La ville de Tokyo fait un pas audacieux dans sa « lutte contre la chute de la natalité ». Dès septembre prochain, les crèches publiques seront gratuites pour tou·te·s les enfants, une décision historique annoncée par Yuriko Koike, gouverneure de la capitale japonaise. Cette initiative vise à « alléger la pression financière sur les familles » et à « inciter davantage de couples à avoir des enfants », dans un pays où la population diminue depuis plusieurs années.
Une réponse urgente à une crise démographique
Le Japon, confronté à un taux de natalité désigné comme « alarmant » de 1,2 enfant par femme, bien en deçà des 2,1 « nécessaires » pour maintenir une population stable, cherche des solutions radicales. La gouverneure de la capitale japonaise Yuriko Koike a ainsi souligné l’urgence de la situation : « Il n’y a pas de temps à perdre ». En rendant les crèches gratuites, Tokyo espère lever un frein majeur pour de nombreuses familles.
Jusqu’à présent, seuls les parents travailleurs bénéficiaient d’un accès aux crèches publiques, avec une politique de gratuité appliquée à partir du deuxième enfant. La nouvelle mesure étend cette aide à tous les ménages, un signal fort envoyé aux Tokyoïtes.
Réduction des obstacles financiers et soutien à la parentalité
Le coût élevé de l’éducation et des soins pour les jeunes enfants est souvent cité comme une barrière à la parentalité. En supprimant les frais de crèche, Tokyo cherche à encourager un environnement favorable aux familles. Yuriko Koike ne s’arrête pas là : la gouverneure a également proposé une semaine de travail de 4 jours pour le personnel de la mairie, une initiative qui pourrait être étendue pour encourager l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Un modèle pour le Japon et au-delà ?
Les autorités soulignent que la baisse persistante de la natalité pourrait menacer la croissance économique et la viabilité des systèmes de retraite. Certaines personnes remettent toutefois en question cette vision alarmiste : après tout, dans un monde déjà surpeuplé et confronté à des défis environnementaux majeurs tels que le réchauffement climatique, une population en déclin pourrait offrir des opportunités de « rééquilibrage écologique ».
La décision de Tokyo pourrait malgré tout inspirer d’autres régions du Japon, voire des pays confrontés à des défis similaires. Selon la Banque mondiale, le Japon est la deuxième population la plus âgée du monde après Monaco, et sa décroissance démographique pourrait avoir des conséquences économiques et sociales graves. L’approche innovante de Tokyo, alliant soutien financier direct et mesures pour améliorer la qualité de vie, pourrait servir de « feuille de route » pour d’autres initiatives à venir.
En s’attaquant à un problème de cette ampleur, Tokyo montre que des politiques sociales ambitieuses peuvent jouer un rôle clé dans la transformation d’un défi national en opportunité de renouveau.