Violences conjugales : vous avez répondu à nos questions

Dernièrement, le 1er décembre, la judokate Margaux Pinot publiait une photo de son visage tuméfié sur Instagram accompagnée d’un texte accusant son compagnon de violences conjugales. Un récit poignant signé Margaux, tout court. Pas de nom de famille, juste ce prénom féminin. L’athlète s’efface, c’est la femme qui parle.

Et ce que l’on voit dans les médias ces dernières années n’est que la face émergée de l’iceberg. Les violences au sein du couple sont un vrai fléau de société. Alors nous vous avons posé la question. Qu’en est-il pour vous, chères lectrices, vous qui êtes en grande majorité des femmes à nous suivre ?

Qu’est-ce qu’une situation conjugale dangereuse ?

Quand on est dans une relation, prendre du recul est parfois compliqué. L’amour peut être notre pire ennemi : il peut nous enfermer dans une relation malsaine et nous pousser à accepter des comportements inadmissibles. À ce problème, le centre francilien pour l’égalité des sexes Hubertine Auclert propose un outil simple répertoriant les différentes situations selon trois couleurs. Vert : « profite ». Orange : « dis stop ». Rouge : « protège-toi, demande de l’aide ».

Plus on s’avance du côté du rouge, plus la situation est grave. Le but de ce « violentomètre » est simple : nous aider à mesurer et prendre conscience de la toxicité d’une relation.⁠ Il permet de déterminer objectivement si la relation est saine et basée sur le consentement mutuel ou au contraire, si elle est malsaine.

C’est de là que tout part. Le 2 décembre, nous publions un grand sondage sur nos réseaux sociaux vous demandant si vous aviez déjà dû faire face à des actes « rouges ». Votre conjoint a-t-il déjà levé la main sur vous ? Vous a-t-il déjà imposé des relations sexuelles ou des attouchements ?… Vous nous avez répondu.

1 lectrice sur 10 en situation de violences domestiques

Vous avez été près de 7 000 à répondre à nos sondages tous réseaux confondus. Parmi nos lectrices, il semblerait qu’une sur dix soit ou ait été dans une relation amoureuse que l’on peut considérer comme dangereuse, selon le violentomètre. Dans le détail :

  • 24 % se sont déjà faites traiter de « folles »  lorsqu’elles faisaient des reproches à leur compagnon.
  • 12 % se sont vues imposer une relation sexuelle ou des attouchements au sein de leur couple.
  • 580 femmes ont déjà subi au moins un coup de la part de leur partenaire.
  • 17 % des répondantes ont déjà dû faire face à un conjoint agressif lorsqu’elles ont fait quelque chose qui lui « déplaisait »
  • 9 % ont déjà dû faire face aux menaces de suicide de leur compagnon. Menaces qui ne sont pas anodines puisqu’elles exercent une violence psychologique sur la victime qui n’ose pas réagir de peur d’être coupable de la mort de quelqu’un pour qui elle a de l’amour.
  • 2 % ont déjà été forcées à regarder un ou plusieurs film(s) pornographique(s).
  • 130 ont été menacées de voir leurs nudes diffusés si elles refusaient d’obéir. Pour rappel, cette pratique n’est rien d’autre que du revenge porn.

Violences au sein du couple et relation d’emprise

Le moins que l’on puisse dire c’est que les chiffres sont effrayants. Ce que l’on soupçonnait devient une réalité. Parmi celles qui nous lisent, nous soutiennent ou interagissent avec nous quotidiennement sur nos réseaux sociaux, plusieurs vivent une relation abusive et violente.

« J’ai été tapée, séquestrée, obligée d’avoir des rapports avec mon premier petit ami », commente Elodie

« J’ai droit à des ‘hystérique’, ‘tu délires’ ou ‘t’es névrosée’. Je suis bien bête de rester. Mais dès que je pense à la rupture, je pleure pendant des heures », déplore une autre tout en évoquant son sentiment paradoxal.

Car la réalité est là. Parfois même conscientes de la dangerosité de la situation, certaines femmes restent. C’est le principe même d’une relation de domination et d’emprise. La pilule d’amour leur fait relativiser des actes pourtant inacceptables. Elles minimisent inconsciemment les actes violents de leur conjoint sous couvert du « ça arrive ».

Quelle qu’en soit la raison, rappelons qu’aucune personne au monde n’a à subir de tels actes. Si vous vous reconnaissez, il est important de savoir que vous avez des droits et que vous pouvez demander de l’aide pour vous en sortir. « Un jour vous aurez le déclic », conclu Elodie à la fin de son commentaire. Une phrase porteuse d’espoir. Elle s’en est sortie. C’est possible !

Pour rappel, en cas de danger :

  • Composez le 17, le 18 ou envoyez un sms au 114 pour contacter Police Secours.
  • Si vous devez fuir de votre domicile en urgence, pour une demande de mise à l’abri, composez le 115.
  • Le 3919 : numéro d’écoute national, anonyme et gratuit, est accessible 24h/24 et 7j/7
Léonie Bourbon
Léonie Bourbon
À travers mes articles, je vise à divertir, éduquer et inciter à la réflexion, en partageant des histoires qui touchent le cœur et l'esprit.
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