Imaginez-vous face à un puzzle en entretien d’embauche. Étrange ? Pourtant, ce test insolite est devenu l’arme secrète d’un recruteur pour identifier les meilleurs talents.
Le puzzle qui casse les codes du recrutement
Dans un univers professionnel de plus en plus compétitif, certains employeurs redoublent d’inventivité pour repérer des profils qui sortent du lot. Parmi eux, un patron britannique, repéré par le média Aufeminin, a développé une méthode de sélection pour le moins inattendue : le test du puzzle.
Son principe ? Proposer à chaque candidat de reconstituer deux puzzles totalement distincts. L’un est une œuvre originale découpée à la main, l’autre une photo ancienne issue de l’Exposition universelle de 1918. Objectif affiché : observer les réactions, tester la patience, détecter l’état d’esprit. Le patron affirme que cette épreuve l’aide à identifier des profils capables de prendre du recul, de s’adapter, mais aussi de sortir des sentiers battus.
Un test, deux profils
Selon ce recruteur peu conventionnel, ce test révélerait rapidement deux grands types de personnalités. D’un côté, les candidats qui refusent de perdre du temps sur ce qu’ils jugent futile : des profils tranchants, efficaces, qui savent prioriser. De l’autre, ceux qui s’accrochent au défi jusqu’au bout, parfois des heures durant : des acharnés, prêts à tout pour réussir, quitte à négliger leur propre équilibre.
Et c’est précisément ce que ce test cherche à révéler : une attitude, une logique personnelle face à l’absurde, un sens de la hiérarchisation des tâches. « Il ne s’agit pas de finir le puzzle, mais de voir comment on réagit à l’inattendu », explique-t-il.
Une méthode qui fascine autant qu’elle divise
Ce type d’épreuve ne laisse personne indifférent. Pour certains experts RH, il s’agit d’un excellent outil pour sortir des standards de l’entretien classique, souvent trop formaté. D’autres pointent le risque de passer à côté de candidats brillants, mais peu enclins à se soumettre à ce type de défi jugé peu représentatif des compétences professionnelles.
Derrière ce test se cache en réalité une approche plus large : celle du recrutement par mise en situation, où l’attitude prend le pas sur les diplômes ou les réponses prévisibles. Ce n’est pas une nouveauté en soi, mais la manière dont elle est mise en œuvre ici interroge.
L’absurde au service de la lucidité ?
Plus qu’un test de patience ou de logique, le puzzle devient ici une mise à l’épreuve de la posture professionnelle. Va-t-on suivre la consigne à la lettre, même si elle semble absurde ? Va-t-on oser dire non, quitte à prendre un risque ? Va-t-on trouver un moyen de contourner l’exercice tout en montrant sa valeur ajoutée ? Ce que mesure ce test, c’est moins une aptitude qu’un rapport à l’incertitude.
Dans une époque où les soft skills deviennent des critères de plus en plus recherchés – adaptabilité, esprit critique, intelligence émotionnelle – ces méthodes décalées permettent d’en saisir des bribes précieuses. Encore faut-il qu’elles soient utilisées avec mesure, et intégrées dans une démarche globale.
Un patron atypique (et nostalgique)
Le créateur de ce test ne s’arrête pas là. Dans une anecdote rapportée sur Reddit, il raconte avoir aussi testé la personnalité des candidats via… le choix d’un bonbon. La pierre de sel pour les plus dociles, le bonbon au citron pour les travailleurs acharnés. Cette approche, entre humour et provocation, en dit long sur une volonté : bousculer les normes du recrutement.
Le test du puzzle ouvre toutefois une réflexion nécessaire : et si l’entretien devenait un espace d’exploration plus que de performance ? Un lieu où la créativité et la personnalité auraient autant de poids que les « bullet points » d’un CV.