Prostitution étudiante : quand les jeunes se prostituent pour financer leurs études

Frais de scolarité, nourriture, loyers élevés… dans les grandes villes la vie étudiante coûte cher. Et si certains ont la chance de pouvoir bénéficier du soutien financier de leur famille, d’autres n’ont parfois pas d’autres choix que de se prostituer pour financer leurs études. Des sites internet encouragent d’ailleurs les jeunes gens à céder à cette pratique dangereuse.

La prostitution étudiante banalisée

Faire des études supérieures est un véritable casse-tête financier. Les heures passées à étudier ne le sont pas à travailler. Il faut pourtant assurer, entre autres, le paiement des loyers, de la nourriture et des frais de scolarité parfois exorbitants. Problème, les aides sociales et les « petits boulots » dont les horaires ne sont pas toujours compatibles avec les études ne suffisent pas quelquefois à payer les factures.

Pour financer leurs études, certains jeunes n’ont alors pas d’autre choix que de se prostituer. Loin d’être une pratique marginale, la prostitution étudiante concernerait en France environ 50 000 jeunes selon le syndicat Sud Étudiant.

Et c’est généralement sur Internet que la mise en relation entre les clients et les étudiants se fait. Une fois en contact, ils peuvent convenir d’une rémunération et des pratiques acceptées ou refusées. Si les gains sont parfois importants, les risques le sont tout autant, surtout que tout ceci est bien sûr illégal. Difficile alors pour les étudiants de se protéger ou de se retourner contre des clients qui n’auraient pas respecté le « contrat » ou auraient fait preuve de violence.

La prostitution étudiante peut aussi avoir un autre visage. Certaines jeunes femmes acceptent ainsi d’avoir des relations sexuelles contre la promesse d’un logement gratuit. La précarité étudiante est donc, sans aucun doute possible, ce qui nourrit ce phénomène qui n’est que rarement un choix.

Des entreprises spécialisées se développent

Certaines entreprises peu scrupuleuses ont ainsi vu en la précarité étudiante une véritable aubaine et même plus, un marché à saisir. Elles ont ainsi créé leur propre site internet de mise en relation entre hommes riches et jeunes étudiantes.

C’est le cas par exemple de RichMeetBeautiful, « riche rencontre belle » en français, qui a récemment fait scandale. L’entreprise faisait ainsi sa promotion sur un campus belge avec comme slogan : « Hey les étudiantes. Améliorez votre train de vie, sortez avec un sugar daddy. »

Si ces compagnies peuvent s’exposer au grand jour, c’est qu’elles flirtent avec les limites de la légalité. Ici, on ne parle pas officiellement de prostitution étudiante. On assure que les hommes cherchent simplement à s’offrir la compagnie de jeunes femmes. Il n’est donc, a priori, pas question de sexe. On comprend pourtant très vite ce dont il s’agit en découvrant que pour s’inscrire, les jeunes femmes doivent détailler avec une extrême précision leurs caractéristiques physiques.

#LaPrécaritéTue : les étudiants en galère se mobilisent

Le phénomène de plus en plus répandu de la prostitution étudiante révèle l’extrême pauvreté de bon nombre d’étudiants. Le 8 novembre dernier, un autre événement relançait le débat de la précarité étudiante. Un jeune homme de 22 ans s’immolait ainsi par le feu devant le Crous de Lyon. Il expliquait alors son geste dans un message publié sur Facebook dans lequel il détaillait ses conditions de vie précaires.

Sous le choc, les étudiants se mobilisent désormais avec #LaPrécaritéTue, un hashtag pour dénoncer la précarité étudiante. 20% des étudiants vivraient ainsi sous le seuil de pauvreté. Une situation inquiétante qui complique fortement la réussite voire la poursuite de leurs études.

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#Lyon #France #LaPrécaritéTue ???

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Les étudiants entendent donc faire réagir le gouvernement sur ce sujet. Loyers élevés à Paris comme en Province, frais de scolarité exorbitants dans certaines grandes écoles, des efforts devront être faits pour lutter contre cette précarité amenant à des dérives gravissimes comme la prostitution étudiante.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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