle alors comme une figure clé du système, jouant un rôle crucial dans l’administration parallèle du pays. Son implication dans des opérations de blanchiment d’argent est notamment mise en lumière dans divers médias. En 2020, Washington l’accuse « de profiter de la guerre pour amasser une fortune », estimée à plusieurs dizaines de millions de dollars.

Les e-mails dévoilés par The Guardian en 2012 montrent une Asma bien éloignée de l’image d’une « première dame humanitaire » : alors que le pays est en pleine guerre civile, elle commande des objets de décoration et des chaussures de luxe pour sa maison de vacances. Ce scandale fait l’effet d’une bombe, écorchant son image « de bienfaitrice et d’épouse dévouée ». En réponse à ces révélations, Asma est rapidement remise au devant de la scène, apparitions officielles à la clé, tentant de redorer son blason auprès du peuple, toujours fidèle à son mari.

Que devient l’énigmatique épouse du président syrien ?

Au fil des années, l’image de la première dame de Syrie a considérablement évolué : d’une jeune femme rayonnante, elle est devenue, selon certains médias, la « Dame de fer du désert ». Après un combat contre le cancer du sein en 2019, Asma se trouve à nouveau sous les projecteurs, mais dans des circonstances bien différentes. Elle semble avoir pleinement embrassé son rôle au sein du système autoritaire du régime syrien, se montrant déterminée à préserver à la fois sa place, celui de son époux et, à terme, à assurer la succession de son fils aîné, Hafez, dont l’accession au pouvoir apparaît comme une ambition manifeste.

Aujourd’hui, Asma el-Assad, exilée à Moscou, vit loin de la Syrie qu’elle avait un temps rêvé de moderniser. Son histoire, bien que marquée par le glamour et la reconnaissance internationale, est aussi celle d’une désillusion, celle d’un rêve de modernité qui s’est effondré dans la violence et la répression. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, dans une interview accordée à NBC ce 10 décembre 2024, a affirmé que Bachar el-Assad s’était lui aussi réfugié sur le territoire russe.

Margaux L.
Margaux L.
Je suis une personne aux intérêts variés, écrivant sur divers sujets et passionnée par la décoration, la mode et les séries télévisées. Mon amour pour l'écriture me pousse à explorer différents domaines, qu'il s'agisse de partager mes réflexions personnelles, de donner des conseils en matière de style ou de partager des critiques de mes séries préférées.
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